Passer au contenu

Test : Sony Alpha RX1R Mark II, le compact qui met 42 mégapixels dans le creux de votre main

Plus réactif, plus véloce et plus riche en pixels que son prédécesseur, le plus petit appareil à capteur plein format du monde est une pièce de joaillerie photographique.

L'avis de 01net.com

Sony RX1R Mark II

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

3.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

3.5 / 5

Réactivité

3.5 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 25/02/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Sony RX1R Mark II

Définition du capteur 42.4 Mpx
Ouverture max en grand angle 2
Zoom optique 0 x
Ecran (diagonale) 7.6 cm
Voir la fiche complète

Sony RX1R Mark II : la promesse

Après un premier RX1 qui a connu un beau succès d’estime, Sony met à jour son compact professionnel à capteur plein format avec ce RX1R Mark II. Un boîtier qui reprend les fondamentaux de la première mouture tout en corrigeant certains défauts, comme l’absence de viseur. Sony a-t-il enfin trouvé la recette du compact ultime ?

Sony RX1R Mark II : la réalité

De loin, rien de semble distinguer cette nouvelle version de compact à capteur plein format. Le RX1R II a peu ou prou les mêmes dimensions, la même forme et les mêmes codes couleurs. De près en revanche on constate les améliorations : un levier fait apparaître un viseur, l’écran est enfin orientable, etc.

A l’ouverture de la boîte on apprécie la présence d’un petit chargeur externe à batterie qui fonctionne sur prise micro USB (très bonne initiative !) ainsi qu’un oeilleton à placer autour du viseur. Un oeilleton pratique quand la lumière du jour est trop forte, mais qui se décroche trop facilement : nous avons perdu celui de notre appareil pendant une journée de shooting en extérieur !

Une optique au niveau

C’était l’une de nos craintes quand Sony annonçait conserver l’optique du premier RX1 : conçue pour un capteur de 24 Mpixels, allait-elle être à la hauteur des 42 Mpixels de ce boîtier Mark II ?

La réponse est oui. Une fois le diaphragme un peu fermé, le piqué est bon et le rendu très doux à f/2 permet de créer des images impossibles à reproduire avec autre chose qu’un reflex plein format et une optique 35 mm f/2.

Les couleurs sont belles en plein jour avec un rendu assez froid, mais agréable. En intérieur les balances des blancs sont un peu plus discutables, mais cela se corrige rapidement de manière logicielle, à fortiri si vous shootez en RAW.

Vous pouvez télécharger quelques unes de nos images de test sur notre album Flickr.

Où est la stabilisation ?

Soyons clairs : il semble physiquement impossible d’intégrer un système de stabilisation du capteur dans un boîtier aussi petit. Mais peu importe, le résultat est là : il est de nombreuses situations dans lesquelles la stabilisation fait défaut. En effet, certains clichés, pris en dessous du 1/40e, présentent ce je ne sais quoi de manque de netteté. On préfèrera des vitesses supérieures au 1/60e.

La raison est simple : avec 42 Mpix dans la balance, le moindre déplacement, la moindre vibration fait passer l’information d’un pixel à un autre. Imperceptibles avec le précédent capteur de 24 Mpix – et à fortiori sur les reflex plein format d’une définition moindre – ces défauts visuels sont le lot de tous les appareils « superpixel ». Le Nikon D800 dont le capteur de 36 Mpix était le premier à dépasser la barre des 24 Mpix avait été le premier à soulever le problème. La réponse est pourtant simple : au delà de 24 Mpix, la stabilisation, optique ou mécanique, n’est pas un accessoire.

L’impact du plein format à f/2

Si n’importe quel appareil peut désormais capturer l’instant décisif, le rendu des grands capteurs peut, dans certains domaines, faire la différence.

Si le portrait est bien sûr l’un des domaines où les arrières-plans flous ont le plus d’impact, la focale de 35 mm de ce compact n’est pas la plus appropriée. Il n’empêche, il suffit de voir ces deux clichés de fleurs – et de zoomer dessus – pour être renversé.

Le plein format de ce capteur ne fait pas tout, mais c’est quand même un sacré plus !

Très bonne montée en hautes sensibilités

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le capteur de 42 Mpix de ce compact de luxe ne se couche pas en basses lumières.

Loin de là : toujours d’attaque à 6400 ISO, il continue de travailler de manière convenable à 12 800 ISO pour peu que l’on accepte un fort lissage. Tout bonnement impressionnant !

Viseur intégré : enfin !

Le plus gros défaut du premier RX1 était l’absence de viseur intégré. Il fallait soit faire appel à un viseur optique cher et peu précis ou un viseur électronique (très cher) et pas super lumineux. Dans les deux cas, ledit viseur dépassait du boîtier à la manière d’un tubercule honteux.

Conscient de la chose et reprenant le travail effectué sur les RX100 Mark III et Mark IV, Sony a équipé son RX1R Mark II d’un viseur intégré rétractable.

Contrairement aux viseurs des RX100, qui nécessitent un déploiement en deux temps, le modèle intégré à ce boîtier haut de gamme sort en un tournemain : on presse le levier pour le sortir, on appuie sur le dessus pour le faire rentrer, point barre. Nous maintenons qu’il aurait été plus profitable de développer un boîtier un peu plus large avec viseur fixe comme le Leica Q, mais la miniaturisation est un gène codé en dur dans l’ADN de Sony…

Ecran orientable : enfin (bis) !

Tout est dans le sous-titre : fixe sur les premier RX1/RX1R, l’écran de ce RX1R Mark II est enfin orientable – mais toujours pas tactile.

On cadre désormais aussi bien à bout de bras qu’au ras du sol et mine de rien, cela fait une sacrée différence. Les Narcisses et autres couples amoureux d’eux-mêmes regretteront que l’écran ne puisse être positionné en mode autoportrait – pardon, “selfie” – mais c’est un appareil photo pour gens sérieux, alors ce n’est pas bien grave. Ce qui l’est plus, c’est que ce capteur n’est pas stabilisé…

Bonne Full HD mais pas de 4K

La vidéo 4K UHD est bien plus belle que la vidéo Full HD. Mais il y a un hic : elle requiert plus de puissance de calcul et fait donc bien plus chauffer les méninges des processeurs actuels. Or dans un format pocket il est difficile d’évacuer les watts. La réponse de Sony à ce problème fut simple : le RX1R Mark II n’aura pas de mode vidéo 4K. Au moins c’est clair…

La vidéo Full HD est quand même de la partie et, entre la qualité d’encodage Sony et une optique à f/2 il y a de quoi s’amuser – et seulement s’amuser, l’ergonomie et la batterie de ce compact ne font pas bon ménage avec de longs tournages.

Notons au passage que le mode vidéo XAVC S HD 100p à 50 Mbit est très capricieux en matière de cartes SD. Le contrôleur mémoire ne supporte en effet pas de nombreux modèles de dernière génération que nous utilisons pour nos tests (U3, UHS-II, etc.).

Et cette limite est matérielle : interrogées par nos soins lors de la présentation presse il y a quelques mois de cela à Munich, les équipes techniques nous ont confirmé que cette incompatibilité ne peut être corrigée par voie logicielle. Si vous comptez tourner des vidéos dans le mode de qualité maximale, équipez-vous de cartes mémoire respectant scrupuleusement les caractéristiques de la photo ci-dessus.

Les limites de la miniaturisation

L’extrême miniaturisation du RX1R Mark II entraîne une prise en main parfois compliquée pour les plus grosses mains. Un repose-pouce accessoire ne sera pas inutile à nos amis bûcherons. De même les boutons, notamment le déclencheur vidéo, semblent être conçus par des hobbits ou des fées. Finalement – et peut-être à tort, nous ne l’avons pas jeté contre les murs pour vérifier – le RX1R Mark II semble plus fragile qu’un boîtier concurrent avec plus de coffre comme le Leica Q.

A cela s’ajoute une autre limite, d’importance pour les baroudeurs et autres reporters : le RX1R Mark II ne consomme pas de l’énergie, il mange littéralement les batteries ! Annoncé tenir 200 clichés il capture plutôt entre 150 et 180 images si vous avez le malheur de trop utiliser le viseur et de regarder un peu les images capturées. A 50 euros la batterie X de Sony, les utilisateurs du boîtier se tourneront rapidement vers des batteries compatibles mais fiables, chez Subtel par exemple.

Face au Leica Q

Activons le mode subjectif un instant : en tant que photographe, je préfère la focale 35 mm du RX1R Mark II au 28 mm f/1.7 du Leica Q. C’est comme ça, c’est comme mon affection pour les beans à l’anglaise et la crème dessert soja chocolat, ça ne s’explique pas.

Pourtant, si j’avais entre 3400 et 4000 € à investir dans un boîtier plein format à focale fixe intégrée, je choisirais le Leica Q. Pourquoi ? Parce que la liste des arguments – objectifs cette fois – en faveur du Leica Q est tout bonnement longue comme le bras : le viseur est intégré et donc beaucoup moins fragile, la prise en main type Leica M en fait un vrai appareil de baroude, les commandes sont mieux pensées et les menus plus simples, l’optique est plus lumineuse et le capteur, moins riche en pixels (24 Mpix contre 42 Mpix pour le Sony) supporte très bien l’absence de stabilisation. Quant à la batterie, elle tient facilement 500 clichés.
D’un autre côté, le RX1R Mark II offre un ratio compacité/qualité d’image jamais atteint dans le monde de la photo numérique, une compétence qui peut être, pour de nombreux photographes, un argument phare. Le photographe de Magnum Peter van Agtmael est d’ailleurs un fan du premier RX1 pour sa compacité (lire cet article désormais en cache de Google).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.