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Test : Microsoft Surface Studio, ce PC tout-en-un ultime peut-il ébranler l’iMac ?

Le Surface Studio est-il le parfait challenger de l’iMac ? C’est en tout cas ce que Microsoft veut démontrer avec cette magnifique machine, conçue quasiment sur mesure pour les plus créatifs d’entre nous.  

L'avis de 01net.com

Microsoft Surface Studio

Les plus

  • + La taille et la définition de l'écran
  • + La possibilité de l'utiliser comme une table à dessin
  • + La finition léchée

Les moins

  • - Le prix très élevé (pour le grand public)
  • - Le Surface Pen doit s'étoffer un peu
  • - La souris, pas du même standing
  • - Ca chauffe !

Note de la rédaction

Note publiée le 07/07/2017

Voir le verdict

Fiche technique

Microsoft Surface Studio

Processeur Intel Core i7-6820HQ
Quantité de mémoire vive 32 Go
Processeur graphique Nvidia GeForce GTX 980M
Taille d'écran 28 "
Voir la fiche complète

Imaginez un PC aux lignes épurées, trônant majestueusement sur le bureau et combinant à la fois une configuration ultra puissante et un très grand écran de 28 pouces. Un écran dont le cadre serait extrêmement fin et qui serait non seulement tactile mais afficherait aussi une image titanesque de 4500 par 3000 pixels. Un écran encore qui, cerise sur le gâteau, pourrait d’une pression de doigt être amené à fleur de bureau, et reproduire l’inclinaison d’une table à dessin. Le Surface Studio de Microsoft, premier tout-en-un du créateur de Windows, c’est (tout) cela… et bien plus encore ?

ELB/01net.com

Présenté à l’automne dernier, Surface Studio est (enfin) disponible en France et son prix d’appel est à l’image de ses ambitions : énorme ! A partir de 3550 euros pour la version de base, et jusqu’à 5000 euros pour le modèle que nous avons eu le plaisir de recevoir en test. Test que nous avons mené de façon classique pour toute la partie « technique et évaluation », mais de façon moins conventionnelle pour les usages spécifiques qu’il propose. En plus de nos impressions, nous avons recueilli celles d’un panel de créatifs: Pierre et Guillaume, graphistes, Aya, illustratrice et costumière… et notre JRI Pierre, dessinateur à ses heures perdues ! Tous ont été conviés à venir essayer la machine dans notre labo. Des impressions qui ont servi à agrémenter cet article.

T’as un beau pied, tu sais, Surface Studio !

Rappelez-vous, nous avions déjà pu largement faire connaissance avec la bête lors de l’événement durant lequel Studio (ainsi que d’autres nouveautés de l’écosystème Windows) avait été annoncé. Toutefois, nous ne boudons pas notre plaisir à refaire un tour du propriétaire de cette version finale.

De forme rectangulaire, le pied possède à la fois des arrêtes saillantes en façade et de jolies courbes, bien arrondies à l’arrière. Contrairement à l’iMac d’Apple qui cache tant les composants que la connectique au dos de l’écran, le Studio –lui- loge tout ce petit monde dans son socle de 3,2 cm de haut.

Microsoft Surface Studio
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Logé à l’arrière, l’ensemble de la connectique se compose de 4 prises USB 3.0, un sortie vidéo mini DisplayPort pour connecter un second écran, une prise réseau filaire ou encore un lecteur de carte SD, indispensable pour les photographes. Sans oublier la sortie casque. L’alimentation est, bien entendu, intégrée à l’ensemble pour éviter qu’un gros bloc secteur disgracieux ne vienne gâcher le tableau.

Microsoft Surface Studio
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Du fait de son emplacement, le jeu de prises n’est pas très accessible dans le cadre d’une utilisation quotidienne. Par exemple, pour connecter une clé USB 3.0, il faut faire le tour de la machine ou faire pivoter ses 10 bons kilos pour atteindre le port. « C’est pareil sur l’iMac » nous direz-vous. Certes, mais ce n’est pas parce qu’Apple fait des choix ergonomiques particuliers qu’il faut les copier.

Un écran fin aux charnières très souples

Second élément immanquable du Surface Studio, son écran. Il pèse 5 kilos à lui seul et est monté sur la charnière que Microsoft baptise « Zero Gravity ». Une jolie nomenclature marketing pour désigner les deux bras qui, par le truchement d’un mécanisme complexe, permettent d’incliner la dalle jusqu’à un angle proche de celui d’une table à dessin.

Aucun bruit mécanique, aucune résistance, les mouvements sont fluides et tout se contrôle d’un doigt, que l’on veuille passer de la position classique du tout-en-un, avec l’écran à la verticale, à celle de la table à dessin, avec la dalle presque à l’horizontale.

L’avis des créatifs :
“Le fait de ne pas pouvoir verrouiller l’écran selon une inclinaison précise peut parfois provoquer des surprises. Si on s’appuie un peu trop fort sur l’écran avec la paume de la main alors qu’il y a encore un peu de marge au niveau du débattement, l’écran s’abaisse d’un coup ! Ca surprend !”  

Microsoft Surface Studio
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Microsoft Surface Studio
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Microsoft Surface Studio
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Nous le mentionnions en introduction, la dalle mesure 28 pouces de diagonale, est au format 3:2 et affiche les images en 4500 par 3000 pixels. Autant dire que l’interface de Windows 10, affichée à 100%, est presque illisible. Il faut passer à 200% minimum pour ne plus avoir besoin de loupe et correctement identifier les icônes disposées sur le Bureau et ne pas louper les icônes lorsqu’on pilote l’engin au doigt.

Microsoft Surface Studio
AS/01net.com – Le cadre de l’écran de 5 kilos est entièrement composé d’alliage métallique et est vraiment très fin.

Car, bien entendu, qui dit « Surface » dit « tactile ». Quand il s’est agi d’utiliser des applis tirant parti du tactile ou de faire quelques créations sommaires sur Paint 3D, nous avons naturellement empoigné le stylo plutôt que d’utiliser nos doigts. 

En scénario de création, dessin ou autre, force est de reconnaître qu’il est agréable de pouvoir poser la tranche de la main directement sur la dalle -comme sur une table à dessin- sans qu’aucune « incompréhension » de la part de la surcouche tactile ne soit à déplorer. Ainsi, le pointeur de notre stylo ne s’est jamais retrouvé ailleurs que là où il devait être. Une fois l’oeuvre achevée, il suffit de replacer le Surface Pen de l’un des côtés de l’écran, où il s’aimante doucement. 

L’avis des créatifs :
“Le corps du Surface Pen est assez petit ce qui ne convient pas forcément aux grandes mains. De plus, le clic droit présent sur le corps du stylo est peu facile d’accès et, suivant les applis, pas toujours très réactif.”
“L’écran 28 pouces offre une belle surface de travail, c’est indéniable. La précision et la quantité de pixels permet de faire du détourage de précision, Surface Pen en main.”
“Lorsqu’on passe d’une tablette graphique à Studio, il faut reconnaître qu’utiliser un logiciel comme Photoshop est un peu fatiguant. La dalle est grande, la zone de travail également donc la parcourir du bout de la pointe du Surface Pen n’est pas toujours évident. On navigue souvent entre les différents menus, à grands renforts de mouvement de bras.”

Microsoft Surface Studio
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Dans les applis classiques, le couple clavier/souris Bluetooth fait bien son office. On note toutefois que si le clavier est vraiment en harmonie avec la machine en matière de matériaux de conception, il n’en est pas de même pour le mulot. Bien plus basique, la souris ne mise que sur la couleur ton sur ton avec le revêtement du Studio et sur sa petite roulette en métal pour justifier son côté « premium ».

L’avis des créatifs :

“En fait, le plus gros souci pour nous qui utilisons beaucoup les raccourcis clavier dans les différents logiciels que nous pratiquons au quotidien, c’est qu’une fois le Studio passé en position horizontale, avec l’écran proche du bord du bureau, on ne peut pas conserver le clavier en face de nous. Il n’y a plus de place pour lui ! Donc, à moins de posséder une petite tablette sous le bureau où le déposer, il se retrouve relégué sur le côté… pas pratique pour le parcourir du bout des doigts !”

“Reste que le tactile aidant, la main qui d’ordinaire sert à activer les raccourcis clavier vient progressivement se positionner sur le bord de l’écran où figurent les palettes d’outils que l’on active alors du bout de doigt. C’est un coup à prendre mais difficile de faire sans le clavier quand il faut appeler des commandes qui ne sont disponibles que dans les menus.”

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Surface Dial, la quatrième (et dispensable ?) roue du carrosse

Avant de passer à la suite du test, il nous a semblé important de faire un aparté sur Surface Dial. Pour rappel, le Dial, vendu en option (110 euros environ) est un périphérique Bluetooth, taillé pour la famille Surface, qui a l’ambition de se transformer en un super outil physique aux multiples talents virtuels. Il ressemble à une grosse molette de volume et sa place préférée, c’est sur l’écran tactile du Studio.

Microsoft Surface Dial
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Son principe de fonctionnement est simple : pour appeler les fonctions du Dial, on appuie sur sa tête : une légère vibration se fait sentir et, magie, un menu s’ouvre en éventail, tout autour du Dial. De petites icônes symbolisent les raccourcis à disposition. Il suffit de tourner le Dial dans un sens ou un autre pour naviguer entre les différentes options. 

Une fois le choix effectué, on appuie à nouveau sur la partie supérieure pour le valider puis de le mettre en oeuvre en tournant la molette, à droite ou à gauche. Lorsque c’est le Bureau de Windows qui est affiché à l’écran, cela permet de régler le niveau du volume ou encore l’intensité du rétroéclairage.

Microsoft Surface Studio
AS/01net.com – Le Surface Dial se pose sur l’écran tactile du Studio et, d’une pression, sur son chapeau ouvre des palettes d’outils ou fonctions propres à certaines applications optimisées.

Dans Paint 3D, on a par exemple accès à la palette de couleurs, ou on peut changer l’épaisseur du trait tout en dessinant avec le stylet. Bref, dans l’écosystème d’applis Windows, le Dial trouve plus ou moins sa place… ce qui n’est plus tout à fait le cas (à de rares exceptions répertoriées sur le site de Microsoft) dès qu’on veut l’utiliser dans des applis autres que celles signées MS.

L’avis des créatifs :
“Ce périphérique est, sur le papier, une très bonne idée. On peut le poser sur l’écran ou sur le bureau et s’en servir pour changer d’outils ou de couleur à la volée… dans Paint ! Pas dans les logiciels utilisés par les webdesigners, les illustrateurs… Pour s’en servir avec Photoshop ou Illustrator, il faut prendre le temps de paramétrer les raccourcis dans le pilote du Dial. Et faire des choix, car tous ne rentrent pas ! De plus, l’interface (pourtant intégrée à Windows) est peu intuitive et toutes les combinaisons de touches ne sont pas paramétrables.”

Difficile de rejeter entièrement la faute sur Microsoft ou sur les éditeurs de logiciels. De notre point de vue, les torts sont partagés. Et le géant assure travailler main dans la main avec Adobe pour proposer très prochainement les outils ad hoc sur le Dial. Reste que le manque global d’optimisations réalisées en amont par Redmond et le peu de plug-ins ou d’add-ons des éditeurs tiers d’autre part risquent de ne pas aider à la démocratisation du Dial, ou à défaut, à le rendre populaire dès son lancement.

Aparté terminé, à nous le Studio !

Mention « Très Bien » loupée de peu pour l’écran

Premier élément à passer au crible, l’écran. En préambule, nous mentionnerons que Microsoft a pensé à intégrer trois profils colorimétriques, accessibles dans le menu relatif à l’affichage. Ainsi, il est possible de varier entre « Vif » (le rendu classique), « Adobe sRGB » et « DCI-P3 ». Les deux dernières modes ont fait l’objet d’un calibrage précis en usine pour une meilleure fidélité des teintes et couleurs qu’ils gèrent de façon différente.

L’avis des créatifs :
“Tant pour nous autres (webmasters, illustrateurs, coloristes) que pour les photographes ou les monteurs vidéo, le fait que Microsoft ait pensé à inclure deux profils colorimétriques est très appréciable.”

Microsoft Surface Studio
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Passée sous l’œil inquisiteur de notre sonde, en mode « Vif », la dalle affiche une luminosité moyenne de 380 cd/m2 ce qui, pour un tout-en-un, est excellent. Coté contraste, le ratio de 1000:1 (toujours de moyenne) est dépassé mais, là, force est de constater que nous nous attendions à bien mieux de la part du Studio. Un résultat terni par les quelques fuites de rétroéclairage sur tout le haut de la dalle, impactant de fait les mesures de taux de contraste. Dommage !

Reste que la grande définition d’image, les prestations techniques, les profils colorimétriques poussés et, enfin, les larges angles de vision de l’écran permettent au Studio de décrocher la très bonne note globale de 8/10.

Surface Studio : puissant oui, à la pointe, non

Microsoft a garni son modèle de Studio haut de gamme d’un beau cocktail de composants. Celui-ci se compose comme suit : quelques décilitres de calcul pur (Intel Core i7-6820HQ (2,7 GHz/3,6 GHz en mode Turbo)), une généreuse mesure de mémoire (32 Go de DDR4), un soupçon de stockage véloce (2 To de disque dur hybride) et un zeste de puissance graphique (Nvidia GeForce GTX 980M).

Les plus attentifs auront remarqué que Microsoft fait l’impasse sur les processeurs Core actuels, les Kaby Lake d’Intel, leur préférant les puces de la génération précédente, les Skylake. En outre, le géant de Redmond ne mise pas le SSD pur et dur, lui préférant une solution hybride peut être moins rapide en vitesse de lecture/écriture mais proposant un espace de stockage plus conséquent et un prix inférieur à capacité égale.

Microsoft Surface Studio
AS/01net.com – La bande passante globale du disque dur hybride embarqué dans le Surface Studio est loin d’être ridicule. Toutefois, rappelons qu’un SSD -certes plus cher- double aisément le score figurant ci-dessus.

Enfin, la carte graphique n’est pas non plus un modèle de dernière génération. Alors que Nvidia propose aujourd’hui les GTX Série 10 de génération Pascal, Microsoft lui préfère la 980M de la famille Maxwell.

De notre point de vue, il est difficile de vendre une machine un tel prix sans l’équiper des derniers canons en matière de composants. Un reproche que nous formulions déjà à l’encontre du « nouveau » Surface Book de Microsoft.

Cependant, ce n’est pas parce que les composants ne sont pas tous de dernière génération que le Surface Studio est à la traîne. Toutes les puces présentes ici incarnaient le haut de gamme de la génération précédente et ne déméritent pas.

Destiné à faire principalement tourner des logiciels comme Photoshop, Premiere ou encore des logiciels d’architecture ou de modélisation 3D, le Studio n’en oublie pas pour autant de délivrer de bonnes performances dans les applications plus usuelles, plus grand public dirons-nous. Nous avons même réussi à le transformer en machine de jeu ! Bien entendu, la GeForce GTX 980M n’arrive pas à afficher les polygones et autres textures complexes dans la définition native de la dalle tout en maintenant un débit de 60 images par seconde. Toutefois, en Full HD et avec plein de détails, ça passe plutôt bien et les scores oscillent entre 60 et 150 images par seconde sans trop de problèmes suivant les jeux.

L’avis des créatifs :
“Pour nous qui ne sommes pas tous des technophiles ou toujours au fait de ce qui se cache dans nos tours ou derrière l’écran de nos iMac, il est difficile d’apprécier le niveau de performances de la machine en si peu de temps [d’utilisation]. Toutefois, tous les logiciels se lancent rapidement, il n’y a pas de temps d’enregistrement longs même sur de gros projets. L’ouverture de différents visuels très haute définition ou de plusieurs programmes en même temps ne semblent pas faire ralentir non plus la machine.”

Un peu de bruit et le mercure peut s’affoler

Lorsqu’une grosse application (ou un jeu) mobilise une bonne partie voire toutes les ressources de la machine, le Surface Studio donne vite de la voix, avec 37,4 dB mesurés par notre sonomètre habituel. En stressant les composants (par exemple une ouverture de plusieurs grandes images dans Photoshop tout en lançant un encodage d’un gros fichier 4K, ce qui mobilise le processeur et la carte graphique) la température atteint 46°C sur le dessus du pied. Et, à l’intérieur, on double presque la mise !

Les sondes de nos logiciels de test ont relevé un maximum de 87°C sur le processeur et 85°C sur la carte graphique en moyenne, avec des pointes à plus de 90°C pour le premier. D’ailleurs, pour obtenir ses relevés, nous avons dû lever les sécurités de nos logiciels : les cœurs du processeur ayant très chaud dès les premières secondes de nos tests, nos programmes s’arrêtaient de fonctionner pour éviter de détériorer la machine. Ca chauffe donc, mais ça tient le coup : aucun effet de throttle à déclarer. Toutefois, de notre point de vue, il serait peut-être bon que Microsoft retravaille un peu son circuit de ventilation, tant en matière d’efficacité que de nuisances sonores.

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