Passer au contenu

Test Fairphone Fairbuds XL : le casque audio éthique qui veut montrer la voie à suivre

Approvisionnement en matériaux équitables et recyclés, possibilité de le réparer facilement : ce casque néerlandais innove là où les autres constructeurs semblent faire le minimum d’efforts. Mais la marque arrive-t-elle pour autant à les égaler technologiquement ?

L'avis de 01net.com

FAIRPHONE FairBuds XL

Les plus

  • + Conception modulable facilement réparable
  • + Réduction de bruit efficace
  • + Possibilité de l'utiliser sans batterie
  • + Certification IP54

Les moins

  • - Application sommaire
  • - Confort
  • - Qualité sonore perfectible

Equipement

3.5 / 5

Confort et autonomie

4.5 / 5

Dimensions et poids

3.5 / 5

Qualité audio

3.5 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Voir le verdict

Fiche technique

FAIRPHONE FairBuds XL

Modèle Serre tête
Type de coussinets Circum-aural
Système actif de réduction du bruit Oui
Poids (avec cordon et piles) 330 g
Voir la fiche complète
Crédit : Lionel Morillon, 01net.com

Conjuguer innovation et consommation de produits technologiques avec écologie et éthique : c’est ce qui anime la société néerlandaise Fairphone depuis maintenant une dizaine d’années. Connue pour ses smartphones, elle s’est diversifiée il y a peu dans l’audio avec de premiers écouteurs true wireless. Cette année signe l’arrivée d’un casque sans fil et à réduction de bruit. De quoi attaquer frontalement les pontes du marché : Apple/Beats, Bose ou encore Sony. Ou presque.

En effet, à 249 euros, le Fairbuds XL n’est pas tout à fait positionné sur le haut de gamme. Fairphone vise avec ce produit le milieu de gamme ou les précédentes générations de produits haut de gamme des constructeurs sus-cités. Ce marché très en vue, l’entreprise veut le dynamiter ou du moins l’inciter à adopter des conceptions plus durables. Pour cela, Fairphone veut montrer l’exemple.

Des métaux aussi recyclés

Dans la fabrication d’abord, avec 80 % de plastique recyclé pour l’habillage, 100 % d’aluminium recyclé pour la structure et 100 % d’étain recyclé pour les soudures. L’or nécessaire à l’électronique est labellisé commerce équitable, tandis que le nylon choisi pour la pochette de transport (seul accessoire fourni) est, lui aussi, intégralement recyclé. Enfin, la société s’engage à reverser 0,55 dollar par casque vendu pour améliorer le salaire des travailleurs de sa chaîne de production.

Crédit : Lionel Morillon, 01net.com

 

L’initiative qui touchera le propriétaire du casque de manière plus concrète est bien évidemment sa construction modulaire. Il est ainsi possible de remplacer facilement (un tournevis cruciforme pour la petite visserie suffira) huit différentes pièces du Fairbuds XL. Couvre arceau, arceau, base d’arceau, câble, coussinet, haut-parleur, batterie et coques seront proposés en pièces détachées sur le site de Fairphone (elles ne sont pas encore disponibles à l’heure de la rédaction de ce test). On peut a priori faire confiance à l’entreprise qui a laissé les pièces du Fairphone 2 durant huit ans à son catalogue. Avec une conception bien plus basique, il n’y a pas de raison pour que les pièces du Fairbuds XL soient disponibles moins longtemps.

Design un peu pataud, mais pas loupé

Le challenge de la société néerlandaise est donc d’utiliser toutes ces contraintes pour concevoir un casque pour autant utilisable au quotidien et proposant des prestations au moins équivalentes à la concurrence. Commençons par le design qui pâtit forcément un peu de cette conception modulaire. Le Fairbuds a une allure certes un peu pataude (notamment au niveau des écouteurs), mais qui donne finalement une touche sympathiquement vintage à l’ensemble.

Crédit : Lionel Morillon, 01net.com

On aime également les légers motifs mouchetés façon terrazzo (les amateurs de déco apprécieront) qui habillent le tour des écouteurs de façon élégante. Si l’assemblage craque un peu lorsqu’on manipule le casque, cela n’est toutefois pas très gênant et rassure même plutôt par rapport à ce que l’on pouvait craindre d’un casque en kit. Notons enfin que malgré cette construction, le Fairbuds XL est certifié IP54 et résiste donc aux projections d’eau et de poussière. Un très bon point alors que la grande majorité des casques du marché ne proposent rien dans le domaine.

Une application à enrichir

Crédit : Lionel Morillon, 01net.com

Sur l’ergonomie aussi, Fairphone fait dans le simple, mais efficace en choisissant une combinaison bouton + joystick. Le premier permet de gérer le basculement entre réduction de bruit, transparence et passivité, mais aussi l’appairage Bluetooth (multipoint). Le second est dédié à l’allumage et à l’arrêt de l’appareil, à la pause/lecture, au réglage du volume (haut et bas) et à la navigation parmi les chansons (droite et gauche). Tout fonctionne parfaitement bien et est très agréable à utiliser. En revanche, on peut s’interroger sur la durée de vie de ces petites pièces qui se manipulent au quotidien et qui ne figurent pas au catalogue de remplacement du constructeur. Dommage.

On peut également s’interroger sur la pertinence de l’application Fairbuds, qui permet seulement de mettre à jour le firmware du casque ou de choisir parmi les quatre préréglages d’égalisation proposés. Chacun porte le nom d’une ville et suggère une ambiance sonore. Malheureusement, aucun réglage manuel complètement personnalisé n’est possible. Pour ces égalisations et le « tuning » des beaux transducteurs de 40 mm de ses Fairbuds XL, Fairphone — novice en la matière — s’est aidé de la société lettone Sonarworks. Spécialisée dans le calibrage audio, elle équipe plusieurs milliers de studios dans le monde pour optimiser leur « sound system ». 

Encore des progrès sonores à faire

Crédit : Lionel Morillon, 01net.com

En jonglant parmi les quatre préréglages, on observe toutefois quelques caractéristiques des transducteurs se dégager. Tout d’abord, il est peu probable que les composants soient d’une qualité technique exceptionnelle. Ils se débrouillent globalement très bien dans les basses et médiums ; ces fréquences sont maîtrisées, dynamiques et énergiques. C’est plutôt dans les aigus que se situent les défauts majeurs de ce Fairbuds XL. Leur prestation est trop variable d’un type de musique à l’autre. Dans ce domaine, le casque s’en sort, en effet, plutôt bien sur les morceaux minimalistes, sans trop d’instruments. En revanche, dès que l’orchestration se complique, il lui devient difficile de séparer convenablement toutes les voies. On arrive donc rapidement à un embrouillamini finalement pas très agréable et fatigant qui empêche de profiter du casque plusieurs heures d’affilée.

Ce qui vous empêchera de faire cela est également le confort de l’appareil. Son arceau est plutôt agréable, mais les coussinets ne semblent pas assez épais pour atténuer convenablement la pression des écouteurs. Au point que les oreilles peuvent toucher le transducteur au fond, soit une matière très dure et vraiment pas agréable. Quelques douleurs autour des oreilles peuvent aussi se faire sentir. On remarque au passage, en auscultant le fond des écouteurs, qu’aucun capteur de présence n’est intégré. Le casque ne se mettra donc pas en pause automatiquement lorsqu’on le retire. Et inversement. Encore un point de différence avec les modèles haut de gamme.

Réduction de bruit et autonomie rehaussent le tableau

Crédit : Lionel Morillon, 01net.com

On peut regretter ces défauts, d’autant plus que le Fairbuds XL s’en sort plutôt bien dans deux domaines. Tout d’abord, la réduction de bruit est efficace, même un peu meilleure que celle des autres casques dans cette gamme de prix. Les fréquences extérieures basses et médiums sont parfaitement atténuées. L’appareil s’en sort en revanche sensiblement moins bien dès qu’on aborde les hautes fréquences. Concrètement, il sera moins apte au quotidien à filtrer convenablement les voix. Là encore, le défaut n’est pas rédhibitoire, il montre simplement que le Fairbuds XL n’est pas à la hauteur des casques les plus chers du marché et cela est bien logique.

Enfin, Fairphone tient sa promesse de 30 heures d’autonomie. Notre labo a en effet mesuré un fonctionnement continu de 33 heures avec la réduction de bruit activée. Sans elle, on gagne finalement peu puisque nous avons mesuré alors 34 h 13 d’autonomie dans cette configuration. Notons toutefois une caractéristique assez rare pour être signalée, grâce à un adaptateur USB-C/jack (12,95 euros en option), il est possible de relier le casque à un appareil de manière filaire sans avoir à solliciter la batterie. Reste encore à trouver un smartphone muni d’un port jack en 2023.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.