Quelques mois après un très réussi U11+, HTC est de retour avec le U12+. Successeur d’un bon millésime, le nouveau smartphone du Taïwanais a logiquement une certaine pression, celle de ne pas décevoir les fans.
Équipé du dernier SoC Snapdragon 845, de 6 Go de RAM, de 64 Go de stockage interne extensible par Micro SD et d’un double module caméra, le HTC U12+ a, sur le papier, de quoi séduire. Mais fait important par rapport à l’année dernière : les concurrents ont tous fait un bon en avant en matière de design. Et autant le préciser tout de suite : ce n’est pas le cas du U12+, pourtant vendu 799 euros.
Un smartphone beaucoup trop fragile
Physiquement, le HTC U12+ n’évolue que très peu par rapport à son prédécesseur. À l’avant, on découvre toujours de larges bordures en haut et en bas de l’écran, en dépit de son format 18:9. Certes, elles sont un peu plus fines que sur le U11+, mais on est loin du sentiment d’immersion que peuvent procurer des smartphones comme le Galaxy S9 de Samsung, l’iPhone X d’Apple ou le OnePlus 6. Le HTC U12+ ressemble plus à un smartphone de 2016 qu’à un appareil de 2018… On peut tout de même y voir un aspect positif : le U12+ n’a pas d’encoche, ce qui en ravira sans doute certains.
Sur les tranches du U12+, HTC remplace les boutons mécaniques par des boutons avec retour haptique. Quand on en touche un, le smartphone émet une vibration pour simuler la pression du doigt. Une bonne idée se cache derrière cette technologie : ces boutons sont supposés « incassables ». Une distinction par rapport à la concurrence qui rend surtout, pour l’utilisateur, l’appui plus compliqué. On relève de nombreux ratés et ce système rend, par exemple, impossible la réalisation de capture d’écran. Une fausse bonne idée donc.
Au dos, toujours très peu de différence par rapport au modèle précédent. Le HTC U12+ est fait d’un verre incurvé sur les côtés, et dispose toujours d’un capteur d’empreintes digitales à l’arrière, toujours très rapide. Petite nouveauté : le Taïwanais se met au double module caméra avec son modèle de 2018. Celui-ci offre une disposition horizontale et centrée, ce qui crée un ensemble assez agréable à regarder. Précisons néanmoins que le HTC U12+ n’est pas compatible avec la recharge sans-fil. C’est dommage, car le verre est un matériau pourtant idéal pour cette technologie. En revanche, l’appareil résiste à l’eau. il est d’ailleurs certifié IP68.
À la fin de nos deux semaines passées avec le U12+, nous nous sommes confrontés à un problème de taille : sa possible fragilité. Alors que notre test était presque presque achevé, nous avons eu le droit à une belle surprise en le débranchant du chargeur un matin : son dos s’était intégralement fissuré. Problème : l’appareil n’est jamais tombé, et n’a jamais quitté la surveillance de son testeur. L’absence de choc sur le côté semble confirmer que le smartphone n’a pas été victime d’un mauvais coup. Nous avons réfléchi à différentes théories sur l’origine de cette casse, sans jamais en trouver une vraiment satisfaisante. Pressions trop fortes lorsque l’on joue avec ses fonctions « Edge Sense » (voir plus bas), vibreur mal calibré, problème de chaleur… Toujours est-il qu’un smartphone avec un dos en verre ne devrait pas s’abîmer si facilement. Notons que la marque Taïwanaise a fait le choix de ne pas utiliser de verre Gorilla Glass 5, pourtant plébiscité par la plupart des constructeurs pour sa solidité. Elle nous a toutefois fait savoir que c’était déjà le cas pour ses précédents modèles. Pour l’instant, nous préférons laisser le bénéfice du doute au smartphone et éviter de trop vite généraliser, le défaut de conception de ce modèle en particulier étant le plus probable.
Un écran qui manque de luminosité
Avec une dalle 6 pouces d’une définition Quad HD+, le HTC U12+ offre une résolution qui compte parmi les meilleures du moment. Malheureusement, un maximum de pixels ne suffit pas pour disposer d’un bon écran. En choisissant une dalle LCD plutôt qu’OLED, HTC fait l’impasse sur le contraste infini permis par cette dernière technologie et nous propose un contraste de 1:1857. Ce qui reste tout à fait satisfaisant, voire bien supérieur à la moyenne. En revanche au niveau de la luminosité, le HTC U12+ s’avère très… moyen. Notre laboratoire a enregistré une performance de 362 cd/m2 pour le smartphone, ce qui lui concède à peine la moyenne. Face aux reflets du soleil, cela peut vite devenir gênant et ce, en dépit du bon contraste. On attend beaucoup mieux d’un appareil à 799 euros.
Toujours plus de pression
Avec sa gamme U11, HTC initiait une nouvelle technologie : Edge Sense. En serrant fort le téléphone avec sa main (le Squeeze), on pouvait lancer une fonction comme « ouvrir l’appareil photo » sans jamais avoir à toucher l’écran tactile. Évidemment, Edge Sense est toujours de la partie avec le U12+, et passe même la seconde en devenant Edge Sense 2.
Aussi étonnant que cela puisse paraître : les fonctions Squeeze sont vraiment amusantes et réussies. Trois modes de pression sont disponibles : un double tap sur une des bordures, une pression rapide et une pression forte. On peut ensuite leur assigner les fonctions que l’on souhaite, et les solliciter à tout moment. C’est la même technologie que l’on retrouve dans les Pixel de Google, eux-mêmes fabriqués par HTC.
Nouveauté du U12+ : le smartphone dispose d’un mode dit de « rotation automatique ». En fonction de la manière dont vous tenez votre appareil (par exemple à la verticale), celui-ci détecte quand vous vous allongez et fait en sorte que l’écran reste bien orienté. Là encore, ça fonctionne très bien, et c’est un vrai plus pour pouvoir consulter son smartphone une fois allongé.
Globalement, la surcouche HTC Sense du HTC U12+ nous a plutôt séduits. L’interface est soignée, certaines fonctions peuvent être ouvertes d’un simple geste et cette interface ne ralentit pas Android. Un déverrouillage par reconnaissance faciale est également disponible, et il se montre plutôt performant bien qu’un peu plus lent que chez certains concurrents. Seul (gros) bémol : l’appli NewsRepublic qui envoie en permanence des notifications « people ». On peut heureusement les désactiver mais le fait que l’application soit installée par défaut et pire ne puisse pas être désinstallés dénature l’expérience globale.
Performances et autonomie
Avec son processeur Snapdragon 845 et ses 6 Go de RAM, le HTC U12+ a logiquement de quoi prétendre au titre du smartphone le plus puissant du marché. Selon nos benchmarks, c’est presque le cas. Le HTC U12+ est juste derrière le OnePlus 6 (le smartphone Android le plus performant selon nos tests), et l’iPhone X d’Apple.
La puissance du smartphone se ressent logiquement dans les applications les plus gourmandes en ressources. Dans un jeu vidéo comme PUBG par exemple, nous n’expérimentons aucun ralentissement. Tout est fluide, et tout est beau. On déplore néanmoins la vitesse à laquelle le smartphone se met à chauffer ce qui, verre oblige, peut très rapidement devenir gênant. On ne peut que vous recommander l’utilisation d’une coque pour éviter de vous brûler les doigts.
En autonomie, le HTC U12+ hérite d’une note… moyenne. Très moyenne même. Durant nos mesures d’autonomie polyvalente, le U12+ a tenu 9 heures et 33 minutes. Certes, c’est plus que son prédécesseur, mais ça reste bien bas pour modèle haut de gamme, surtout de cette taille. L’écran Quad HD+ n’y est certainement pas pour rien. Nous avons essayé de passer l’affichage en Full HD+ et constatons en effet que le drainage de la batterie est plus mesuré. On vous conseille donc de faire même si vous décidez d’acheter le smartphone.
Photo : toujours l’excellence
En photo, les HTC U11 et U11+ faisaient déjà partis des meilleurs smartphones de notre classement, et, bonne nouvelle, le U12+ devrait facilement les rejoindre. La Taïwanais ne change pas grand-chose à sa formule gagnante, si ce n’est l’introduction d’un second capteur telephoto dédié aux portraits en mode bokeh. Le capteur principal est toujours 12 Mpix, avec des pixels de 1,4 micron pour de meilleurs résultats en basses lumières, tandis que le second module est de 16 Mpix.
En plein jour, le HTC U12+ se montre excellent. La balance des blancs est remarquable, les couleurs sont bonnes et le nombre de détails s’avère tout simplement impressionnant pour un smartphone. HTC semble rester le roi de la qualité d’image pure, au détriment de la rapidité. L’autofocus met parfois 2-3 secondes à se faire, là où les Galaxy de Samsung capturent presque instantanément.
Nouveauté permise par le double module caméra : un zoom optique x2. Là encore, le niveau de détails obtenu par le HTC U12+ est assez impressionnant.
Glisser pour passer d’une photo prise avec le capteur principal à une photo prise avec le telephoto.
Autre utilisation du deuxième capteur : un mode portrait. Le détourage est plutôt réussi et l’effet bokeh s’avère plus agréable à regarder que chez certains concurrents. À noter qu’à l’avant aussi, le HTC U12+ dispose d’un double module caméra et peut réaliser des selfies avec effet de profondeur.
En basses lumières, le HTC U12+ éprouve logiquement un peu plus de difficultés, mais délivre toujours un résultat très satisfaisant. Les images sont toujours bien détaillées et bien exposées, et l’appareil compense intelligemment le manque de luminosité. Parfois, on regrette cependant la gestion de la lumière qui gagnerait à être améliorée.
Enfin en vidéo, la qualité du HTC U12+ est tout à fait remarquable. Les images sont bien stabilisées, la mise au point se fait rapidement et l’enregistrement sonore est de très bonne qualité. HTC propose des modes assez amusants comme le « Automatic Zoom », chargé de donner un aspect professionnel en vidéo, en zoomant automatiquement sur le sujet qui réalise l’action. C’est divertissant et assez bien réussi. Ce qui résume assez bien les capacités photo/vidéo du HTC U12+.
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