Honor est de retour dans le game. L’ancienne marque de seconde zone de Huawei a une toute nouvelle ambition, maintenant que l’ex-roi des smartphones n’a plus accès aux services Google et aux technologies américaines dernier cri : lui chiper sa place. Il n’est pas le seul : Oppo, Vivo et Xiaomi travaillent aussi en ce sens, et proposent des smartphones aussi puissants que chers.
Du côté d’Honor, ce premier « flagship » s’appelle Magic 4 Pro. C’est un téléphone plutôt massif, doté d’un grand écran de 6,8 pouces, qui recouvre presque intégralement la face avant (ratio d’écran de 93%) On aime ou on n’aime pas son dos en verre, un peu « bling bling », ainsi que son large bloc circulaire pour les modules photo, mais force est de constater que la qualité de fabrication est là.
Le terminal semble solide, résistant aux chocs. L’écran, très incurvé, épouse parfaitement le dos du smartphone, et c’est plutôt réussi. Seul problème à noter : après deux semaines d’utilisation, nous avons constaté une légère dégradation de la peinture noire autour des blocs photo. Rien de bien méchant, mais si vous désirez revendre l’appareil, nous vous recommandons de vous munir d’une coque rapidement.
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DartyD’autant que la prise en main d’un terminal aussi grand n’est pas toujours aisée, surtout pour les petites paumes. Le dos est par ailleurs très friand de traces de doigts… et s’avère particulièrement glissant. Attention !
Du point de vue des spécifications, ce terminal embarque tout ce dont a besoin un smartphone haut de gamme en 2022. À commencer par une puce Snapdragon 8 Gen 1, l’une des plus performantes de Qualcomm. Elle est ici associée à 8 Go de RAM, une quantité de mémoire un peu plus faible que ce que proposent la plupart des concurrents Android de Honor sur ce segment de prix, plutôt calés sur 12 Go. L’appareil abrite aussi une batterie à charge rapide de 4 600 mAh (voir notre section « autonomie »).
Ecran : une dalle presque sans défaut
Allons à l’essentiel : l’écran du Honor Magic 4 Pro est tout bonnement excellent, et profite des derniers raffinements technologiques. Il s’agit donc d’une dalle OLED à rafraîchissement adaptatif (de 1 à 120 Hz) qui offre une définition de 2848 x 1312 pixels. C’est une dalle magnifique, qui couvre 93 % de la surface du smartphone, et dont l’incurvation ajoute à la sensation d’immersion lorsqu’on utilise l’appareil.
La luminosité n’est pas en reste. Avec une moyenne de 924 cd/m2 mesurée par le 01Lab, le Magic 4 Pro se positionne comme l’un des tout meilleurs smartphones haut de gamme de ce point de vue, même s’il ne parvient pas à égaler les rois, comme Samsung avec son Galaxy S22, ou Apple avec l’iPhone 13. L’écran est cependant suffisamment lumineux pour demeurer parfaitement visible même en plein soleil.
Du point de vue de la fidélité des couleurs, c’est un petit peu moins bon, mais il n’y a rien de catastrophique, rassurez-vous : avec un Delta E 2000 mesuré à 3,87, les couleurs manquent un poil de justesse, mais on peut corriger en partie cela en changeant le mode d’affichage par défaut. Reste qu’on a vu bien mieux récemment, notamment chez Apple, irréprochable de ce point de vue.
Performances
Le Snapdragon 8 Gen 1 qu’embarque le Magic 4 Pro ne manque clairement pas de puissance, comme le prouvent les mesures de notre laboratoire. Le terminal vient donc logiquement se classer parmi les terminaux les plus performants de l’année. Certains benchs synthétiques, comme AnTuTu, montrent qu’il est tout de même doublé par certains de ces concurrents directs, comme le Xiaomi 12 Pro, proposé au même prix.
Les résultats GeekBench, en revanche, le placent légèrement au-dessus de la mêlée, que ce soit en single core ou en multi core. Ce n’est à vrai dire pas très étonnant, puisque tous les smartphones de notre sélection partagent le même SoC, à l’exception du Pixel 6 Pro, qui utilise quant à lui la puce « maison » Google Tensor.
En matière de 3D, le Honor Magic 4 Pro se débrouille très bien et parvient à obtenir un excellent score au benchmark 3D Mark Wild Life, tout en conservant une bonne tenue malgré la chauffe. Car le Snapdragon 8 Gen 1 chauffe bel et bien, et réduit donc la voilure quand l'effort dure trop longtemps.
Une avalanche de benchmarks qui témoigne d’un terminal très solide du point de vue des performances… même si à l’utilisation, nous avons été un peu déçus par un léger manque de réactivité de la surcouche Magic UI. Un autre « bench », réalisé à la main celui-là, nous le confirme. Il suffit en effet de comparer la réactivité d’un Pixel 6 (une référence dans ce domaine) à notre Magic 4 Pro pour nous rendre compte que les deux terminaux ne boxent pas dans la même catégorie de ce point de vue. L’interface du Pixel 6 est assurément plus vive, plus rapide, plus agréable. Entendons-nous : utiliser le Magic 4 Pro au quotidien est loin d’être désagréable. Mais Magic UI n’atteint tout simplement pas les sommets de réactivité de l’interface « maison » de Google.
Le Magic 4 Pro a cependant d’autres avantages : son capteur d’empreintes est, par exemple, incroyablement rapide et sans faille (contrairement à celui du Pixel 6, très mauvais, pour le coup, du moins sous Android 12). On apprécie aussi ses bonnes idées ergonomiques, comme son système de recherche universelle -héritée sans doute de la surcouche de Huawei- qui permet de trouver aisément une application ou un document en entrant simplement quelques caractères au clavier.
Photo / vidéo : une vraie polyvalence, mais…
Comme à peu près tous les terminaux haut de gamme de ces dernières années, c’est en matière de photo que Honor souhaite se distinguer avec ce smartphone. Et le Magic 4 Pro a sur le papier de sérieux arguments pour lui, avec un cocktail de capteurs qui promettent une véritable polyvalence.
Résumons : deux modules de 50 Mpix pour le grand-angle et l’ultra grand-angle, et un module de 64 Mpix pour le téléobjectif x3,5 associés à un capteur ToF pour améliorer notamment la qualité des portraits. Attention toutefois : les deux capteurs 50 Mpix ne sont pas identiques. Celui qui équipe le module grand-angle est plus grand (1/1,56 pouce) et capte davantage de lumière (f/1.8) que celui de l’ultra grand-angle (1/2,5 pouces, f/2.2).
À noter toutefois, contrairement à certains de ces concurrents, le Honor Magic Pro 4 ne bénéficie pas de stabilisation optique. Ne vous laissez pas berner non plus par la promesse du zoom x100, fièrement affiché à l’arrière du smartphone. S’il est effectivement possible d’aller jusque-là via l’application photo intégrée, la qualité de vos clichés sera fortement dégradée si vous poussez trop le curseur.
Avec une telle copie, Honor parvient toutefois à proposer un très bon photophone, particulièrement versatile, capable de bons clichés aussi bien en ultra grand-angle qu’en zoomant fort.
En grand angle, la copie très bonne en plein jour : les clichés sont nets, correctement détaillés. On note toutefois une tendance à faire un peu trop éclater les couleurs et parfois même à surexposer.
L’ultra grand angle fait un travail tout à fait honnête, mais n’échappe pas aux problèmes récurrents de ces modules. Les contours de nos photos de test manquent cruellement de détails, et l’on perd beaucoup du piqué dont dispose le module principal.
Le téléobjectif remplit quant à lui tout à fait honnêtement sa mission, poussé jusqu’à x3,5, voire jusqu’à x10 et même x20 : on parvient à obtenir des résultats tout à fait corrects, notamment grâce à un travail de reconstruction de l’image bien effectué par l’IA. Au-delà de x30, les algorithmes souffrent, toutefois, et l’image aussi, du coup. Ce beau téléobjectif, c’est toutefois selon nous le point fort de cet appareil, qui ravira les amateurs de zoom !
De nuit, le résultat est un peu plus contrasté. Certains clichés sont superbement réussis, d’autres laissent franchement à désirer. Le Magic Pro 4 se débrouille certes très bien à la tombée de la nuit, et parvient à produire des photos superbes lorsque le soleil se couche… Parfait, si vous souhaitez immortaliser les rues de votre ville au crépuscule.
En revanche, quand la nuit est bel et bien tombée ou dans des conditions d’éclairage plus compliquées, c’est beaucoup moins bon, et ce quel que soit le module que l’on utilise. Nous avons notamment mis à l’épreuve le smartphone durant des concerts, où son zoom peut être utile pour saisir de près les musiciens. Mais il nous a été très difficile de capturer des photos honnêtes de nuit, comme vous pouvez le voir ci-dessous, malgré nos nombreuses tentatives. De jour, en revanche, l’excellent zoom du Magic 4 Pro est idéal pour ce genre de clichés et fait vraiment la différence.
Autonomie et charge : très honnête, même si ce n'est pas le meilleur
Finissons par un point essentiel : le Magic 4 Pro tient-il correctement la charge ? La réponse est oui. D'après nos tests labo, il parvient à résister 13h19 en autonomie polyvalente, un bench qui simule une utilisation quotidienne du smartphone... Et 12h40 en autonomie vidéo. Certes, comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous, il est doublé ici par le Oppo Find X5 Pro... à la capacité de batterie supérieure, et bien plus cher.
Difficile, donc, de lui reprocher ses performances... Qui vous permettront de tenir aisément une journée en utilisation classique. C'est bien, d'autant que, livré avec un chargeur rapide de 100 W, il est également très vite remis sur pied lorsque la batterie est à la peine. Il ne lui faut que 51 minutes pour une recharge complète et 23 minutes pour atteindre les 50 %. Vraiment pas mal !
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