Cela n’a échappé à personne, la popularité des smartphones avec de grands écrans ne se dément pas. Seuls quelques constructeurs pensent aux irréductibles utilisateurs à la recherche d’un téléphone que l’on peut utiliser confortablement à une main et mettre dans la poche sans la déformer.
Depuis quelques années, Asus s’est engouffré sur ce créneau. L’année dernière, l’Asus ZenFone 8 nous avait tapé dans l’œil grâce à son format et ses performances, mais souffrait de finitions perfectibles et d’une autonomie trop juste. La marque taïwanaise entend bien corriger ces défauts avec son nouveau smartphone haut de gamme compact vendu à partir de 799 euros.
Le ZenFone 9 se positionne ainsi en face d’autres smartphones au format contenu comme le Samsung Galaxy S22, l’iPhone 13 mini, l’iPhone SE 2022 et dans une moindre mesure les Galaxy Z Flip de Samsung. Pour se démarquer, le ZenFone 9 compte sur le dernier processeur haut de gamme de Qualcomm, le Snapdragon 8+ Gen1, accompagné de 8 ou 16 Go de RAM, d’un écran AMOLED 5,9 pouces 120 Hz, d’un double capteur photo de 50 et 12 mégapixels, d’une batterie de 4300 mAh et d’une charge rapide de 30W.
Design réussi et ergonomie au top
Le ZenFone 9 est un spécimen rare en voie de disparition appartenant à la famille des smartphones compacts de moins de 6 pouces. À l’heure où les téléphones géants ont la cote, Asus fait le pari d’un ZenFone 9 facile à manipuler à une main et que l’on range facilement dans sa poche. Inutile de tourner autour du pot, c’est une vraie réussite. Ne pas avoir à se tordre la main pour atteindre les extrémités de l’écran est un réel plaisir.
L’écran de 5,9 pouces est entouré de bordures noires assez visibles, particulièrement celle se trouvant sur la partie basse qui est plus large que les autres. Sur ce point, Asus aurait pu gagner quelques millimètres. Mais ne jouons pas les rabat-joie. Une bonne prise en main, c’est aussi un dos qui ne glisse pas entre les doigts. Là encore, Asus propose d’excellentes finitions avec un matériau plastique mat un peu rugueux qui rappelle un peu la texture agréable d’une gomme. Cerise sur le gâteau, il ne marque pas du tout les traces de doigts.
Les bordures plates participent à la bonne prise en main du ZenFone 9 qui est un peu lourd (169 grammes) et épais (0,96 mm) pour son gabarit, mais c’est pour la bonne cause, comme vous le verrez dans la partie autonomie de ce test. Impossible de rater les deux énormes modules photo. Aucun capteur ne justifiant de telles dimensions, le tout est purement esthétique. On appréciera ou non. En revanche, il est assez dommage que cela rende le téléphone bancal lorsqu’il est utilisé sur une surface plane.
On retrouve également un connecteur qui devient de plus en plus rare : la prise mini-jack 3.5 mm ! Les mélomanes apprécieront. Sur la tranche inférieure, on retrouve le connecteur USB-C, une grille de haut-parleur (la seconde étant au-dessus de l’écran) et la trappe pour accueillir jusqu’à deux cartes nanoSIM.
Ce qui nous amène à la tranche droite du téléphone qui accueille le bouton de mise sous tension. Ce dernier sert aussi de lecteur d’empreinte à la fois pratique à trouver et très rapide à l’usage. Mais Asus a voulu aller plus loin en laissant la possibilité à l’utilisateur de configurer de nombreux raccourcis très utiles. Là encore, nous y revenons dans la partie logicielle. Le tout est certifié IP68 pour une étanchéité à la poussière et à l’eau jusqu’à 1,5 mètre de profondeur pendant 30 minutes. L’Asus ZenFone 9 a tout d’un smartphone haut de gamme, en plus petit. Sur ce point, c’est une vraie réussite.
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AmazonUn écran qui en met plein les mirettes
L’Asus ZenFone 9 est équipé d’un écran de 5,9 pouces avec une définition Full HD+ de 2400 x 1080 pixels. Le taux de rafraîchissement à 120 Hz apporte une fluidité à toute épreuve, que ce soit en jeu, en navigation web ou sur les réseaux sociaux. Dans les paramètres, vous pouvez choisir entre 120, 90, 60 Hz ou le mode automatique qui ajuste la fréquence de rafraîchissement en fonction du contenu affiché. Cette dernière option est la plus pertinente pour assurer une fluidité parfaite en toutes circonstances sans trop peser sur l’autonomie.
La technologie AMOLED utilisée lui permet d'avoir des contrastes infinis dans la mesure où les pixels noirs sont éteints. Dans notre 01Lab, nous avons mesuré une luminosité moyenne à 856 cd/m², ce qui est un très bon score lui permettant de tenir tête à d'autres smartphones compacte comme le Galaxy S22 ou l'iPhone 13 mini. Enfin, le pic lumineux est atteint en HDR avec 961 cd/m². De quoi profiter de tous vos contenus confortablement, même en plein soleil.
Du côté de la colorimétrie et des couleurs, le ZenFone 9 s'en sort aussi très bien avec une excellente couverture de l'espace DCI-P3, mais un Delta E très moyen de 4,02, quel que soit le mode d'affichage appliqué. Bref, une petite diagonale vraiment agréable à regarder grâce à une qualité d'affichage aux petits oignons.
Des performances de « hot » volée
Offrir d'excellentes performances sur un smartphone est un exercice dans lequel Asus est très à l'aise. Le constructeur l'a prouvé à plusieurs reprises avec ses ROG Phone 5 et ROG Phone 6 Pro. Le ZenFone 9 n'est peut-être pas un smartphone estampillé « gaming », mais il en a sous le capot grâce à son Snapdragon 8+ Gen1 gravé en 3 nanomètres et cadencé à 3,19 GHz, accompagné de 8 ou 16 Go de RAM LPDDR5. C'est tout simplement la configuration la plus puissante du moment sur un smartphone Android.
Cela se vérifie sur le benchmark AnTuTu 9 ou il écrase littéralement la concurrence en dépassant la barre symbolique du million de points, loin devant le Galaxy S22 et son Exynos 2200. Les résultats sont plus équilibrés sur GeekBench 5 où le ZenFone 9 est légèrement en dessous de ce que proposent les iPhone 13 mini et SE 2022 avec la puce A15 Bionic gravée en 5 nanomètres.
Nous avons évidemment vérifié cela en pratique en ne constatant absolument aucun ralentissement dans l'interface. Les applications s'ouvrent rapidement, on passe de l'une à l'autre sans sourciller. Sur ce point, RAS. Pour le pousser dans ses retranchements, nous avons installé le jeu Fortnite. Nous avons configuré le titre d'Epic Games à 60 i/s avec les détails graphiques au maximum (qualité « épique »). Dans ces conditions, le titre s'est montré très fluide, avec quelques rares baisses de framerate, ce qui ne nous a pas empêchés de faire « Top 1 » sur une partie, ce qui est plutôt bon signe.
Comme le confirme le stress test du 01Lab, le ZenFone 9 « throttle » peu lorsqu'il est poussé dans ses retranchements, ce qui est assez étonnant pour un smartphone de ce format. Il parvient à garder 80 % de ses performances à la fin du test malgré la chauffe du téléphone.
Car oui, le ZenFone 9 a tendance à un peu trop chauffer, avec une température maximale mesurée à 47,6 °C au dos et jusqu'à 45,1 °C sur les tranches, le téléphone est devenu inconfortable à tenir après une quinzaine de minutes sur Fortnite. Pas de quoi se bruler les doigts, mais cela disqualifie le ZenFone 9 pour les joueurs qui souhaitent passer du temps sur les titres les plus gourmands disponibles sur Android.
Interface : Asus se la joue « Zen »
Le ZenFone 9 tourne sous Android 12 avec l'interface ZenUI d'Asus. L'expérience est très proche de celle d'un téléphone Pixel. La marque taïwanaise ne surcharge pas son OS d'applications inutiles, ce qui n'est pas pour nous déplaire. On ne reviendra pas sur la rafraichissante interface Material You d'Android 12. L'interface est parfaitement fluide et les animations vraiment agréables. Ajoutez à cela le taux de rafraîchissement de l'écran à 120 Hz et vous avez un téléphone d'une grande célérité.
Les fonctionnalités les plus intéressantes de ZenUI sont utilisées par le bouton de mise sous tension qui sert également de lecteur d'empreinte pour déverrouiller le ZenFone 9. Le bouton est parfaitement positionné pour tomber sous le pouce. Mais Asus ne s'est pas arrêté là et propose d'effectuer une double pression ou un appui prolongé sur le bouton pour paramétrer une action comme le lancement de Google Assistant ou de l'application de votre choix.
Il est par ailleurs possible d'effleurer le bouton vers le bas pour afficher le panneau des notifications et de faire le même mouvement vers le haut pour le ranger. Ajoutez à cela le « double tape arrière » pour lancer une action en tapotant deux fois le dos du téléphone et vous avez un nombre de raccourcis aussi nombreux que pratiques.
Au cas où ce petit écran est toujours trop grand pour vos mains, Asus a aussi pensé à intégrer un « outil de bord » qui permet d'afficher des raccourcis vers les applications de votre choix en affichant une fenêtre flottante en faisant un mouvement avec votre doigt depuis le bord de l'écran.
Le seul bémol que nous avons trouvé à notre expérience à ZenUI est assez important : son manque de personnalisation. Là où la concurrence permet d'ajuster les polices ou encore les icônes, le ZenFone 9 se contente du fond d'écran et des couleurs. Espérons qu'une mise à jour viendra améliorer ce point.
Photo et vidéo : une expérience mitigée
L'Asus ZenFone 9 est équipé de deux capteurs photos :
- Grand-angle de 50 mégapixels (Sony IMX766), équivalent 23,8 mm, avec ouverture f/1,9 et stabilisation optique avec un gimbal
- Ultra grand-angle de 12 mégapixels (Sony IMX363), équivalent 14,4 mm, avec ouverture f/2,2 et un champ de vision à 113 degrés.
Le fait que le téléphone n'ait pas de capteur téléobjectif pour effectuer ne serait-ce qu'un zoom optique x3 est clairement un point faible face à des concurrents directs comme le Galaxy S22 qui en propose un.
Grand-angle et ultra-grand-angle
En plein jour et par un temps lumineux, le ZenFone 9 prend de belles photos. Les détails sont au rendez-vous, mais la gestion de la plage dynamique n'a rien d'impressionnant, comme on peut le constater sur les deux dernières photos ou les zones d'ombre sont relativement bouchées.
Pour flatter l'oeil, le traitement photo propose des couleurs très saturées, comme on peut le constater sur les roses rouges qui virent presque au fluo. Les verts et les bleus sont beaucoup plus agréables à regarder. Sur la photo du soleil en contre-jour, le ZenFone 9 est clairement en difficulté avec un phénomène de halo lumineux certes artistique, mais surtout involontaire.
Sans surprise, l'ultra-grand-angle est moins convaincant. On constate un problème de continuité colorimétrique avec le capteur principal (grand-angle). De la distorsion et une perte de détails dans les angles sont également visibles, ce qui est assez commun avec ce type de capteur.
Zoom numérique
En l'absence de téléobjectif, il faudra se contenter du zoom numérique. Par défaut, l'application propose un zoom x2 qui s'en sort honorablement, à condition de ne pas chercher à zoomer dans l'image. Nous avons également poussé le téléphone dans ses retranchements en testant le zoom numérique maximum proposé en x8. Le résultat est loin d'être convaincant.
De nuit
De nuit, les clichés ne sont pas vraiment exploitables à moins d'activer le mode nuit qui, moyennant un temps d'exposition plus long, vous rendra en grand service en illuminant la scène. Un artifice que l'on ne peut malheureusement pas utilisé si des personnes ou des objets sont en mouvement, sous peine de provoquer un flou de bougé.
Portrait et selfies
Le mode portrait permet de détourer un sujet en appliquant un flou d'arrière-plan, mais ce dernier est très léger et pas toujours précis pour détourer les cheveux ou poils. Préférez un plan rapproché et un fond lointain pour optimiser le résultat. Ce n'est clairement pas le mode portrait le plus convaincant que nous ayons testé. À ce petit jeu, le Google Pixel 6a s'en sort mieux.
Le constat est similaire avec le mode portrait du capteur selfie de 12 mégapixels (f/2,5). Les détails sont au rendez-vous, les couleurs plutôt bien reproduites, mais le fou d'arrière-plan et un peu trop léger pour convaincre. Le détourage est relativement propre, avec seulement quelques poils de barbes coupés.
Vidéos avec et sans stabilisation
Le ZenFone 9 est capable de filmer jusqu'en 8K à 60 FPS, mais sans stabilisation optique. Si vous activez le mode de stabilisation « normal », vous pourrez monter jusqu'en 8K à 24 FPS. Enfin, le mode « HyperSteady » qui utilise le gimbal hybride au niveau matériel et logiciel ne permet que de filmer en 1080p à 60 FPS.
Comme vous pouvez le voir sur les vidéos ci-dessous, la stabilisation apporte un vrai confort de visionnage à vos vidéos, mais cela se fait au prix d'un recadrage de plus en plus important.
Autonomie et charge
« Petit smartphone » est souvent synonyme de petite batterie et de petite autonomie. Asus a décidé de casser ces clichés avec son ZenFone 9 qui offre une autonomie confortable grâce à sa batterie 4300 mAh ainsi que les différentes optimisations matérielles et logicielles. Le résultat est tout simplement bluffant.
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, le ZenFone 9 tient la dragée haute à tous ses concurrents en terminant loin devant au test d'autonomie polyvalente réalisée dans notre 01Lab. Même constat en autonomie vidéo où Asus met une heure dans la vue du second, l'iPhone 13 mini.
Au quotidien, cela se traduit par une autonomie moyenne d'une journée et demie avec beaucoup de navigation web, pas mal de vidéos YouTube et une trentaine de minutes de jeu sur Fornite Mobile. Si vous êtes un utilisateur intensif, le ZenFone 9 ne vous laissera jamais tomber avant la fin d'une longue journée.
La recharge rapide est assurée par le bloc de 30W que l'on retrouve dans la boite. Si ce n'est pas la vitesse de recharge la plus impressionnante qu'il nous ait été donné de voir, cela est suffisant pour finir deuxième du classement, juste derrière le Galaxy S22 qui se recharge à 25W, mais qui a également une batterie plus petite de 3700 mAh. Ainsi, le ZenFone 9 récupère 50 % de batterie en 30 minutes et recharge à 100 % en 1 heure et 13 minutes.
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