Plus grosse batterie, design revu et corrigé, la RAM et le stockage améliorés et le refroidissement retravaillé, l’Asus ROG Ally X est sur le papier une bien belle amélioration par rapport à sa prédécesseure, la ROG Ally.
Elle garde toutefois la même puce et monte de 70 g sur la balance pour atteindre 678 g, un beau bébé. Est-ce que tout cela en fait un bon deal à 900 euros ? Notre avis que la question dans ce test complet.
Design et prise en main : du petit lait
La première ROG Ally n’était pas désagréable à prendre en main, mais elle avait ce côté quelque peu tranchant au niveau des poignées qui pouvait la rendre un peu fatigante à la longue. Asus est retourné à la table à dessin pour la coque en plastique de son Ally X et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une réussite.
Le tout tombe parfaitement sous les mains, et l’on se retrouve à jouer deux heures de suite sans ressentir la moindre fatigue. Pour peu qu’on puisse la poser sur ses genoux par exemple, puisqu’elle pèse tout de même son poids (678 g).
Dans leur ensemble, les boutons et sticks se montrent agréables et réactifs. Asus fait dans l’efficace et se cale sur le positionnement des manettes de Xbox, avec deux sticks et des boutons A/B/X/Y, ainsi que deux gâchettes pour chaque main. Celles-ci sont tout aussi bien placées et bien conçues, rien à redire.
Ajoutons à cela deux boutons de volume en haut et un bouton de verrouillage. Ce dernier cache un capteur d’empreinte très pratique pour éviter de taper son code à chaque fois sur l’écran tactile. Malin.
Comme souvent avec ce type de machines, nous avons le droit à deux boutons supplémentaires, à gauche et à droite de l’écran, qui côtoient les boutons fenêtre et menu de la manette Xbox. Ces deux boutons supplémentaires permettent de lancer Armory Crate, la surcouche d’Asus qui permet de centraliser quelque peu toutes les boutiques de jeux sur PC et fait office de launcher. Cela n’est pas toujours parfait, il faut souvent repasser par le launcher du magasin qu’on cherche à utiliser la première fois qu’on lance un jeu, mais une fois tout configuré, cela se montre sympathique et évite de passer par l’interface Windows classique pour sauter dans un jeu.
L’autre bouton est presque plus intéressant puisqu’il ouvre un overlay, un élément d’interface qui se superpose à tout ce que vous pourrez afficher sur l’écran. Celui-ci est plutôt bien conçu puisqu’il permet de régler la luminosité, le son, mais aussi l’enveloppe thermique du CPU. Il y a 3 modes par défaut, 30 W (turbo), 13W (silencieux) et 17 W (performances). Ce dernier offre un équilibre en mode nomade, là où le mode turbo se montrera surtout pratique lorsque la console est branchée. L’overlay permet également d’afficher le bureau, d’activer le limiteur de FPS ou d’afficher des informations système en temps réel. Si le nombre d’options et la finesse de celles-ci ne sont pas aussi avancés que sur le Steam Deck de Valve, il n’y a pas de gros manque à signaler.
Dans l’ensemble, ces deux boutons sont donc bienvenus, même si nous regrettons un peu leur positionnement près de boutons de jeux. Cela amène bien souvent à se tromper en jeu.
Petit bémol en termes de finition tout de même, les boutons A/B/X/Y ont un comme un léger jeu, ce qui les rend plus bruyants lorsqu’on les tapote rapidement. Les deux boutons à l’arrière sont aussi un peu petits, il faut prendre le temps de s’y habituer au départ. Cela aura au moins le mérite d’éviter les appuis accidentels.
Les deux joysticks sont entourés d’une bande de LED RGB qui peuvent aveugler dans le noir. Heureusement, celles-ci sont assez faciles à désactiver si besoin.
Pour la connectique, l’Asus ROG Ally X intègre aussi deux ports USB-C en USB 4 sur la partie supérieure de sa coque. Cela se montre très pratique si vous utilisez un casque, un USB-C ou un casque sans fil ayant besoin d’un dongle USB-C, mais que vous voulez charger la console en même temps. Nous avons également un port jack 3,5 mm et un port pour carte microSD. Pour information, celui-ci a été retravaillé par rapport à la première ROG Ally, où il souffrait de soucis de fiabilité.
Au rayon des bonnes idées, pour terminer le tour du propriétaire, les fentes pour laisser sortir l’air sont placées juste au bon endroit, dirigé vers la partie arrière. Cela permet de complètement les oublier lorsqu’on joue. De même, les haut-parleurs nous semblent justement placés sur la face avant à côté de l’écran en bas. Cela évite de les recouvrir, mais aussi de sonoriser la totalité de la pièce lorsqu’on joue, ce qui peut arriver avec un placement vers le haut de la console.
Asus maitrise donc sa copie et nous livre une console parfaitement bien finie au niveau de l’enveloppe extérieure.
Performances : puissant, mais n’attendez pas non plus un PC gaming
Passons à ce que nous trouvons à l’intérieur. L’Asus ROG Ally X intègre la puce Z1 Extreme, la même que sur la première ROG Ally. N’attendez donc pas un gain de performances significatif. Il y a toutefois un changement qui pourra s’avérer significatif : la console intègre désormais 24 Go de RAM LPDDR5X, cadencée à 7 500 MHz. Une bien belle évolution face aux 16 Go de RAM LPDDR5 (6 400 MHz) de la première mouture.
Nous passons également de série à 1 To de stockage, le tout en dans un format beaucoup plus facile à upgrade (jusqu’à 4 To si vous le souhaitez). Avec 1 To, vous avez déjà largement de quoi installer moult jeux de façon confortable sans avoir besoin de gérer votre espace tous les quatre matins.
Que valent donc les performances de la console portable ? À chaque lancement de jeu, vous vous retrouverez sans doute à jouer un peu avec les réglages. Nous vous conseillons d’activer le FSR en mode qualité ou équilibré pour gagner quelques FPS sur des jeux gourmands.
Dans l’ensemble, la console tourne généralement sur des jeux récents et demandeurs avec des réglages graphiques sur faible ou moyen, le tout en oscillant entre 40 et 60 FPS. Bien sûr, sur des titres moins énergivores, vous pourrez monter sans peine à 120 FPS et profiter pleinement de l’écran 1080p. Gardez à l’esprit qu’avec un écran 8 pouces, des réglages en moyen peuvent tout à fait faire l’affaire.
Si l’on tente de la comparer à un PC gaming traditionnel, bien entendu, la console accuse quelque peu le coup. Mais tant que ça en fonction des benchmarks (tests automatisés). Nous l’avons confronté à un Alienware M18 R2 et son Intel Core i9-14900HX et sa RTX 4090 et au HP Omen Transcend 14 avec son Intel Core Ultra 9 185H et une RTX 4070 (TGP 65 W).
Sur PCMARK 10, il termine même devant le HP Omen Transcend sur 3 tests sur 4.
Toujours sur la partie CPU, Geekbench 6 démontre bien que la puce de la ROG Ally a de la puissance à faire valoir. Elle n’est qu’à quelques encablures de PC gaming. En revanche, Cinebench montre bien qu’il n’y a pas de miracle, une puce comme la Z1 Extreme, conçue pour la mobilité et l’intégration à une petite machine, ne pourra pas se battre avec un PC branché, même portable.
3D Mark confirme le diagnostic qui n’est pas particulièrement étonnant. Notons tout de même que la RTX 4070 du HP Omen n’est en moyenne que 3 à 4 fois plus puissante.
Cela se sent en jeu. Sur les quelques titres de notre panel. La ROG Ally X est largement dépassée, même si l’on voit bien qu’en 1080 ou 720, elle parvient à offrir une expérience satisfaisante. Pour CyberPunk 2077, oubliez le mode ultra, il faudra réduire quelque peu les réglages graphiques.
Le SSD intégré est un cran en dessous des standards en vigueur sur le PC Gaming également. Il plafonne à quelque 1000 ou 2000 MB/s sous ses concurrents sur les tests de AJA System.
Notre avis sur l’écran : le bon équilibre
L’auteur de ces lignes utilise régulièrement un Steam Deck LCD et laissez-le vous dire ceci : c’est le jour et la nuit sur la partie écran.
En effet, si vous hésitez entre les deux machines, sachez qu’en choisissant la console d’Asus plutôt que celle de Valve, vous gagnerez à la fois sur la définition (passage de 720p à 1080p) et sur la fluidité (de 60 Hz à 120 Hz). La taille de 7 pouces est largement suffisante pour ne pas sentir à l’étroit, même si certains appareils montent à 8 pouces.
Plus largement, l’écran affiche des couleurs beaucoup plus précise que son concurrent, avec un delta E 2000 moyen plutôt satisfaisant de 2,39 (le Steam Deck s’établit autour des 5 à 6 selon les publications).
Le taux de contraste n’est pas extraordinaire, 1241:1, loin des contrastes infinis de l’OLED, mais une limite logique avec une dalle IPS. La luminosité pour sa part nous a paru largement suffisante avec 513 cd/m². Une valeur certes à des années-lumière des meilleurs smartphones qui tutoient désormais les 2000 cd/m², mais la console s’en sort tout de même bien si on la compare à la moyenne de ce qui se pratique sur PC.
En revanche, cette luminosité un peu faiblarde ne vous empêchera de devoir vivre avec quelques reflets en déplacement. Nous avons par exemple utilisé la console dans un train, et il fallait faire avec les nombreux reflets sous nos yeux.
Test d’autonomie : de quoi voir venir
L’un des attraits principaux du modèle X est l’ajout d’une batterie beaucoup plus importante de 80 Wh, contre 40 Wh sur le modèle de base.
Concrètement, cela signifie que vous pouvez jouer à un jeu AAA pendant plus de 3 h sans avoir à vous inquiéter de l’autonomie. Une belle petite performance pour des consoles qui peinent généralement à atteindre les deux heures de jeu en continu.
De façon plus générale, la ROG Ally X tient 12 h 15 minutes sur notre test d’autonomie polyvalente. Un score qui la place loin devant un PC gaming traditionnel, qui oscille généralement entre les 4 et 7 heures sur un tel test.
Pour refaire le plein, Asus intègre un chargeur 65 W relativement compact qui met 1 h 55 minutes à remplir complètement la console. Un temps totalement aligné sur les PC de jeu classiques.
Logiciel : Windows ne fait toujours pas l’affaire, mais il y a des outils pour l’oublier
Le lancement des premières consoles-PC a été impulsé par le lancement (et le succès critique) du Steam Deck de Valve. Ce dernier a une spécificité, il tourne sous SteamOS, un forcé de Linux, sur lequel Valve a ajouté une interface de console inspirée de Big Picture. Très concrètement, cela permet d’obtenir le meilleur des deux mondes : la simplicité d’une interface de console lorsqu’on allume l’appareil, mais la complexité et l’adaptabilité d’une interface de PC lorsqu’on souhaite bidouiller.
En se basant sur Windows pour sa ROG Ally X, Asus n’a qu’une des deux parties de SteamOS : la complexité et l’adaptabilité de Windows. Cela n’a pas que des désavantages : SteamOS doit passer par un émulateur appelé Proton pour adapter les jeux au système Linux, là où Windows est une plateforme de jeu installée sur laquelle installer Epic Games, Steam, Xbox ou même Gog est un jeu d’enfant.
Là où Windows se montre plus embêtant, c’est dans l’expérience de navigation générale. Comme nous l’indiquions plus, Asus a intégré Armory Crate, une surcouche qui permet de se rapprocher quelque peu de l’expérience console. Mais pour toute l’installation des jeux, ou dès que le lancement d’un jeu ne se passe pas sans encombre, vous devrez passer par l’écran tactile.
Et c’est là que les problèmes démarrent. Non seulement cliquer précisément sur certains éléments d’interface est une tannée sur un écran de 7 pouces, mais en plus, Windows n’est absolument pas conçu pour cela. Résultat les bugs s’accumulent : clavier qui n’apparait pas pour taper son mot de passe, double clic au lieu de simple clic qui ouvre un menu, barre des tâches qui restent affichée malgré le lancement d’un jeu en plein écran, etc.
Notre conseil est le suivant : si vous jouez majoritairement sur Steam, vous gagnerez du temps à passer par Big Picture, l’interface de Steam prévue pour transformer un PC en console. Vous pouvez même ajouter des jeux non steam si vous le souhaitez et il s’agit encore de la meilleure façon de se rapprocher de l’expérience souhaitée sur ce type de machine.
L’achat d’un dock USB-C pour brancher votre ROG Ally sur un écran comme un PC traditionnel peut aussi se montrer intéressant. Cela vous permettra d’effectuer vos bidouilles à l’aide d’une souris et d’un clavier et de s’éviter de nombreuses migraines.
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