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Wikipédia, l’encyclopédie Web dont vous êtes le rédacteur

L’encyclopédie en ligne collaborative et multilingue vient de dépasser le million d’articles. Elle sera bientôt intégrée à la distribution Linux de Mandrake.

Voilà une idée qui aurait sans doute plu à Diderot et à ses camarades encylopédistes : une ?”uvre compilant les savoirs, accessible à tous et façonnée par tous, sans restriction. Ce projet n’a rien d’utopique, il existe
réellement, et porte le nom de
Wikipédia. Son initiateur, Jimmy Wales, fondateur du portail Bomis.com, en a eu l’idée il y a quatre ans.Le principe tient en une phrase : quiconque veut participer à cette encyclopédie en ligne et gratuite le peut. Que ce soit pour publier un article, modifier ou enrichir une contribution déjà en ligne. Ils seraient, depuis la
création, environ 10 000 à l’avoir fait. Un chiffre difficile à estimer car les contributeurs peuvent demeurer anonymes.Ce faisant, la Wikipédia vient de passer le cap du million d’articles en ligne. La plupart sont en anglais (350 000), en allemand (100 000) et japonais (75 000). La version française, inaugurée en mai 2001, dépasse les
50 000 contributions. L’encyclopédie Web est disponible dans une centaine de langues, fréquentes ou non (espéranto, wolof, tibétain).Disponible en
téléchargement, la Wikipédia, en version française et anglaise, devrait être disponible sur CD-Rom ou DVD payants d’ici le printemps 2005. Mandrakesoft devrait aussi la proposer en complément
de sa distribution Mandralinux à l’occasion de la sortie de la version 10.2. L’éditeur français est, à l’heure actuelle, le seul distributeur prévu.La Fondation Wikimedia, qui administre la Wikipédia, espère pouvoir distribuer également des CD-Rom gratuits, notamment dans les pays d’Afrique. Cela passe par des donations, que la Fondation Wikimedia est chargée de collecter. Le
dernier appel aux dons, qui vient de s’achever, a permis de récolter près de 50 000 dollars.

Une encyclopédie ouverte, mais pas sans règles

Nombreuses sont les questions qui se posent sur une encyclopédie rédigée de cette façon peu orthodoxe. Même si tout un chacun peut y contribuer, ‘ ce n’est pas anarchique ‘, précise
Florence Devouard, vice-présidente de la Fondation Wikimedia. Selon elle, le système se contrôle pour ainsi dire lui-même, grâce aux interventions multiples des ‘ Wikipédiens ‘, plus ou moins chevronnés.
‘ Quand on fait l’objet de critiques ou de remarques, on fait attention de ne pas recommencer. ‘ De plus, tout lecteur de l’encyclopédie est invité à réagir s’il constate un problème :
‘ Nous ne voulons pas nourrir le visiteur de façon passive, comme c’est le cas avec les encyclopédies habituelles en papier. Si quelqu’un est choqué par quelque chose, il est invité à le signaler, le critiquer et à
participer ‘.
L’encyclopédie est coopérative, mais pas sans règles. Les contributeurs doivent respecter des principes, comme le savoir-vivre (critiquer de façon constructive), la non-utilisation de textes sous copyright, et
surtout la neutralité de point de vue, ‘ la règle la plus délicate à respecter ‘ de l’aveu même de Florence Devouard. Ainsi, un contributeur proche de la secte des Raéliens a-t-il été un jour exclu de
la communauté des ‘ Wikipédiens ‘, son point de vue ayant été jugé trop constamment favorable aux sectes. Autre règle : un article doit avoir une valeur cognitive. ‘ Nous enlevons parfois des
articles de gens qui écrivent des contributions sur eux-mêmes, ce qui n’a pas d’intérêt. ‘

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Guillaume Deleurence