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Vous avez un message !

En utilisant une très ancienne possibilité de Windows, des savants fous du marketing ont mis en place une redoutable technique de Spam.

C’est toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Certes le proverbe est éculé, mais les nouvelles technologies arrivent à le remettre au goût du jour régulièrement. On l’avait vu avec les SMS, ces quelques caractères de contrôle qui ont finalement servi aux adolescents à s’échanger des “T là ? Mat la starac c’est 2 fun “.Ce qui est plutôt sans danger et finalement assez comique. Mais il arrive aussi que certaines vieilles technos, qu’on croyait toutes pourries et disparues, refassent surface pour le malheur des utilisateurs. C’est le cas avec le système de messagerie intégré à Windows.Avant l’invention d’ICQ, de MSN et AIM, les utilisateurs de Windows disposaient en effet d’un petit service, ” Messenger ” (à ne pas confondre avec Microsoft Messenger) qui leur permettait d’envoyer des messages d’un ordinateur à l’autre au sein d’un réseau local. C’était avant Internet. Et plutôt pratique car il suffisait d’écrire le message, de donner le nom de l’ordinateur à qui le transmettre et vogue la galère.Et le système était plutôt simple, car lorsque le destinataire recevait le message, celui-ci s’imposait sous la forme d’un pop-up sur son écran et lui empêchait quasiment de poursuivre son activité avant d’avoir pris connaissance du message. Evidemment, vous vous doutez bien, qu’un soir, un type n’a pas pu s’empêcher de se remémorer ce système et d’imaginer le détourner. C’est donc fait, cela s’appelle DirectAdvertiser.Le sympathique programme commercialisé à quelque 700 euros (et déjà vendu, selon son créateur et cité par CNN, à 200 exemplaires) permet d’envoyer 5 000 spam par jour à partir d’une liste d’adresses IP. Quelqu’un utilisant la liste des adresses IP gérées par Wanadoo en France (cette liste peut être trouvée sur le site du Ripe) pourra bombarder tous les abonnés de ce fournisseur d’accès.Le message apparaîtra sous la forme d’un pop-up, quelle que soit l’application utilisée à ce moment-là, pourvu que la victime soit connectée au Réseau. Lesdits utilisateurs peuvent toujours se protéger en installant des firewall et autres logiciels de ce type, mais qu’ils se préparent à se faire arroser dans les semaines à venir.Et cela nous servira de leçon à tous : les trouvailles quon nous présente comme révolutionnaires disparaissent souvent bien vite. Mais les petits riens, dont personne ne se souvient, peuvent se révéler indispensables… ou diablement ennuyeux.Prochaine chronique jeudi 7 novembre 2002

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Alain Steinmann