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Virgin voit la distribution numérique sous un meilleur jour

Le site Internet du distributeur s’est enrichi du catalogue d’Universal Music France, après celui de Warner France. La répartition des rôles entre majors et distributeurs se dessine enfin.

Virgin tire le signal d’alarme. Jeudi, le distributeur a tenu à faire le point sur les ‘ menaces sur la distribution de biens culturels ‘. Dans le collimateur, une série de modifications
réglementaires à venir (sur la publicité, la promotion des ventes, les taxes, les marges des distributeurs), la piraterie et les téléchargements gratuits.Sur le second point, Jean-Noël Reinhardt, président du directoire de Virgin Stores, a une fois de plus pointé du doigt le développement du haut débit : ‘ En 2003, nous subissons pour la première fois une
baisse du chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente, à périmètre comparable. ‘
Mais le distributeur table sur son site de téléchargements payants VirginMega.fr pour redresser la situation : ‘ Nous ne pensons pas que les téléchargements vont tout détruire. Mais si nous ne faisons rien,
oui, nous aurons des problèmes. ‘

D’autres signatures en vue

Après s’être heurté aux réticences des majors et s’être concentré sur les catalogues de labels indépendants, le site s’est
enrichi, il y a quelques jours, du catalogue d’Universal Music France. Warner Music France a signé, elle, en mars dernier.Virgin a annoncé d’autres signatures de majors pour juin. ‘ Notre but est de les avoir toutes à la fin de l’année ‘, assure Jean-Noël Reinhardt. Car pour lui, l’industrie du disque arrive à
un tournant.En matière de distribution numérique, les majors sont en train de faire profil bas. Après avoir cru pouvoir tout faire, maîtriser toute la chaîne, elles sont en train de laisser les distributeurs faire leur métier : distribuer.
Pour s’en tenir à leurs rôles : la production et la promotion. C’est notamment la stratégie adoptée par Rolf Schmidt-Holtz, à la tête de BMG depuis 2001. Exit les activités Internet.Virgin pointe le succès récent et fulgurant d’iTunes, d’Apple. ‘ Apple a fait ce que nous avions envie de faire il y a deux ans ‘ estime Laurent Fiscal, le responsable de
VirginMega.fr. C’est-à-dire un catalogue important (200 000 titres) et une formule d’achat simple, au titre. ‘ Pas de formule d’achat alambiquée, plaide Jean-Noël Reinhardt. Quand le dispositif
est conçu comme un distributeur le ferait, ça marche. ‘

Un apprentissage aussi pour les distributeurs

Sauf que Virgin n’a pas pour l’instant l’intention de modifier son dispositif de ‘ crédits Virgin ‘, concocté par le prestataire OD2. Pour 5 euros, la formule de base, vous approvisionnez votre compte de
50 crédits, lesquels vous permettent de faire vos achats. Mais à 25 crédits (2,5 euros) pour le dernier single de Madonna, 20 crédits un titre de Tue-Loup ou même 16 crédits le nouveau titre d’Hélène Ségara, on reste loin de
la simplicité et des tarifs d’Apple : 0,99 dollars, quel que soit le morceau (0,85 euro environ au cours actuel).Laurent Fiscal l’admet : en matière de vente de produits numériques, les distributeurs eux-mêmes sont encore en phase d’apprentissage. Mais le dispositif de VirginMega.fr a au moins pour lui d’éviter à l’internaute de communiquer
ses données personnelles et son numéro de carte bancaire à chaque achat.Il reste que, au chapitre des données personnelles, le site semble aller plus loin que nécessaire, en demandant par exemple la date de naissance. Un sujet que devrait aborder la semaine prochaine l’UFC-Que choisir, apparemment bien
remontée, au cours dune conférence annonçant la couleur : ‘ Au nom de la lutte légitime contre le piratage, les majors du disque bafouent les droits du public. ‘

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Arnaud Devillard