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Valérie Pécresse, députée des Yvelines : ” La LSI est un texte inadapté “

La députée des Yvelines ne croit pas au débat parlementaire pour harmoniser l’encadrement des nouvelles technologies en Europe.

Diplômée d’HEC et de l’ENA, Valérie Pécresse, 34 ans, est passée par le Conseil d’État avant de rejoindre en 2000 l’Élysée en tant que conseillère en charge des études, de la prospective et de la société de l’information. Depuis le 16 juin, elle est députée des Yvelines. Elle livre au Nouvel Hebdo son sentiment sur la place des NTIC dans la prochaine législature.Fallait-il créer un ministère spécifique pour les nouvelles technologies ? Les technologies sont l’affaire de tous les départements ministériels. Il vaut mieux un secrétariat d’État à l’Industrie qui exerce la tutelle sur le secteur des télécoms qu’un ministère construit de toutes pièces, sans véritable budget ni autorité sur les administrations centrales. Car, dans notre pays, ce sont les deux conditions à remplir pour détenir un véritable poids politique. En revanche, il est certain que les NTIC doivent trouver leur place dans le fonctionnement de toute l’administration.Ce qui signifie que vous allez militer pour le renforcement de l’administration électronique ? Certainement. Mais ce recours aux technologies doit être réfléchi : pas question de doublonner des services rendus à la fois en ligne et aux guichets. Cela suppose une refonte complète des procédures administratives internes, ministère par ministère. Après avoir effectué cet état des lieux, cette nouvelle organisation doit aboutir à une simplification de la mécanique administrative.En période de ralentissement économique, les sommes consacrées aux technologies ne seront-elles pas revues à la baisse ? Les investissements en matière de recherche sont d’une importance capitale. Il doit s’agir d’une priorité et non d’une variable d’ajustement. Actuellement, les budgets représentent 2,1 % du PIB, nous nous sommes engagés dans le cadre communautaire à porter ce chiffre à 3 % d’ici à 2010. Ce qui représentera une progression de plus de 50 %. Cela concerne les technologies de l’information, l’espace, les biotechnologies, les sciences de l’environnement et l’énergie. L’audit des finances de l’État qui doit être rendu public prochainement nous dira si nous disposons des moyens financiers suffisants pour investir davantage dans les nouvelles technologies.Qu’adviendra-t-il du projet de loi sur la société de l’information (LSI) ? Je pense qu’un texte législatif comme la LSI est inadapté à la société de l’information. Trop volumineux, il met des mois, voire des années à être rédigé, débattu puis voté. Moralité, il est caduc à sa parution et la société a été pénalisée par l’absence de texte pendant qu’il était en cours d’élaboration. Une grande part de cette LSI consiste à transposer des directives communautaires : faisons-le par ordonnance. C’est rapide et efficace. Et de toute façon nous n’avons pas de marge de man?”uvre pour les modifier. Il faut réserver le débat parlementaire pour les matières plus politiques pour établir des lois courtes et simples, à durée de vie limitée, à cinq ans par exemple. Histoire de pouvoir s’adapter en fonction des évolutions et des contraintes technologiques.

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Propos recueillis par Nicolas Arpagian