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Une semaine avec un serveur… chez moi 

Investir dans un serveur de fichiers, accessible de chez soi et de l’extérieur, est-ce vraiment utile et surtout, pas trop compliqué ? Pour le savoir, j’en ai testé un pendant huit jours.

C’est quoi un NAS (prononcez nass et non pas naze !) ? En anglais, cela signifie Network Attached Storage. Autrement dit, il s’agit d’un support de stockage accessible en réseau. A l’origine réservée au monde professionnel, leur utilisation au sein d’un réseau domestique (celui de votre box, par exemple) était quasiment impensable il y a encore peu, tant leur configuration était complexe et fastidieuse. Aujourd’hui, les fabricants de ce type d’appareil ont bien saisi le marché potentiel qu’ils pouvaient développer auprès des particuliers. On trouve donc désormais des NAS grand public chez quasiment tous les constructeurs de support de stockage. Pour savoir si la configuration et l’utilisation d’un tel appareil sont aussi aisées que certains slogans publicitaires le prétendent, j’ai installé et utilisé un NAS à mon domicile pendant une semaine

Déballage et installation

Au déballage, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne passe pas inaperçu avec sa coque blanche et son embase rose fuchsia. Dans la boîte, pas de fioritures : il est livré avec son câble d’alimentation et un câble Ethernet.Le boîtier n’abrite pas de disque dur : il est simplement pourvu de quatre ports USB. Il faut donc lui connecter un support de stockage externe. Cela tombe bien, je viens d’acquérir un disque dur USB 2.0 pour sauvegarder des vidéos, des MP3 et des photos. La notice, plus que succincte, m’indique (en anglais) de me rendre sur www.pogoplug.com pour activer l’appareil. Je m’exécute et, par chance, le site contient une version en français agrémentée d’un guide détaillé pour la configuration. La mise en route de l’appareil s’avère un jeu d’enfants : création d’un compte Pogoplug à l’aide de mon adresse e-mail et d’un mot de passe, connexion du Pogoplug à ma box avec le câble Ethernet, puis raccordement au réseau électrique et au disque dur. Quelques secondes plus tard, le voyant vert de l’appareil est activé. Ça y est ! Il est connecté à mon réseau local et à Internet.

Partage à la maison

Enthousiasmé par la rapidité de la mise en route, j’allume alors mon PC portable pour accéder à mon disque dur connecté à mon Pogoplug. Surprise, il est invisible dans l’Explorateur de Windows. Pas de trace non plus sur le Mac depuis lequel j’ai pourtant effectué sa configuration sur Internet. Je retourne donc sur le site de Pogoplug et m’aperçois qu’il faut installer un petit logiciel à laisser tourner en tâche de fond (il existe une version pour chaque système d’exploitation, y compris Linux). Je télécharge et installe la version correspondant à chaque machine. Et là, miracle, le disque dur apparaît sur les deux ordinateurs. Intrigué par le logiciel, je m’aperçois qu’il est possible d’effectuer une sauvegarde régulière de dossiers du Mac ou du PC déterminés au préalable. Je choisis de faire une copie automatique du dossier correspondant aux articles qu’il m’arrive de rédiger chez moi pour Micro Hebdo. Les autres fichiers (vidéos, MP3 et photos) que j’avais préalablement copiés sur le disque sont bien présents. Je décide de transférer quelques films supplémentaires depuis le Mac, connecté lui aussi au réseau local par Ethernet. La copie sur le disque s’effectue sans encombre et très rapidement. En moyenne, le débit est de 1 Go à la minute. L’interface Ethernet Gigabit y est sûrement pour quelque chose. Pour pousser l’expérience un peu plus loin, je lance, depuis mon PC connecté au réseau en Wi-Fi, la lecture d’un DivX stocké sur le disque désormais en réseau. Verdict : pas une saccade, la lecture est parfaitement fluide. A moi les séances de cinéma n’importe où dans la maison sans être obligé de copier le moindre film sur mon ordinateur.

Un accès privé et délocalisé à ses données, via Internet

Comme j’ai installé le logiciel Pogoplug sur mon PC portable, je peux accéder aux données du disque via l’Explorateur de Windows. Et ce, depuis n’importe quelle connexion Internet. De passage chez un ami, je profite de mon PC portable pour lui faire découvrir la simplicité de l’opération.Une fois le disque accessible depuis le portable, il se comporte comme un disque dur classique : je peux donc déplacer, renommer, supprimer des fichiers et même créer de nouveaux dossiers. En fonction de la qualité de la connexion à Internet, il n’est, en revanche, pas toujours pratique de regarder à distance un film stocké et diffusé en streaming. Le micrologiciel interne du boîtier Pogoplug permet bien un réencodage des fichiers vidéo mieux adapté à la diffusion via le Web, mais cela prend un temps fou. Il vaut mieux les télécharger sur l’ordinateur distant. Le temps de chargement dépend alors de la taille du fichier. En revanche, pas de problème pour ce qui est du streaming audio, tous mes MP3 sont diffusés sans la moindre coupure.Lorsque j’ai activé en ligne l’appareil via le site de Pogoplug, j’ai été, à la fin du processus, connecté à une interface de gestion du disque en réseau via mon navigateur Web.Du coup, je réalise qu’il existe un deuxième moyen d’accéder au disque. En me connectant sur le site de Pogoplug avec mon identifiant et mon mot de passe, je dispose de ces mêmes données dans la fenêtre de Firefox ou Internet Explorer. Et les possibilités mises à disposition par l’interface Web du site Pogoplug sont bien plus étendues que celles offertes par l’Explorateur de Windows…

Etendre son réseau à ses proches

Le lendemain, sur mon lieu de travail, je décide de me connecter au Pogoplug branché à mon domicile depuis mon ordinateur de bureau à l’aide de mon navigateur Internet. L’interface d’administration du disque est réellement ergonomique et fonctionnelle. J’accède sans encombre au dossier contenant mes articles dont j’avais programmé la sauvegarde automatique. Je peux consulter directement les fichiers classés par type (photo, vidéo, musique) et il existe même un historique des actions réalisées sur le Pogoplug. Je découvre qu’il est aussi possible de créer des diaporamas de photos et de les partager avec la personne de son choix. Et, cerise sur le gâteau, je réussis en quelques secondes, à mettre en partage sur mon réseau Facebook des photos stockées sur le disque dur raccordé au Pogoplug. Je n’ai même plus besoin de les télécharger sur le site de Facebook : un simple lien permet à mes “ amis ” de cliquer pour visionner ou télécharger les clichés. Enfin, la dernière fonction sympathique développée par les concepteurs du Pogoplug, c’est la possibilité de consulter le disque dur depuis… son smartphone. Le logiciel (à installer sur son mobile) est disponible pour les plates-formes Palm, BlackBerry, Android et iPhone. Je m’empresse de l’installer sur mon téléphone. Quelques instants plus tard, me voilà dans la rue en train d’écouter “ à distance ” un MP3 stocké à mon domicile !

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Benjamin Gourdet