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Une jeune société veut recycler les CD et DVD et leurs boîtiers

En France, il n’existe pas de filière de recyclage pour ces produits. Créée il y a un mois, la société Coldisk cherche à impliquer les administrations et les collectivités.

Depuis que vous avez le haut débit, vous téléchargez, vous stockez vos documents en ligne, vous créez des albums photo sur Picasa, et, du coup, vos CD prennent la poussière. Avec les boîtiers, cela vous fait une belle pile de plastique inutilisé dans un coin. Vous ne savez pas quoi en faire, à part les suspendre dans vos cerisiers pour effrayer les oiseaux ? En tout cas, vous aurez bien du mal à faire recycler ces rondelles de plastique : en France, il n’existe pas de filière de recyclage pour ces produits.

Un coup d’œil au site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) l’atteste : les CD et DVD ne figurent même pas dans sa liste de déchets, et la loi Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) ne concerne pas ces produits. La société Coldisk, créée il y a un mois, s’est donc lancée sur ce créneau. « Je propose aux administrations et aux collectivités locales d’installer des points de collecte pour les CD, les DVD et leurs boîtiers et je me charge de les réceptionner puis de les acheminer vers des centres de retraitements », explique Denis David, fondateur de la société.

90 % d’un CD ou DVD est recyclable

Coldisk s’est fixé quelques conditions. D’abord, que les plastiques récupérés soient réutilisés en France pour d’autres produits plastiques (pare-chocs, revêtements de sol, etc.) et non expédiés à l’autre bout du monde, avec le coût écologique que cela implique. « Les containers que je propose sont éco-agréés, et j’essaie de trouver des transporteurs qui sont dans une démarche de responsabilité écologique », continue Denis David.

Coldisk est en discussion avec deux centres de transformation et a rencontré les mairies des 7e et 11e arrondissements de Paris. « C’est compliqué à mettre en place, reconnaît Denis David, il va falloir demander aux gens de faire un tri supplémentaire. » Un effort qui en vaut la peine, puisqu’au bout du compte 90 % d’un CD ou d’un DVD est recyclable (surtout les polycarbonates, mais aussi l’or, l’aluminium, la laque). Aujourd’hui, faute de filière, les disques finissent à l’incinérateur.

Il existe quelques autres initiatives en France, comme celle de l’association CDmoi, en Lorraine. Elle organise la collecte de CD et de DVD sur la région. Mais l’initiative reste isolée.

Au Royaume-Uni, le Grand Londres a mis en place une filière avec l’ONG The Laundry et l’usine de retraitement Polymer Recycling Limited. La Belgique, elle, a mis en place des points de collecte. Aux Etats-Unis, les CD et DVD, comme d’autres produits électroniques, sont récupérés tout simplement par l’US Postal, selon le principe du pollueur payeur, : le détenteur d’un CD paie l’envoi aux services postaux dédiés à la collecte.

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Arnaud Devillard