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Une croissance supérieure à 10% en 2000

Le secteur des services en France tire bien son épingle du jeu, avec une croissance qui frôle toujours les deux chiffres.

Malgré le ralentissement économique venu d’outre-Atlantique, les services informatiques sont encore source de croissance. Force est de constater que si tous les domaines des hautes technologies ont été touchés par les turbulences, il existe toujours une dynamique très forte dans le secteur des services en Europe, et particulièrement en France.Le cabinet d’étude PAC (Pierre Audoin Conseil), le Syntec Informatique, la Chambre syndicale des SSII et des éditeurs de logiciels prévoient de belles perspectives de croissance pour les services dans l’Hexagone (13 % en 2001, contre 10,5 % en 2000) sauvés, disent-ils, par les investissements des entreprises françaises.Une France qui restera encore bien placée cette année et légèrement au-dessus de la croissance moyenne européenne (11 %) grâce aux services informatiques et aux logiciels.

Les services internet explosent

Au cours des trois prochaines années, le marché européen devrait toujours afficher une progression à deux chiffres dans les logiciels (10 à 11 %), les services informatiques (12 à 14 %) et, surtout, les services internet (40 à 50 %).Et ce, malgré de profondes restructurations dans les mondes des télécoms et de l’internet. Quant aux services des opérateurs télécoms, ils n’afficheraient qu’une croissance à un chiffre (6 à 8 %) d’ici à 2004. Bilan : “Les sociétés françaises ont bien tiré leur épingle du jeu l’an dernier, tant sur le plan international qu’européen. Une croissance de 12 à 15 % au premier trimestre 2001 pour les SSII a été décelée“, explique Jean-François Perret, PDG de PAC.Témoins, des taux croissance réalisés au cours des premiers mois de 2001, variant de 20 à plus de 40 % pour des sociétés comme Alten, Altran, Steria, Sopra ou encore Transiciel.”La croissance dans l’Hexagone est soutenue par la consommation intérieure et nous constatons que les entreprises françaises représentent des moteurs de croissance relativement bons. Nous remarquons aussi une véritable prise de conscience de l’importance de l’informatique de la part des directions générales. Celle-ci est devenue l’élément clé de l’entreprise“, confirme Pierre Dellis du Syntec Informatique.Le redémarrage des carnets de commandes au deuxième trimestre 2000 porte, notamment, sur la mise en ?”uvre de plates-formes de progiciels de gestion de la relation client, de gestion de la connaissance et autres gestions de la chaîne logistique. “Un grand nombre d’entreprises ont déjà pratiquement bouclé leur carnet de commandes 2001“, précise-t-il.Les SSII françaises devraient donc trouver de nouvelles sources de croissance dans l’infogérance, mais aussi dans tous les services qui accompagnent les progiciels de gestion spécifiques. “Les contrats d’externalisation se multiplient, poursuit Pierre Dellis. Le marché français bénéficie aujourd’hui d’un effet de rattrapage par rapport à l’Europe du Nord. ” Pour preuve, Steria, par exemple, réalise cette année 40 % de son chiffre d’affaires dans l’infogérance, contre 20 % auparavant.”Nos activités d’infogérance et d’intégration de systèmes seront équilibrées d’ici quelques années, précise François Enaud, président de Steria. L’infogérance connaît en effet une forte progression en France. Les entreprises hexagonales cherchent aujourd’hui un appui externe pour maîtriser leur système d’information. ” D’ailleurs, la SSII négocie la reprise des activités services européennes de Bull.

De nouveaux relais de croissance

L’objectif de la profession est de générer un aussi bon quatrième trimestre 2001 que celui de l’an dernier, période de la reprise. Le Syntec reste sur ce point très prudent, mais dénonce les révisions à la baisse d’IDC France (de 12 à 9 %). Un avis que pourrait partager le cabinet anglo-saxon SG Cowen, en tout cas sur le plan européen.Il a, en effet, annoncé que les secteurs des hautes technologies ne devraient pas, ou peu, souffrir des turbulences de l’économie américaine. Le marché européen deviendrait même plus important que celui des Etats-Unis dès 2010.Toutefois des nuages semblent noircir ce beau tableau des services. Le Syntec pointe la mise en place des 35 heures et les gros problèmes de ressources humaines. Rappelons qu’il signalait, en début d’année, que la réduction du temps de travail pourrait coûter deux points de rentabilité à ses membres.Selon Pierre Dellis, une réelle pénurie de profils de haut niveau est observée dans les télécoms, la sécurité et, de façon plus générale, dans l’expertise technique. Si bien que le Syntec est en train de mettre en ?”uvre un site d’informations à valeur ajoutée sur les divers métiers de l’informatique et des télécoms.Une constante se retrouve dans le dernier classement PAC/Syntec des sociétés de services et des éditeurs de logiciels réalisé pour 01 informatique. Les rangs changent, mais les dix premières sociétés du secteur sont toujours les mêmes. Immuable, IBM arrive en tête, suivi de Cap Gemini Ernst & Young. A noter qu’IBM est pour l’instant le seul constructeur informatique à réussir dans les services.HP, après l’échec du rachat de PWC, reconduit ses premiers accords avec le cabinet de conseil Accenture, tandis que Compaq vient d’annuler le rachat de Proxicom.Pour leur part, Atos Origin, Microsoft France et Accenture (ex-Andersen Consulting) ont gagné des places dans ce palmarès effectué sur la base du chiffre d’affaires réalisé en France, à l’exclusion de la revente de matériels et des services non techniques. Altran, Alten, Unilog, Steria, Teamlog et Team Partners se trouvent aussi du côté des gagnants.

Les grands groupes industriels réapparaissent

Enfin, parmi les acteurs de l’e-business, FI System affiche une très forte croissance, ainsi qu’Umanis (ex-Europstat). Cette progression des ventes va de pair avec un accroissement de la rentabilité. En effet, selon Jean-François Perret, la rentabilité nette moyenne des entreprises du secteur des services est passée en trois ans de 2 à 4 % (entre 6 à 7 % pour les meilleurs et 2 à 3 % pour les moins bons).Bémol : “Cette année ce taux sera au mieux stable, une logique qui s’explique par l’effet des 35 heures. ” Du côté des perdants, Sema Group est la seule entreprise dont le chiffre d’affaires a réellement décru. Les autres perdants – Bull Integris, GFI (bien que bon à l’international), CS, CMX, Cegid et Viveo (ex-Lefèvre) – ont surtout perdu, en France, des parts de marché.A l’étranger, EDS (croissance quasi nulle) et Logica, occupé par le rachat et la transformation de la société Axime, ont enregistré pour leur part de mauvais résultats. Enfin, les éditeurs de logiciels, Oracle, Siebel, SAP ont réalisé une forte percée dans le domaine de la relation client avec, pour certains, des records de croissance. Les Français Dassault Systèmes, Business Object et Ilog sont également en bonne position.La nouvelle tendance du paysage français ? “Le retour des grands groupes industriels, souligne Jean-François Perret. Ils se remettent aux services informatiques. Ce sont de grands utilisateurs de technologies de l’information. Dotés d’équipes aux expertises pointues, ils ont des activités diversifiées et se replient vers un marché des services moins chahuté en ce moment que d’autres comme les télécoms. “Témoins, Schlumberger avec le rachat de Sema Group, EADS qui rassemble Matra Datavision et Matra SI Matra Globalnet Services, Alcatel dont les ventes ont brutalement grimpé grâce aux services et à ses importantes activités internationales, et aussi Thales, ex-Thomson, dont les ambitions d’acquisition sont aujourd’hui importantes.

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Clarisse Burger