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Une association pour défendre les ” pirates de bonne foi “

Kite-Aide veut aider les internautes qui mettent à jour des failles de sécurité à se défendre contre les entreprises mises en cause. L’association en appelle à des avocats bénévoles.


Le site d’information Kitetoa.com vient de créer l’association Kite-Aide. Son but est d’assister les personnes publiant des articles, aux informations vérifiées, qui déplaisent aux sites détenus par de grosses entreprises.” Les gros sites attaquent dès qu’ils se sentent menacés. Nous traitons couramment des plaintes pour intrusion ou détournement de marque ?” l’affaire Danone contre le site JeboycotteDanone, par exemple “, commente l’avocate maître Cahen, membre de l’association Kite-Aide.La création de Kite-Aide fait suite à la condamnation, il y a six mois, du journaliste Antoine Champagne, et webmaster du site Kitetoa, dont l’une des activités est de répertorier les failles de sécurité. Ce dernier, en utilisant le moteur de recherche Google, déniche la base de données confidentielle du site de la marque Tati.Il prévient alors les responsables du site de cette faille, puis en révèle l’existence sur son site. L’information, reprise par le magazine Newbiz arrive aux oreille du président de l’entreprise Tati, qui porte aussitôt plainte. En février, le tribunal de commerce de Paris condamne Antoine Champagne à une amende de 1 000 euros, avec sursis, pour “accès frauduleux” au site commercial de Tati.L’affaire est passée en appel le 25 septembre dernier. Le verdict est attendu début décembre.“J’ai été accusé de piratage alors que je sais n’avoir rien piraté “, confie Antoine Champagne, désabusé.

L’association espère vivre des dons des internautes

L’association veut défendre les petits sites en utilisant des ambassadeurs connus du monde du Net. “J’ai proposé au directeur d’une boîte de sécurité informatique, un gourou des nouvelles technologies et un juriste d’être les ambassadeurs. J’attends leurs réponses “, explique Antoine Champagne.Ces ambassadeurs seront chargés d’intercéder auprès des gros sites pour éviter les conflits. “Quand Tati a découvert notre action, poursuit Antoine Champagne, il ne nous connaissait pas et s’est fait une idée négative de nous. Si Tati s’était retrouvé devant un de nos ambassadeurs, le litige se serait réglé à l’amiable.”Et si les affaires ne peuvent se régler ainsi, l’association fera appel à des avocats bénévoles. “Je n’étais pas d’accord avec la décision prise en première instance. Le droit ne fait pas la distinction entre les mauvais pirates et les bons pirates. Je pense que c’est louable d’avoir alerté le site de l’existence de cette faille “, commente maître Cahen.D’après elle, cette action devrait contribuer à faire avancer la législation. “Le droit est en train de se faire, les juges commencent à connaître Internet, cependant i
l faut plusieurs jurisprudences pour que des changements s’opèrent en profondeur.
L’association a déjà reçu des appels au secours, dont un dont elle devrait s’occuper prochainement. Kite-aide espère vivre des dons et des cotisations perçus. Elle compte sur le soutien de ses 50 000 visiteurs uniques par mois. La cotisation annuelle est de 30 euros. Pour le moment la totalité des dons s’élève à 251 euros. Ils devraient couvrir les défraiements de lassociation.

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Valérie Siddahchetty et Geoffrey Bansard