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Un vrai système de notation

Distribuer des notes était devenu de plus en plus rare à l’école de la République, qui ne compte plus de mauvais élèves mais seulement des jeunes…

Distribuer des notes était devenu de plus en plus rare à l’école de la République, qui ne compte plus de mauvais élèves mais seulement des jeunes en difficulté passagère ; cela va devenir difficile dans les entreprises après l’affaire IBM. Ne parlons pas de l’administration, où le problème est résolu depuis longtemps : tous les fonctionnaires sont notés par défaut 19,95 sur 20 et ceux qui se démarquent par hasard (un jour, ils se sont trompés d’heure et sont arrivés plus tôt) ont des notes supérieures à 20. Donc, désormais, dans l’entreprise, il n’y aura plus de “mauvais” collaborateurs, mais uniquement des gens mal jugés par des petits chefs irascibles et suspects de harcèlement moral, voire sexuel, sans compter les pédophiles. IBM a d’ailleurs rapidement surclassé 8 des employés qui avaient écopé d’un 4 (la plus mauvaise note) par une suite de hasards malencontreux, notamment à des délégués syndicaux. C’est une autre exception française : par définition, un délégué syndical ne peut pas être un mauvais employé. Il est “protégé”. Conscient qu’il faut participer à cet indispensable effort de démocratisation au travail, je propose d’étendre la procédure et d’appliquer un système de points comme pour le permis de conduire : un salarié démarrerait sa carrière de 40 ans de travail avec, par exemple, 10 000 points. Chaque année, on lui retire un point s’il a mal travaillé et on lui rajoute 1 000 points s’il a été un bon employé. Si, deux années de suite, un salarié méritant s’est vu injustement retirer 1 point, on réunit un comité pour étudier son cas et on envoie un communiqué de presse au Monde. Si cela ne marche pas, on le fait élire délégué syndical. Lorsque la société compte plus de délégués syndicaux que d’employés, elle n’a plus qu’à déposer son bilan. En revanche, quand un salarié dépasse 20 000 points, il est nommé DRH. Et lorsque l’entreprise a plus de DRH que demployés, elle devient un cabinet de conseil. Simple, non ?

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La rédaction