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Un portable « low cost » qui tourne avec Linux installé sur une grosse clé USB

Processeur 64 bits, écran 10 pouces, OS open source et portail d’applications pour le Gdium d’Emtec, vendu 400 euros.

Les « Eee PC » se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Après les pâles copies vues ça et là, les ersatz qui reprennent tout, même les défauts, voici qu’arrive le Gdium, netbook ovni d’Emtec, pesant 1,1 kilo.

La première chose qui intrigue est son processeur. Ce n’est pas un Intel Atom, processeur nouvelle génération pour les engins mobiles, ni la réplique basse consommation d’AMD, ni le VIA Isaiah, censé remettre la marque taïwanaise dans la course aux performances. Il s’agit d’un processeur ST Microelectronics, fondeur de puces franco-italien, basé non pas sur sur une architecture x86, comme dans les ordinateurs de tous les jours, mais sur du MIPS-64. Qu’est-ce que cela change concrètement pour l’utilisateur lambda?

Architecture exotique oblige, il sera tout bonnement impossible d’installer Windows. La machine fait tourner un système d’exploitation (OS) GNU/Linux Mandriva embarqué sur une clé spéciale –la Gkey–, que l’on branche en façade, voilà qui est original. Par ce biais, chaque utilisateur pourra avoir son système et l’enficher lorsqu’il utilise. On peut donc partager une machine entre plusieurs utilisateurs sans crainte que l’un d’entre eux n’efface les données d’un autre. Les Gkey pourront être achetées séparément au prix d’une clé de même capacité (le port est spécial), mais Mandriva nous a assuré que l’on pourra  copier l’OS sur une clé USB standard et démarrer dessus.

Contrairement à bien des copieurs de l’Eee PC, le constructeur a su tirer des leçons des machines d’Asus et offre donc un écran de 10 pouces affichant du 1024×600. Cette plus grande dimension va de paire avec celle du clavier, qui devrait être plus confortable que celle des netbooks actuels. Et ce n’est pas un mal, tant on peut se retrouver à l’étroit sur ces petites «bestioles». Microphone et webcam sont bien sûr de la partie, ainsi que trois ports USB 2 (dont le port spécial Gkey), les entrée et sorties audio qui vont bien, un RJ45 et une prise Kensington. Des accessoires sont prévus, comme les dongles Bluetooth et DVBT pour la télévision numérique.

Avec le Gdium, Emtec entend viser, en plus du grand public, deux types d’utilisateurs : les scolaires de la primaire au lycée et… les geeks. Pour les premiers (et le grand public), Emtec et Mandriva proposeront, à la sortie du Gdium, un site Internet appelée Gayaplex, qui sera à la fois un annuaire de logiciels (souvent gratuits, monde du libre oblige) adaptés à son utilisation et une structure d’accompagnement pour les néophytes. Pour les seconds, Emtec et Mandriva proposent une machine dans laquelle la ligne de commande est accessible à tout moment, afin de se connecter en Wi-Fi à l’approche d’une borne, ou encore de contrôler son convertisseur euro par le port USB… et autres frivolités propres aux passionnés.
Que le mot ligne de commande n’effraie personne, le système embarqué, actuellement en cours de peaufinage, devrait être à l’image de la version de Xandros sur les Eee PC, simplifié et convivial.

Que penser de cette machine ? Définitivement tournée vers GNU/Linux, elle semble pouvoir concourir sur les terres de l’Eee PC version Linux et pourrait trouver son public dans les écoles (une machine peut être partagée entre plusieurs élèves sans risque) et à la maison, puisque son prix –400 euros– est raisonnable pour un PC ultraportable. Quant aux fans de Linux, ils pourront trouver leur compte avec cette machine qui leur est résolument dévolue. La seule interrogation concerne l’accueil que lui réservera le grand public, nourri de Windows depuis des lustres. Il faudra que la plate-forme matérielle, la simplicité d’utilisation ainsi que les services associés (Gayaplex) soient à la hauteur pour le convaincre.

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Adrian BRANCO