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Un monde virtuel idéal

Il y a différentes manières d’analyser les résultats de France Télécom. Et les commentateurs ne s’en privent d’ailleurs pas, en France comme à l’étranger (où, pourtant,…

Il y a différentes manières d’analyser les résultats de France Télécom. Et les commentateurs ne s’en privent d’ailleurs pas, en France comme à l’étranger (où, pourtant, les opérateurs historiques ont rarement fait mieux). Mais à lire toutes ces analyses, on a parfois l’impression qu’elles ne parlent pas de la même entreprise. Pour certains, la situation actuelle de l’opérateur signe l’échec de l’Etat actionnaire. Pour d’autres, au contraire, l’Etat a agi comme un actionnaire ” normal “. Ici, on souligne le mérite d’avoir osé acheter Orange. Là, on vilipende le coût de cette opération qualifiée de ” hasardeuse “, car est ” hasardeuse ” toute stratégie qui ne réussit pas immédiatement. Indulgentes ou sévères, les critiques oublient d’ailleurs souvent des points essentiels. Par exem- ple, si le haut débit n’a pas la place qu’il devrait avoir en France, ce retard est, lui, sans conteste, imputable directement à l’attitude de France Télécom. Bref, face à ce maelström de commentaires en tout genre, 01 Informatique a essayé d’être le plus objectif possible (lire page 6). Au-delà de ces bilans, il reste une question, déjà soulevée par l’éditorial de notre confrère Le Nouvel Hebdo la semaine dernière : l’esprit d’entreprise a-t-il encore un avenir dans nos pays dits civilisés ? Comment oser avoir des idées aujourd’hui, quand tout changement est caricaturé par la Bourse ? Lorsqu’on sera capable de dresser un bilan sincère de la ” folie internet “, peut-être alors pourra-t-on faire la part entre ceux qui ont eu le mérite de porter des idées folles et ceux qui voulaient simplement toucher le jackpot. Si tout le monde a perdu la raison, certains ?” et notamment du côté des financiers ?” l’ont perdue plus que d’autres. L’informatique n’est pas épargnée par ce tourbillon, où l’on voit tous les acteurs se recentrer sur le service, comme si l’innovation technique n’était plus un atout concurrentiel. Quand tout le monde fera du service et plus personne des produits, on sera vraiment dans un monde virtuel !

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Luc Fayard