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Un administrateur de Self Trade condamné pour délit d’initié

L’affaire, remontant à l’année 2000 ?” au moment du rachat de Self Trade ?”, met en cause l’ancien administrateur du conseil de surveillance du courtier français.

L’affaire remonte à l’été 2000, en pleine période de négociations entre Self Trade et trois acheteurs potentiels. Début septembre, c’est finalement le courtier allemand DAB qui reçoit le consentement du français. Il lancera le 13 septembre suivant une OPE (offre publique d’échange) sur le français.Problème. Une hausse de 30 % du cours de Bourse de Self trade, entre le 22 août et le 12 septembre 2000, provoque la curiosité de la COB (Commission des opérations de Bourse). En effet, le gendarme de la Bourse ne comprend pas l’envolée du cours de Self Trade, alors qu’aucune information sur l’OPE de DAB n’avait été communiquée au public avant le 13 septembre.Au cours de son enquête, la COB découvre que le président du conseil de surveillance de Self Trade, Gilles Breguet, a passé le 31 août un ordre d’achat de 60 000 titres, réalisé le 4 septembre par l’intermédiaire de la société Gala Center International (GCI), qui gère les actifs financiers de Gilles Bréguet (soit environ 18 millions d’euros).

La COB vient de condamner l’ancien administrateur à 100 000 euros d’amende

Soupçonné d’avoir profité d’informations confidentielles, Gilles Breguet se défend en avançant qu’il n’a pas passé cet ordre lui-même, mais qu’il a été ” instigué ” par son gestionnaire de compte à la GCI. Mais la COB ne croit pas à ” ce hasard “. D’autant qu’une note du gérant de compte de Gilles Breguet contient un message qui laisse entrevoir qu’un passage d’ordre direct a bien été effectué par l’intéressé.C’est sur cette base que la COB vient de condamner l’ex-administrateur de Self Trade à 100 000 euros d’amende pour “utilisation d’une information privilégiée […] portant atteinte à l’égalité d’information et de traitement des investisseurs”. Une sanction que conteste Gilles Breguet, puisqu’il a demandé un recours sur le fond.Ironie du sort, la COB précise aussi que Gilles Breguet “n’a pas pu réaliser de profit [n’ayant] pu prévoir de fluctuations du titre à la baisse liées à la prise de conscience par le marché de la fragilisation générale des valeurs de la nouvelle économie”.Et à l’instar de n’importe quel petit actionnaire, un haut dirigeant, pourtant ” initié “, n’a pu échapper à léclatement de la bulle spéculative.

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Frantz Grenier