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Tweet « glorifiant la violence » : Twitter signale un nouveau message de Donald Trump

Les propos de l’ancien homme d’affaires sur les émeutes suivant la mort de Georges Floyd à Minneapolis violent les règles de Twitter relatives à la glorification de la violence, explique l’entreprise. La veille, le président avait signé un décret mettant en cause le statut d’hébergeur des plates-formes.

Twitter ne compte pas baisser les bras face à Donald Trump. Le réseau social a décidé ce 29 mai de signaler un tweet du président américain comme violent. « Ce Tweet viole nos politiques concernant la glorification de la violence, de par le contexte historique de la dernière ligne, son lien avec la violence et le risque qu’il puisse inspirer des actions similaires aujourd’hui », explique Twitter. Le tweet est du coup caché par défaut, et il est impossible de le commenter, de le « liker » ou de le retweeter sans commentaire.

« Je viens de parler au gouverneur Tim Walz et je lui ai dit que l’armée était avec lui. En cas de difficulté, nous prendrons le contrôle, mais, lorsque le pillage commence, la fusillade commence », écrivait dans le tweet en question Donald Trump à propos des émeutes en marge des manifestations de soutien à George Floyd.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1266231100780744704

Ce Noir de 46 ans avait été arrêté par la police lundi 25 mai à Minneapolis (Minnesota). Une vidéo filmée par une passante montre un policier maintenant son genou sur son cou en pesant de tout son poids. Suite aux plaintes de George Floyd et des badauds lui demandant de le laisser respirer, le policier enlève son genou, mais l’interpellé gît inanimé. Il sera déclaré mort à l’hôpital après y avoir été transporté en ambulance.

Mise en cause d’un texte central de la liberté d’expression en ligne

Le signalement de ce tweet considéré comme violent par rapport aux règles de Twitter fait suite au décret signé jeudi 28 mai par Donald Trump. Celui-ci veut réformer la section 230 du « Communications Decency Act », considérée comme un texte central de la liberté d’expression en ligne.

Depuis 1996, cette section 230 préserve les hébergeurs de poursuites juridiques après la publication de contenus par des personnes ou des entreprises tierces sur leurs services. Certains considèrent qu’elle est un moyen pour les plates-formes de ne pas prendre leurs responsabilités. Elle fait donc clairement la différence entre le statut d’hébergeur et d’éditeur. Cela permet aussi bien à un particulier de commenter n’importe quel blog, qu’à Facebook ou Twitter de se protéger des propos tenus par des tiers sur leurs réseaux sociaux.

Des protestations jusqu’à la FCC

Le décret du président américain a été critiqué par de nombreux acteurs du secteur, notamment Jessica Rosenworcel, commissaire à la FCC (Commission fédérale des communications). D’après elle, toute tentative de transformer la commission en « police du discours du président » n’est « pas la réponse ».

La colère du président américain avait été déclenchée dès ce 26 mai, quand Twitter avait décidé de placer sous un tweet de Donald Trump des articles de presse contredisant ses propos sur le vote à distance. Une première pour un président en exercice. Il y a fort à parier que ce nouveau signalement ne va pas le laisser de marbre… 

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Jean-Sébastien Zanchi