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Trois questions à…Ignacio Garcia Alves, président d’Arthur D. Little France

Pour le patron de la division France du cabinet de conseil, la survie des équipementiers télécoms passe par un retour aux fondamentaux : se recentrer sur…

Pour le patron de la division France du cabinet de conseil, la survie des équipementiers télécoms passe par un retour aux fondamentaux : se recentrer sur des marchés à fort potentiel, tout en conservant une offre assez large pour toucher les gros opérateurs.1. Les équipementiers semblent impuissants face au marasme du marché. Quelles qualités faut-il pour résister à cette période de crise ?Il faut être positionné sur des marchés qui ont des potentiels de croissance, comme l’ADSL [internet rapide par la ligne de téléphone, ndlr], les équipements mobiles et les prestations de maintenance auprès des opérateurs. On parle beaucoup du marché des entreprises, mais ce n’est pas lui qui va générer d’un coup un surplus de demande. Le fait que certains équipementiers se repositionnent sur le créneau de l’entreprise ne va pas augmenter la taille de ce marché. Autre qualité, essentielle à mes yeux : développer la capacité de surfer sur les changements de demande, même brutaux. En d’autres termes, il faut être flexible, à l’image de Cisco qui a dû, lui aussi, adapter ses structures.2. Avec les déboires d’Alcatel, Lucent, Ericsson ou Nortel, beaucoup défendent aujourd’hui l’idée que les grands équipementiers ne peuvent plus être généralistes. Qu’en pensez-vous ?Je ne partage pas tout à fait cette analyse. Il y a certains avantages à être généraliste. Ce profil rassure les opérateurs qui doivent répondre à des problématiques d’interopérabilité de leurs équipements. Si Nokia s’en sort bien, c’est aussi parce qu’il est un généraliste. Sa compétence ne s’arrête pas à la fourniture de terminaux mobiles : il fournit également les éléments de réseaux mobiles. La société finlandaise reste un équipementier généraliste à destination d’un groupe de clients particulier sans pour autant être monoproduit. Le nombre d’opérateurs, donc de clients, va encore diminuer. Celui qui se spécialiserait à outrance prendrait le risque de ne plus pouvoir répondre à leurs demandes.3. La crise du secteur va-t-elle entraîner une phase de consolidation ?Je n’en suis pas certain, en tout cas, elle ne devrait pas se produire au sens où on l’entend traditionnellement. Plusieurs acteurs ont déjà abandonné certaines de leurs activités et d’autres vont le faire. Mais y aura-t-il en face des acheteurs pour les récupérer ? Aujourd’hui, le constat est qu’il y a peu d’acheteurs pour répondre. Et ceux qui se manifesteront chercheront avant tout à récupérer des parts de marché et laisseront de côté les ressources.

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Thierry Del Jésus