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Tout ce qui change avec Firefox 57

Le browser open source passe un cap quelque temps après avoir soufflé ses quinze bougies. Un changement de fond en comble a été achevé avec cette nouvelle version. La fin d’un grand chantier mais le début d’une nouvelle aventure. Retour sur les grosses évolutions.

Firefox revient à la vie, revient à la charge. A un peu plus de quinze ans, il se refonde, coupant ainsi les ponts avec des technologies vieilles de près de vingt ans, nées dans le sillage de Netscape.

Ce nouveau départ est évidemment porté par une révolution technologique, s’étendant de son cœur à son apparence. Sans oublier un changement de taille touchant à un de ses points forts : les extensions. Revue des nouveautés

Nouveaux moteurs en série

Annoncé l’année dernière, en octobre, Quantum est un bond en avant. Il remplace un Gecko vieillissant. Preuve du renouveau qu’il incarne, il a été écrit dans un mélange de C++ et de Rust, un langage de programmation développé par Mozilla. Ce dernier est pensé pour être « sécurisé, concurrent (multithread) et pratique »..

Comme nous l’expliquait Mark Mayo, la transition technologique vers Quantum s’est faite peu à peu dans la mesure du possible, ce qui est revenu, comme le disait Jen Simmons, designer advocate pour Mozilla, dans un post sur son blog, à remplacer un moteur d’avion en plein vol.

Les premiers éléments de code utilisant Rust ont ainsi été déployés avec Firefox 48, en août 2016, avec le remplacement de la pile média du navigateur. Ensuite, on a assisté à la disparition du moteur de CSS de Gecko, remplacé par Quantum CSS, nom de code Stylo, l’été dernier.

Avec Firefox 57, c’est la grande migration échelonnée qui se termine. On trouve ainsi notamment le moteur de rendu de Quantum, qui tire davantage parti des puces graphiques et vient tout droit des expérimentations de rendu Web du projet Servo.

Encore plus utile au quotidien, cette nouvelle itération du navigateur introduit le Quantum Dom Scheduler. Grâce à cette nouveauté, Firefox s’assurera que les (nombreux) onglets ouverts en arrière-plan ne vont pas ralentir le navigateur et l’onglet que vous êtes en train de consulter.

Moins de ralentissements, mais surtout plus de vitesse. Toutes ces améliorations ont été pensées pour accélérer le fonctionnement de Firefox. Le navigateur devant se lancer et charger les pages plus rapidement, mieux gérer la multiplication des onglets, bref être plus rapide dans les tâches de notre quotidien en ligne.

Une nouvelle interface plus moderne

Mais le nouveau Firefox est aussi là pour rafraîchir un peu l’interface que vous utilisez quotidiennement. En l’occurrence, le projet Quantum n’y est pour rien. C’est le projet Photon qui fait ses premiers pas avec cette version 57.

Allégée, plus agréable, la nouvelle interface introduit une nouvelle page des onglets, un nouveau panneau latéral et de réglages. Le champ de recherche, qui siège en haut à droite de la fenêtre de Firefox depuis des années, disparaît. Le navigateur opte pour une barre d’adresses et de recherche unifiée. Néanmoins, ceux que cela perturbe pourront se rendre dans les réglages et la réactiver.

Enfin, il suffit de l’utiliser un peu pour constater qu’elle paraît mieux adaptée aux différents types d’écran sur lesquels est présent Firefox, du mobile au PC en passant par les tablettes.

Les extensions, la fin d’une ère

Mais au jour le jour, c’est peut-être la micro-révolution des extensions Web qui fera la différence, qui demandera en tout cas peut-être le plus d’adaptation de la part des utilisateurs.

Car c’est dans ce domaine que la rupture technologique avec le passé est la plus flagrante. Firefox 57 met en effet fin au support de XUL, tout droit hérité de l’ère Netscape et opte pour la compatibilité unique avec l’API WebExtensions, elle-même compatible avec le standard WebExtensions qu’on retrouve dans tous les navigateurs Chromium (Chrome, Opera ou encore Vivaldi) et aussi dans Microsoft Edge. Pour mémoire, ce changement a été initié à l’été 2015 et l’arrivée de Firefox 48, premier à adopter cette API.

Pour faciliter le plus possible la transition, Mozilla permet depuis quelques semaines de ne voir que les extensions compatibles dans son catalogue d’extensions. Si vous ne vous êtes pas assurés que vos extensions fétiches l’étaient avant la mise à jour, vous trouverez celles que vous ne pourrez plus utiliser dans la rubrique Extensions obsolètes du navigateur. Il vous faudra alors trouver un candidat au remplacement ou attendre que le développeur de l’add-on se donne la peine de la porter. Ce désagrément pourrait en tout cas être compensé par l’arrivée des extensions déjà développées pour Chrome.

Vous pourrez toutefois profiter de l’extension Screenshot, de Mozilla, qui permet de prendre des captures d’écran complètes ou partielles de la page affichée par Firefox.

Mozilla – Mark Mayo, senior vice-président de Firefox

Ce qui n’a pas changé : Firefox est toujours le navigateur dont vous êtes le héros

Voilà une suite d’éléments techniques qui pèsent dans la balance et qui marquent le changement. Mais il est un point sur lequel Firefox n’a pas changé et c’est l’essentiel.

Pour le navigateur open source, incarner le choix, l’élément d’alternative est tout. C’est au moins aussi important que la performance technique.
C’est une question de démocratie, de valeur. « Chrome est un navigateur conçu par un géant du Web, par une entreprise de la Silicon Valley qui veut vous vendre quelque chose. Nous, nous faisons un navigateur Web, pour que vous alliez en ligne, parce que c’est ce que nous aimons faire », nous a confié Mark Mayo, senior vice-président de Firefox, avec une passion qu’il est difficile de démentir et, sans doute, une certaine volonté de forcer le trait.

« Nous sommes une organisation à but non lucratif qui a une mission : rendre Internet accessible. C’est pour ça que nous avons toujours été très présents sur les fonctions de protection de la vie privée des utilisateurs, sur la sécurité.»

Pourquoi dans ce cas, Firefox a-t-il perdu des parts de marché ? « Dans les années qui ont accompagné la montée en puissance de Chrome, Firefox est peut-être apparu comme une offre de compromis », argumente-t-il. Un navigateur qui préserve l’utilisateur mais ne lui donne pas autant de rapidité, de puissance ou de stabilité que le butineur de Google.

Avec Firefox 57 et le projet Quantum, les choses sont appelées à changer. « Firefox est rapide, vraiment rapide. Il n’y a plus de compromis. », constatait Mark Mayo heureux et fier du travail abattu, avant d’ajouter en plaisantant : «nous sommes toujours les good guys ».

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Par : Opera

Pierre FONTAINE