Passer au contenu

Toulouse : 100 millions de minutes de connexion par mois

La masse d’étudiants favorise l’essor du net dans la ville rose. Mais les politiques locaux demeurent avares en propositions sur l’extension et l’usage du réseau.

La ” 
révolution internet  à Toulouse est à l’image de la douceur trompeuse qu’offrent la ville rose et ses habitants aux yeux des visiteurs : une évolution tranquille, que le site municipal illustre parfaitement. Créé à l’occasion de la Coupe du monde 1998, Bienvenue à Toulouse a été initialement conçu comme une vitrine présentant la ville à un public étranger à l’agglomération.Actualisé chaque semaine, son contenu s’est enrichi de nouvelles rubriques : transports, économie, salons et congrès, culture et loisirs… Mais la navigation reste difficile, tout comme la recherche d’informations en l’absence de moteur de recherche.D’après une enquête sur la fréquentation du site, réalisée par la ville en mai 2000, le site totalisait 154 240 utilisateurs uniques ayant consulté plus de 1,1 million de pages. Un an auparavant, en mai 1999, Bienvenue à Toulouse n’enregistrait pas plus de 10 000 utilisateurs, totalisant 57 840 requêtes. Ce sont les… Américains, après les Français bien sûr, qui consultent le plus fréquemment les pages culturelles du théâtre du Capitole, de l’orchestre éponyme, et du musée des Augustins.Dans l’agglomération, 26 % des foyers sont connectés à internet et 39 % envisagent de s’équiper dans un futur proche, tandis que 45 % possèdent un ordinateur, selon une enquête réalisée en décembre 2000 par France Telecom.Deuxième pôle universitaire après Paris, avec 110 000 étudiants, Toulouse présente un véritable vivier, propice à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. D’autant que, d’après France Telecom, les jeunes sont les principaux usagers du net. Avec un trafic de 100 millions de minutes de connexion par mois, les internautes toulousains passent plus de 5 heures par semaine en ligne.
La moitié d’entre eux sont connectés au forfait, principalement chez Wanadoo, Free et AOL, qui sont les trois premiers fournisseurs d’accès internet dans l’agglomération toulousaine. Le potentiel de croissance de la ville rose n’est donc pas négligeable.En témoigne l’arrivée, durant les dix-huit derniers mois, de GTS Omnicom, Belgacom, Completel, ou encore First Mark, venus se frotter à Cegetel, Bouygues Telecom et France Telecom. Toulouse a compté au nombre des premières villes de France où l’opérateur historique a déployé son offre ADSL. France Telecom table sur 10 000 abonnés à sa technologie à haut débit d’ici à la fin 2001, contre 1600 clients en décembre dernier (des particuliers pour les deux tiers).La mise en service prochaine du réseau à haut débit du Grand Toulouse (41 millions de francs d’investissement) devrait accélérer le mouvement. La communauté d’agglomération a confié l’exploitation de la boucle locale ?” qui s’étend sur 74 kilomètres ?” à la société d’ingénierie milanaise Sirti (7 milliards de francs de chiffre d’affaires en 1999). La sélection des opérateurs de services est en cours.Il est donc incontestable que la greffe d’internet prend bien à Toulouse. D’ailleurs, bon nombre de politiques répètent à l’envi que la ville possède toutes les ressources pour devenir un pôle technologique incontournable en France. Pour autant, la campagne municipale n’en demeure pas moins frileuse sur ce thème. Les principaux candidats ne rivalisent pas de propositions. Philippe Douste-Blazy, tête de liste UDF-RPR-DL, ambitionne de faire de Toulouse la Silicon Valley du sud-ouest, ses axes de réflexion restent vagues. Son adversaire François Simon, tête de liste PS-PC-MRG-MDC, se contente de capitaliser sur
le potentiel des entreprises toulousaines en matière de technologies de l’information et de la communication
.Les deux prétendants au Capitole ont cependant mis en ligne leurs propres sites. Des pages sur lesquelles les électeurs peuvent consulter leurs programmes, la composition des listes ou les prochaines rencontres publiques. Le minimum syndical lorsqu’on se pique d’internet.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Mathilde Pélissier à Toulouse