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Touch Bar vs. Surface Dial : deux nouvelles interfaces aux philosophies très différentes

En présentant ces deux nouveaux systèmes de commande, Apple et Microsoft tentent d’innover sur des ordinateurs avec lesquels on interagit toujours principalement avec des claviers, pavés tactiles et souris. Malgré leurs points communs évidents, ils diffèrent cependant totalement à l’utilisation.

Surface Dial et Touch Bar vont-ils donner un coup de vieux au couple souris-clavier ? La semaine dernière, à une journée d’intervalle, Microsoft et Apple ont présenté deux nouvelles interfaces pour leurs ordinateurs. Gadgets pour certains, révolution pour d’autres, ces systèmes représentent en tout cas une tentative des deux entreprises pour aller plus loin que les historiques duos clavier/souris ou clavier/trackpad.

Les deux procédés ont tout d’abord une caractéristique commune : afficher des commandes contextuelles. En fonction du logiciel utilisé sur la machine, les menus seront donc différents. Avec Bing Maps, Surface Dial sert par exemple à tourner autour sa position ou encore à zoomer dans une carte. Il peut servir également de télécommande pour Powerpoint, ou encore de palette d’outils pour Paint 3D. De son côté, la Touch Bar peut afficher le clavier des emojis dans Messages, sans qu’on ait besoin d’ouvrir le menu correspondant, servir de timeline tactile dans un logiciel de montage…

Autre point commun des deux systèmes : ils servent avant tout à accéder plus facilement aux menus et sous menus cachés dans les interfaces des logiciels conçus pour les ordinateurs. Contrairement aux applications pour smartphones et tablettes, on n’y accède rarement en un clic et il faut alors utiliser la souris pour dérouler les menus d’utilisation. De ce côté-là, Dial et la Touch Bar s’inspirent donc clairement des systèmes d’exploitation mobiles en donnant un accès direct à ces fonctions masquées.

Toujours regarder ce que l’on touche

Malgré tout, le système de saisie est très différent entre la Touch Bar et Dial. Le premier s’inspire complètement des smartphones en remplaçant des touches physiques par un mince écran tactile. Le résultat est esthétiquement très séduisant et cette barre tactile à portée de doigts est plus engageante qu’un écran entièrement tactile à portée de bras. Malgré tout, on est obligé de regarder les touches virtuelles avant de les tapoter.

Cela ne prend qu’une seconde, mais il n’est pas sûr que les professionnels du montage vidéo ou de Photoshop -à qui s’adressent notamment les MacBook Pro intégrant la Touch Bar- troquent leurs raccourcis clavier ultra rapides et efficaces. Ces derniers ne nécessitent pas de regarder où l’on met ses doigts. On pourrait faire le même parallèle avec les photographes professionnels, qui préfèrent généralement des boîtiers reflex bardés de boutons physiques plutôt qu’un menu tactile. Cela permet d’avoir accès à une fonction instantanément et surtout instinctivement.

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Microsoft donne des boutons aux pros

Dial conserve quant à lui ce lien physique. La molette est bien réelle et propose même un  vrai clic, épaulé par un retour haptique. On choisit ensuite la fonctionnalité désirée en tournant ce gros bouton vers celle de son choix. L’autre possibilité est de procéder à sa sélection dans le menu contextuel avec le stylet, par exemple pour choisir une couleur, comme sur la palette d’un peintre.

Autre astuce, l’écran tactile du Surface Studio n’est pas constamment à portée de bras, mais vient s’incliner presque à l’horizontale devant l’utilisateur, le ramenant ainsi à une distance bien plus confortable, proche de celle d’une tablette ou d’une table à dessin. Microsoft a donc choisi pour sa part de ne pas bousculer les habitudes des professionnels en leur donnant un outil proche de ceux qu’ils aiment déjà utiliser.

Dial semble donc mieux viser sa cible professionnelle, quand la Touch Bar séduira plus vraisemblablement le grand public, désormais très habitué à l’utilisation d’écrans tactiles au quotidien.

De quoi remettre en question le positionnement haut de gamme des derniers MacBook Pro avec Touch Bar dont les tarifs (à partir de 2 000 euros) risquent d’effrayer justement le grand public. Toutefois, cela reste encore théorique et seule une utilisation prolongée des deux systèmes pourront confirmer ou infirmer ces premières impressions sur deux philosophies finalement très différentes.

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Jean-Sébastien Zanchi