La carte graphique GeForce RTX 3070, de Nvidia, est officiellement commercialisée depuis une grosse semaine. Bon courage pour la trouver, c’est encore très compliqué. Cela vous rappelle peut-être un peu ce qui se passe avec ses grandes soeurs, les RTX 3080 et 3090. Elles aussi ont connu un succès immédiat et, bien que Nvidia ait repoussé l’arrivée de la 3070 de 15 jours, cela n’a pas suffi à remplir suffisamment les stocks.
Mais les réassorts étaient en cours en début de semaine, et d’autres doivent intervenir de manière régulière jusqu’à la fin de l’année. C’est en tout cas ce que les porte-parole français de la marque nous ont assurés et répétés.
Après vous avoir proposés de premiers tests en milieu de semaine dernière, nous sommes maintenant en mesure de vous dévoiler nos conclusions. Mais, avant de vous en faire part, soyons clairs sur un point : si vous voulez jouer en 4K à fond, la RTX 3070 ne vous donnera pas satisfaction. Il vous faudra alors vous tourner vers la 3080.
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En revanche, si vous êtes toujours équipés d’un écran Full HD ou 1440p récent, compatible ou non G-Sync, dont la dalle grimpe à plus de 120 Hz, et que vous n’avez pas prévu de passer à la 4K dans les 12 mois qui viennent, voici la carte qu’il vous faut.
Il faut toutefois associer cette RTX 3070 à une plate-forme technique récente pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même.
Notre propre machine de test a parfois eu du mal à satisfaire ses appétits. Pourtant, ce n’est pas une petite joueuse : un processeur Intel Core à 10 cœurs (Extreme, le 7900X), 32 Go de mémoire DDR4 overclockés et un SSD Samsung 1 To 960 Pro ont parfois eu du mal à la suivre.
La Full HD : une promenade de santé
Nvidia ne s’en est pas caché lors du lancement des nouvelles RTX Serie 30. La RTX 3070 est indiscutablement faite pour les joueurs qui aiment la Full HD sans compromis. Elle propose les mêmes performances que la RTX 2080 Ti et est même bien plus à l’aise que ce mastodonte. Et pour cause : elle n’est pas victime du syndrome « de goulot d’étranglement (CPU bottleneck) » qu’on peut rencontrer avec la 2080 Ti.
La quantité de mémoire GDDR6X (8 Go sur la 3070 contre 11 Go sur la Ti) et la taille du bus (256 bits contre 352 bits) sont bien mieux proportionnées à la rapidité avec laquelle les informations peuvent transiter entre le CPU et le GPU quand il s’agit de limiter les polygones en 1080p.
La preuve ? La voici, ci-dessous.
La RTX 3070 parvient à tenir tête à la RTX 2080 Ti et la dépasse même. Exceptionnellement, pour les tests en Full HD, nous avons introduit la RTX 2060 Super au lieu de la RTX 3080. La première est bien mieux adaptée à cette définition que la seconde.
D’ailleurs, encore aujourd’hui, la RTX 2060 Super est une excellente carte pour la Full HD et le 1440p, sachez-le. Miser sur elle n’est pas du tout un pari perdant pour vos prochaines aventures vidéoludiques sur PC.
D’ailleurs, si l’on prend l’intégralité de nos tests, non représentés ci-dessus, la RTX 3070 est :
- 39,4% plus véloce que la RTX 2060 Super
- 18% plus rapide que la RTX 2070 Super
- 1,5% plus à l’aise que la RTX 2080 Ti
L’entrée en matière est brutale mais révélatrice : la RTX 3070 n’a rien à envier à la RTX 2080 Ti en 1080p. Si la Ti est clairement disproportionnée pour cette définition d’image, la 3070, elle, est dans ses petits souliers et fait clairement un carton. À noter, si vous ajoutez du ray tracing à la recette, les deux cartes continuent à faire jeu égal quasiment tout le temps.
Le 1440p, elle a été pensée pour cela et y excelle
Pour les tests en 1440p, on congédie la RTX 2060 Super et on réintroduit la RTX 3080 dans le paysage. C’est la définition minimum pour que ce monstre commence à montrer les crocs. Deux RTX de Serie 20, deux de Serie 30 et toujours notre Radeon RX 5700 XT pour représenter les couleurs d’AMD en attendant que les Radeon RX 6800, 6800 XT et 6900 XT arrivent entre la mi-novembre et la mi-décembre.
Difficile de ne pas voir que la RTX 3070 tient la dragée haute à la RTX 2080 Ti dans presque tous les tests ci-dessus. Elle est parfois devant, parfois pare-chocs contre pare-chocs, mais jamais distancée.
Sur l’ensemble de nos tests, non représentés ci-dessous, en 1440p dans des jeux sans DLSS ni RTX, la RTX 3070 est, en moyenne, :
- 43% plus performante que la Radeon RX 5700 XT
- 27,5% plus performante que la RTX 2070 Super
- 3,3% plus performante que la RTX 2080 Ti
- 13% moins puissante que la RTX 3080
Puisqu’on vous dit qu’elle est faite pour ça, vous nous croyez maintenant ?
Pas plus à l’aise que la RTX 2080 Ti en 4K
Par rapport à l’ancien haut de gamme de Serie 20, la benjamine de la Serie 30 n’a pas du tout à rougir là encore. Malgré la différence de quantité de mémoire et une interface mémoire réduite, deux éléments qui pèsent lourd lorsqu’on aborde la question de la 4K, la 3070 reste dans la course. Sans pour autant y être parfaitement à son aise.
Les artisans de ce succès sont les nouvelles unités CUDA, les fréquences de la mémoire vidéo en hausse, mais aussi, la gestion des ressources et la manière dont sont gérées les informations par l’architecture Ampere.
Comme le montrent nos graphiques ci-dessus, la RTX 3070 n’est vraiment à l’aise en 4K que dans les jeux de type FPS compétitifs (Rainbow 6 Siege) et dans les jeux de course automobile (Forza).
Dans la même veine, les MOBA (DoTA 2, LoL) ou encore les jeux de sports (FIFA et consorts) tourneront sans soucis, n’ayez crainte. Mais pour les jeux d’aventures, les jeux à monde ouvert, qu’ils soient récents ou à venir, cela va être un peu juste.
Le palier des 30 images par seconde (ips) est dépassé, mais rares sont les jeux qui atteignent la sacro-sainte barre des 60 ips, qui garantit à la fois de la fluidité, de la beauté et de la réactivité au titre, dans toutes les circonstances.
En 2160p, dans la totalité de nos épreuves, la RTX 3070 est, en moyenne, :
- 35,2% plus performante que la RTX 2070 Super
- 2% plus performante que la RTX 2080 Ti
- 21% moins puissante que la RTX 3080
Avec la RTX 3070 en 4K, mieux vaut revoir les détails à la baisse ou ajouter un peu de DLSS pour que les unités CUDA et les Tensor Core puissent s’entre-aider.
Le DLSS et le RT tout en souplesse
Nous avons fait appel aux jeux et applications capables de mettre en avant les performances des cartes Nvidia RTX quand il s’agit de faire turbiner tous les moteurs. Ci-dessous des scores lorsque seuls le ray tracing ou le DLSS sont activés ou alors lorsqu’on conjugue le talent des deux technologies.
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Nous n’avons pas représenté sous forme de graphique les performances de la RTX 3070 en 4K avec du ray tracing et/ou du DLSS activés sur les jeux compatibles.
Sachez toutefois qu’en fonction des moteurs de jeux, la RTX 3070 s’en sort plus ou moins bien. Un exemple : dans Wolfenstein Young Blood, en conjuguant le DLSS et le ray tracing, elle parvient à se maintenir entre 80 et 100 ips. A contrario, dans Shadow of the Tomb Raider, elle oscille entre 50 et 60 ips.
Le bilan, en 4K, dans ces conditions d’utilisation est le suivant :
- 37,9% de mieux que la RTX 2070 Super
- 0,6% de moins que la RTX 2080 Ti
- 27% moins à l’aise que la RTX 3080
À la prise, elle met tout le monde d’accord
Impossible de finir ce test sans parler de la consommation d’abord et de la chauffe et du bruit ensuite.
Commençons par préciser que l’emplacement de la prise 12 broches propriétaire de Nvidia n’est vraiment pas idéal sur le modèle Founders Edition.
Pour faire des montages propres sans trop de câbles apparents, c’est loupé puisque l’adaptateur 12 pins vers 1 prise 8 broches PCI-E va venir se planter un plein milieu du décor. Espérons que des marques partenaires proposent bientôt des solutions plus discrètes et efficaces.
Passons maintenant à la consommation. Le graphique ci-dessous est suffisamment clair : la RTX 3070 engloutit moins que la RTX 2080 Ti tout en proposant des prestations similaires, comme nous l’avons vu. C’est impressionnant.
Selon nos critères d’évaluation, elle décroche sans mal le titre de carte ayant le meilleur rapport qualité-prix et le meilleur ratio performance-watt consommé du marché haut de gamme actuel.
Côté chauffe, en revanche, nous sommes assez déçu des prestations de la carte. Ni la puce, ni la mémoire ne sont en surcuisson, rassurez-vous. Mais la manière dont le dispositif de refroidissement de cette RTX 3070 est conçu n’est pas aussi convaincante que celle de ses grandes soeurs.
La plaque arrière chauffe beaucoup et l’air chaud est propulsé vers le haut du boîtier par les ventilateurs. Or, sur la route de toutes ces calories se trouve le ventirad CPU de votre plate-forme – si vous avez choisi cette solution de refroidissement.
Il semble que Nvidia soit partie du principe que toutes les machines de jeu actuelles étaient refroidies avec un système watercooling lorsqu’il a conçu le refroidissement de la RTX 3070. Ce qui n’est pas le cas de notre plate-forme de test ou de notre machine de jeu perso.
D’ordinaire, les radiateurs Noctua de notre plate-forme sont à bonne température même pendant les phases intensives de tests. Mais là, dans le cadre des tests de la RTX 3070, les ailettes ont eu tendance à monter en température (et elles n’ont pas l’habitude). Les sondes nous l’ont confirmé : +5°C à 10°C sur le CPU et la carte mère.
Terminons par le bruit et… rien. Aucun emballement de ventilateurs, aucune nuisance à déplorer.
Mieux, comme sur la RTX 3080, les deux rotors s’arrêtent complètement de tourner lorsque les composants de la 3070 ne sont pas ardemment sollicités. Nvidia a enfin implanté le « 0 fan » sur ses GeForce Founders Edition. Il était temps.
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