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Taxe pour la TV publique : les opérateurs menacent d’augmenter leurs tarifs

La fédération française des FAI et opérateurs mobiles refuse la taxe que veut leur imposer l’Elysée pour financer la télévision publique.

Nicolas Sarkozy avait pris tout le monde au dépourvu début janvier, en
suggérant la création d’une taxe sur les revenus de la téléphonie mobile et de l’accès Internet, pour
compenser la suppression de la publicité sur la télévision publique. Bien embarassés par ce projet émanant directement de l’Elysée, les grands opérateurs télécoms se sont refusés jusqu’ici à tout commentaire officiel. Mais l’omertà touche à sa
fin : dans un courrier adressé au président de la République, la
Fédération française des télécoms (FFT) s’insurge enfin contre cette taxe, qui pourrait représenter 1 % de leur chiffre
d’affaires.Des extraits de la missive, signée par Frank Esser, président de la FFT et PDG de SFR, ont été publiés par le journal Les Echos.
‘ Nous ne pouvons accepter ‘
cette taxe
‘ inopportune et particulièrement contre-productive ‘, clame Frank Esser, estimant qu’il n’y pas de lien direct entre les télécoms et la télévision publique. Et de brandir les consommateurs en guise de
bouclier : une telle taxe aurait pour conséquences ‘ d’accroître les tarifs ou de baisser les investissements ‘, alors que
‘ l’intégralité des gains de productivité est déjà
rendue aux consommateurs à travers la baisse des prix et la réglementation ‘.

Des appareils high-tech plus chers

Contactée par 01net., la FFT confirme l’envoi de la missive, mais préfère ne pas l’étaler sur la place publique : ‘ Nous voulons d’abord débattre avec l’Elysée. Nous ne sommes pas les
seuls à nous opposer à cette taxe et à proposer des alternatives, comme la redevance. Elle existe déjà, il faudrait l’augmenter ‘,
suggère Yves Le Mouël, qui dirige la fédération des opérateurs.En effet, la taxe a fait d’autres mécontents depuis que le projet a été
élargi aux acteurs de la
publicité sur Internet et à l’achat de matériels high-tech (ordinateurs, téléphones mobiles, téléviseurs, etc.). Lors de son
bilan annuel début février, le Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec) a, lui aussi, vivement critiqué cette
ponction de ‘ 1 à 2 % de notre chiffre d’affaires [4,2 milliards d’euros pour la vente de TV en 2007, NDLR] ‘. Pour le Simavelec, le report intégral de cette taxe sur
le ticket de caisse du consommateur est d’ailleurs une évidence…

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Julie de Meslon