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Sun Microsystems mêle tactique et stratégie

Le constructeur veut s’immiscer dans le secteur du PC bureautique sous Linux en chassant sur les terres de Microsoft. Dans le même temps, il parie sur l’exploitation automatisée des ressources informatiques centrales contre, cette fois, HP et IBM.

A l’heure où les directions informatiques sont obsédées par la réduction des coûts d’exploitation de leurs systèmes, Sun tente de capter leur attention. Alors que l’entreprise a connu une année fiscale 2002 (de juillet 2001 à juin 2002) difficile, caractérisée par des pertes et un recul de 32 % de son chiffre d’affaires, elle se devait de tenir son rang d’industriel innovant, tout en contestant les positions dominantes de géants comme Microsoft, HP ou IBM.En introduisant un PC (base Intel) sous Linux enrichi d’une suite bureautique Open Source, Sun veut écorner le monopole de Microsoft et de sa suite Office sur postes de travail. “Nous ciblons des environnements comportant jusqu’à cent postes fixes, comme les centres d’appels, les chaînes de magasins ou les agences bancaires, avec des systèmes qui leur reviendront moitié moins cher que les PC actuels en coût total de possession”, a expliqué Scott MacNealy lors du salon maison SunNetworld, organisé à San Francisco en septembre dernier. Il s’agit là de la seconde plate-forme Intel lancée par Sun Microsystems à un mois d’intervalle, après le serveur LX50 destiné au marché de l’hébergement.Tout en choisissant d’ajouter des plates-formes Intel à son catalogue, la société a confirmé son engagement sur sa propre filière de microprocesseurs Sparc. Forte d’une équipe de développement de mille cinq cents personnes, elle a ainsi introduit le processeur 64 bits UltraSPARC III Cu, cadencé à 1,2 GHz (contre 1,050 GHz pour le modèle précédent) avec une consommation électrique de 53 W. “Ce processeur sera le c?”ur de serveurs qui seront lancés dans les prochaines semaines”, a précisé David Yen, vice-président pour les produits processeur et réseau.

Les trois phases de l’architecture N1

Par ailleurs, Sun a levé une partie du voile sur N1, architecture visant une exploitation automatisée et plus souple de la puissance informatique centrale (serveurs, logiciels, équipements réseaux et stockage) en la gérant comme une ressource unique virtuelle. Cette architecture, qui fait partie intégrante d’une stratégie à long terme, se déroule en trois phases : la virtualisation des ressources (2002-2003) ; la définition de niveaux de qualité de service liés à la criticité des applications business de l’entreprise en s’appuyant sur la virtualisation (2003-2004) ; et l’automatisation de l’affectation des ressources informatiques en fonction d’objectifs opérationnels relatifs à la conduite des affaires de l’entreprise (2004-2005).Même s’il ressemble encore plus à un cadre conceptuel qu’à une ligne de produits, N1 est une pierre de Sun lancée dans le jardin de HP et d’IBM. Pour illustrer sa volonté de tenir les engagements découlant de l’architecture N1, Sun vient d’acquérir une jeune société américaine, Pirus Networks, spécialisée dans la virtualisation de ressources de stockage disparates à travers un commutateur et des logiciels spécialisés.

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Frédéric Bergé