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Stockage : la distance entre sites détermine le mode de réplication

La réplication synchrone peut être utilisée si les sites sont peu éloignés. Plus performant, le mode asynchrone comporte toutefois un risque de perte des données en cas de sinistre.

Récupérer les données perdues en cas de sinistre et reprendre dans la foulée l’activité informatique. Le couplage de ces deux exigences est devenu, depuis septembre dernier, une priorité pour les entreprises de grande taille. Condition requise : déployer un second site en assurant une réplication des données entre les deux salles informatiques. Les technologies de réplication les plus répandues reposent sur un échange entre contrôleurs de baies de disques. EMC, IBM et Hitachi sont les plus expérimentés.

Six canaux Escon acheminent les données

Ce type de réplication se décline en deux modes : asynchrone et synchrone. Dans le premier, le serveur envoie les données vers le site primaire sans se soucier du retard éventuel du site secondaire. Les informations hébergées aux deux endroits risquent donc ne pas être strictement identiques. Dans le second, en revanche, le serveur attend l’acquittement du premier contrôleur pour reprendre son activité. Résultat : à chaque instant, les deux systèmes de stockage hébergent les mêmes données. Mais l’approche synchrone est limitée par la distance et le temps de réponse. En Escon, par exemple, le signal ne dépasse pas 40 kilomètres. Par ailleurs, l’attente entraînée par l’acquittement du second contrôleur entrave souvent l’activité des serveurs.Ces limites n’ont pourtant pas empêché Cetelem d’appliquer ce type de réplication à ses mainframes. Opérationnel depuis avril 2001, le site miroir est placé à 8 kilomètres du site primaire. L’organisme de crédit loue auprès de France Télécom de la fibre nue et des boîtiers, qui, placés aux deux extrémités, assurent le multiplexage des canaux. Il a tranché en faveur des baies ESS, d’IBM, et de PPRC, l’outil de réplication associé. Six canaux Escon dédiés aux données concernant l’activité en France acheminent les informations du site primaire vers le site distant. Deux autres font le chemin inverse pour répliquer les données de l’international, hébergées, elles, sur le site secondaire.

Des canaux SRDF sur quatre boucles SMHD

“En cas de sinistre, prévoit Daniel Jézéquel, directeur de la production de Cetelem, les disques du site secondaire deviendraient actifs. IBM s’est engagé à nous fournir la puissance nécessaire sur les serveurs pour que le site miroir reprenne toute la charge du site primaire.”En revanche, pas de fibre nue ni de réplication synchrone pour BNP Paribas. “C’est la distance qui a dicté notre choix il y a trois ans”, se rappelle Alain Amans, responsable de domaine. La réplication asynchrone entre le site de Paris et son miroir, distants de 150 kilomètres, s’effectue ici par le biais du logiciel SRDF d’EMC. La banque passe par le réseau public en empruntant quatre boucles SMHD (ligne OC3), sur lesquelles transitent trente-six canaux SRDF. Des boîtiers de déport de canal sont utilisés pour convertir l’Escon en protocole réseau de France Télécom. “Ce type de réplication est le plus performant. Mais nous devons tenir compte, dans notre plan de reprise d’activité, de la perte potentielle de données. Certains procédés, basés sur de la réplication locale, permettent de limiter au maximum ces pertes.”

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Vincent Berdot