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Stephen King : avant de craindre l’IA, il s’étonne des clés USB

L’écrivain américain n’a pas peur de l’intelligence artificielle, à l’heure où Hollywood et la communauté des artistes prennent au sérieux la menace technologique. Cependant, un autre fait concernant les clés USB ne cesse de l’étonner, et peut-être faudrait-il d’abord commencer par méditer sur cela.

L’incertitude est racine d’anxiété, et force est de constater que Stephen King n’est pas anxieux. Dans un article publié sur The Atlantic, ce que certains voient comme une menace ne semble pas bien préoccuper l’auteur de « Ça » et de « Shinning ». Il est sorti du silence sur le sujet de l’intelligence artificielle après qu’il ait appris que ses oeuvres furent l’objet de l’entraînement de ces nouveaux modèles de langage, débouchant sur des chatbots aux faux airs d’humain, d’ingénieur, de poète, de professeur, de Géo Trouvetou… ou d’écrivain.

« Voitures autonomes. Des aspirateurs en forme de soucoupe qui se déplacent dans tous les sens (et ne se coincent qu’occasionnellement dans les coins). Des téléphones qui vous disent où vous êtes et comment vous rendre à votre destination suivante. Nous vivons avec toutes ces choses et, dans certains cas – le smartphone en est le meilleur exemple -, nous ne pouvons pas nous en passer, c’est du moins ce que nous nous disons. Mais une machine qui lit peut-elle apprendre à écrire ? », s’interroge Stephen King.

Une IA qui lit peut-elle apprendre à écrire ?

L’Américain de 75 ans originaire de Portland dans le Maine a grandement relativisé les risques dans un avenir proche dans son secteur (et dans d’autres), alors que l’intelligence artificielle ne serait pas, selon lui, capable d’aller aussi loin qu’un artiste talentueux. Il donnait alors l’exemple de poèmes qu’il avait pu lire, rédigés par une IA sur le style du poète britannique William Blake et du moderniste William Carlos Williams. « Cela ressemble beaucoup aux blockbusters du cinéma : bons à première vue, moins bons à y regarder de plus près ».

Son sentiment sur la qualité des textes et la possibilité que l’IA atteigne un plafond de verre sont ses propres opinions. Stephen King déclarait pouvoir, bien-sûr, se tromper. Mais selon lui, un autre point tout aussi important doit être pris en compte : l’inutilité de vouloir lutter contre. Lui qui apprenait que ses oeuvres servaient à l’entraînement des grands modèles de langages de l’intelligence artificielle considère toute tentative d’interdiction comme une obstruction inutile.

« Est-ce que j’interdirais l’enseignement (si tel est le mot) de mes histoires aux ordinateurs ? Pas même si je le pouvais. […] Je pourrais tout aussi bien être le roi Canut, interdisant à la marée de monter. Ou un luddite essayant d’arrêter le progrès industriel en mettant en pièces un métier à vapeur », écrit-il sur The Atlantic. Un message qui mettra certainement vent debout les scénaristes et acteurs à Hollywood, qui mènent une grève sans précédent depuis 60 ans concernant leurs salaires, mais aussi l’acceptation totale des producteurs à embrasser l’IA.

Toute une oeuvre sur une clé USB, « un fait qui ne cesse de m’étonner »

La posture optimiste et attentiste de Stephen King est rare dans le secteur, mais l’auteur s’en défend. L’histoire nous dira si la créativité humaine a toujours un tour d’avance, et si l’IA finira par être un outil et une technologie d’ampleur que l’humain aura intégrée au même titre que celle de l’arrivée des smartphones, des voitures autonomes, ou encore des aspirateurs « en forme de soucoupe ». Son seul étonnement ? Que l’ensemble de son oeuvre, de 1974 à aujourd’hui, puisse tenir en une seule clé USB.

« Parce que la capacité de la mémoire de l’ordinateur est si grande – tout ce que j’ai écrit pourrait tenir sur une seule clé USB, un fait qui ne cesse de m’étonner – ces programmeurs peuvent transférer des milliers de livres dans des mélangeurs numériques de pointe », écrit l’auteur.

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Source : The Atlantic


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