Passer au contenu

Stéphane Richard : « sans Free, nous aurions fait moins d’efforts »

Interviewé sur BFM Business ce matin, le PDG d’Orange a reconnu que son groupe aurait sans doute à la fois moins innové et moins baissé ses prix si Free Mobile n’était pas venu perturber l’équilibre du marché.

Stéphane Richard, patron d’Orange, était invité aujourd’hui de Stéphane Soumier, sur BFM Business. L’occasion de revenir sur les résultats de sa société publiés tout récemment. Une prise de parole qui fait écho au « bilan sans appel » de l’UFC-Que Choisir… mais du côté opérateur.

Une stabilisation du marché

« Le rythme de baisse du chiffre d’affaires commence à diminuer, commence-t-il, les prix ont baissé de 30% ces dernières années, c’est considérable. ». Pour Stéphane Richard, la baisse des prix d’Orange est « une contribution énorme faite à l’économie française dans cette période difficile. » Heureusement, se réjouit-il, « on va vers l’atterrissage du marché ». Ce qui signifie que les prix devraient cesser de s’effondrer et que les marges de l’opérateur devraient être maintenues en l’état.

Le gras d’Orange

Et pour Stéphane Soumier, force est de constater qu’Orange pouvait supporter cette baisse de prix. « Il y avait du gras finalement sur les réductions de coûts à faire », lance-t-il à Stéphane Richard… Ce dernier lui répond en rappelant que lui et ses équipes ont dû faire face à un marché changé. « On a eu l’arrivée d’un nouvel opérateur. On a cherché comment répondre à cela. On s’est attaqué à un plan de performances, de réduction de coûts. Croyez-moi ça n’a pas été facile de le faire. », assène-t-il pour justifier les réactions de son entreprise depuis l’arrivée de Free Mobile en janvier 2012.

Il reconnaît ensuite toutefois qu’il y a « aujourd’hui un niveau de marge qui est plus bas. Le niveau de marge globalement du secteur a baissé ». Ce qui est plutôt positif pour les utilisateurs. Mais Stéphane Richard met les choses en perspective : « est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’industrie ? C’est encore un peu tôt pour le dire », constate-t-il avant d’appuyer davantage sa vision. « C’est une industrie qui a besoin d’investir massivement, de consacrer des ressources énormes à l’innovation et ça, elle le prend sur ses marges. Plus ses marges sont basses et moins elle a de moyen pour investir et pour innover… »

Orange continuera à innover

Une constatation qui augure mal de l’avenir et laisse entendre que le premier opérateur français pourrait décrocher dans la course à l’innovation, aux nouvelles technologies de communication. Mais la crainte semble erronée, puisque Orange a investi un milliard d’euros lors du trimestre passé. « On a une politique qui est de ne pas sacrifier l’investissement, on met le paquet sur la 4G et la fibre », explique Stéphane Richard. « C’est une clé pour le futur, pour se différencier des autres », poursuit-il. Avant de lâcher que l’effet Free a peut être eu un bénéfice, autre que la baisse des prix. « Nous avons fait beaucoup d’efforts peut être plus que si nous n’avions pas eu cette pression du marché », reconnaît-il. La concurrence comme saine motivation du marché ?
« De là à en tirer une sorte de conclusion générale qui veut que plus on met la pression mieux c’est »
, contrecarre-t-il immédiatement, avant de mettre en garde : « regardez la situation de Bouygues Telecom, cela a des effets ». Et d’ouvrir le champ pour conclure : « On a besoin d’opérateurs forts pour l’avenir et cela ne veut pas forcément dire avec une marge la plus basse. » Le dernier résultat net d’Orange est bon, la marge en baisse certes, mais toujours positive, et l’avenir est à la convergence fixe/mobile. Ca tombe bien pour Orange, la société maîtrise ce domaine depuis bien longtemps.

A lire aussi :
Orange voudrait partager son réseau d’antennes avec Bouygues Telecom – 28/04/2014

Source :
BFM Business

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Pierre Fontaine