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Sophia-Antipolis reste moteur

Si la Provence et la Côte d’Azur affichent bien haut le dynamisme local en matière d’innovation dans les TIC, Sophia en reste le fer de lance.

La région Paca représente un véritable pôle d’innovation technologique, avec plus de 20 000 emplois dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et dans celui des sciences. Mieux : 9 000 de ces emplois au moins sont le fait de jeunes pousses. Un mérite qui revient sans doute au sénateur Laffite, promoteur, au début des années soixante-dix, de Sophia-Antipolis, devenue aujourd’hui la technopole poids lourd de la région ?” plus de 40 % des acteurs des NTIC s’y rassemblent. Il n’y a pas, en effet, de véritable équilibre géographico-économique en Paca, malgré la présence d’au moins trois pôles de haute technologie : Sophia, bien sûr, mais aussi Arenas, du côté de Nice, et Château-Gombert pour Marseille-Provence. Plus de 1 200 entreprises se regroupent dans le premier ?” dont 575 jeunes entreprises indépendantes ?”, contre seulement 250 dans le deuxième et 120 dans le dernier. Même si des initiatives locales sont menées dans les régions de Toulon, d’Avignon, de Dignes, etc., Sophia reste le centre d’attraction des innovations NTIC.Mais qu’est-ce qui attire donc tant les nouveaux entrepreneurs NTIC dans le sud de la France ? La réponse se décline en trois points, que résume Laurent Bazet, président du comité de direction de la jeune pousse eStat : “L’histoire technologique de la région et la présence de nombreuses entreprises high-tech rassurent. L’existence de nombreux moyens de transport contribuent à faire disparaître la notion de distance, vis-à-vis de Paris notamment. Enfin, la qualité de vie offerte compte beaucoup.” Mais ce n’est pas tout. Depuis ses débuts, Sophia est un lieu où l’on entretient la culture d’entreprendre. Comme l’explique Franck Lyonnet, cofondateur d’Activia Networks, “Sophia-Antipolis attire toujours les nouveaux projets et le capital-risque. Sophia existait avant la bulle internet, et elle existera après”. Malgré les difficultés économiques actuelles du secteur des NTIC et des télécoms, qui n’épargnent pas la région, “la volonté de créer perdure”, s’enorgueillit Franck Moreau, professeur de management et de stratégie au Ceram.

” Aucun secteur n’est plus porteur qu’un autre “

Le profil des nouveaux entrepreneurs a changé. Selon Laurent Bazet, “la majorité des projets de création d’entreprise dans la région est le fait d’entrepreneurs ayant déjà une expérience de ce type”. Et force est de constater que tous les secteurs des NTIC intéressent : “Aucun secteur n’est véritablement plus porteur qu’un autre”, analyse Franck Moreau. En revanche, il existe peu ou pas de spécificité régionale en termes de soutiens dont peuvent bénéficier les nouveaux entrepreneurs en Paca. Hormis les aides financières classiques à la création et les prêts d’honneur, ils doivent se débrouiller avec les investisseurs privés… essentiellement parisiens. Ils peuvent néanmoins compter sur l’appui dynamique de différents acteurs de la région. Le Ceram et la CCI Nice-Côte d’Azur préparent, par exemple, la sixième édition de l’International Venture Capital Summit. Par ailleurs, de nombreux clubs permettent d’aider le “networking”?” Club Telecom Valley, Club Mitsa, Club Sophia Startup, Club de l’Arche, etc. Enfin, l’essaimage ?” même s’il n’est pas plus développé ici que dans d’autres régions ?” participe au dynamisme en matière d’innovation. La présence de l’Inria, champion de la création de spin off, mais aussi de nombreux centres universitaires y est pour beaucoup.

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Eric Khosta