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Sim Wong Hoo (Creative) : ‘ Nous perdons toujours de l’argent avec nos baladeurs MP3 ‘

En 2000, la société de Singapour créait la surprise en se lançant sur ce secteur. Elle en est devenue le numéro deux. Pour dépasser Apple, son fondateur et PDG mise avant tout sur la technologie.

01net. : Cinq ans après le lancement de
votre premier baladeur MP3,
votre société est désormais le deuxième revendeur mondial de ce secteur. Comment voyez-vous le développement de ce marché ?


Sim Wong Hoo : Toujours plus de technologie. Nous sommes très heureux d’être numéro deux pour l’instant. Nous voulions d’abord être les premiers en terme de technologie et, pour l’instant, nous
savons que nous le sommes. Même si les clients asiatiques aiment les produits hauts en couleur, les Américains des produits à moindre coût et les Européens des produits aux fonctionnalités multiples, ils sont tous d’accord sur un point. Pour
un prix équivalent, ils choisiront le produit qui leur proposera le plus de fonctions : photos, vidéo, radio, etc.Pourtant malgré vos compétences technologiques, vous êtes toujours numéro deux. Que vous manque-t-il pour devenir le leader ?


De l’argent à consacrer au marketing. Mais je suis confiant. Dans la durée, ce marché se gagne grâce à la technologie et une compagnie aussi orientée technologie que la nôtre l’emportera. Cette course à la pole position
n’est pas un sprint, mais un marathon.


Regardez Microsoft, ils n’ont pas imposé Windows comme le principal système d’exploitation avec la première génération de leur logiciel, ni avec leur deuxième génération. Ce n’est qu’avec la troisième
génération [Windows 98, NDLR] qu’ils se sont imposés. Après avoir acheté un premier, voire un deuxième baladeur, les clients sauront ce dont ils ont besoin et seront moins sensibles aux sirènes du marketing. Ils
choisiront celui qui propose un meilleur rapport qualité/prix.La technologie ne fait pas tout, il faut encore que les utilisateurs aient du contenu à mettre dans leurs baladeurs. Vos concurrents ont leur propre boutique en ligne ou ajoutent,
comme Archos,
des fonctions de magnétoscope dans leur produit. Quelle est votre position à ce sujet ?


Un magnétoscope dans un baladeur, pourquoi faire ? Techniquement c’est réalisable, mais cette fonction est encore trop encombrante pour être intégrée dans nos produits. Et nous n’avons pas à créer notre propre boutique.
Nous avons suffisamment investi en prenant une licence pour le nouveau
système de gestion des droits de Microsoft dans nos baladeurs. Grâce à lui, nos utilisateurs peuvent acheter, mais aussi louer, des musiques et des vidéos sur la majorité des sites
commerciaux.Pour vous, le marché des baladeurs numériques est donc assez profitable pour justifier tous ces investissements ?


Pour l’instant, non. Malgré tous les baladeurs que nous avons vendus, dont plus de deux millions rien que pour le dernier trimestre 2004 [Creative ne donne pas de chiffres plus récents, NDLR], nous perdons
toujours de l’argent sur ce secteur. Nous comptons sur la sortie de notre nouveau produit, le
Zen Vision M, pour gagner enfin de l’argent. Et aussi sur l’arrivée de notre technologie
X-FI dans nos baladeurs en 2006. Grâce à elle, les baladeurs seront capables d’offrir un son surround et d’améliorer en temps réel le rendu sonore
des morceaux compressés en MP3.

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Stéphanie Chaptal