Passer au contenu

Shadow, l’offre de PC gaming dans le nuage ouvre enfin ses portes en grand

Shadow, la machine virtuelle spécialisée dans le gaming, sera bien disponible pour tous (ou presque) dès le 29 novembre. Elle connaît aussi de grosses évolutions mais le meilleur reste encore à venir.

Shadow passe en 2.0 et a plus d’ambition que jamais. C’est dans ses nouveaux locaux parisiens que la société française Blade, créatrice du « PC du futur » Shadow, a annoncé l’ensemble des nouveautés, relatives à son service de PC dans le Cloud, à venir d’ici la fin de l’année et en 2018.

La première grande nouvelle – et non des moindres – c’est qu’à partir du 29 novembre prochain, les 12000 utilisateurs sur liste d’attente vont enfin pouvoir bénéficier du service ainsi… que tous les utilisateurs potentiels français, belges, suisses et luxembourgeois.

Comme évoqué lors d’un live YouTube récent, animé par Emmanuel Freund (l’un des créateurs de Shadow), le service ouvre officiellement ses portes en grand. Les listes d’attente pour accéder au service seront bientôt de l’histoire ancienne.

Site Shadow
AS/01net.com – Pour l’ouverture du service à tous, Blade a complétement revu son site Internet dédié au Shadow.

La fibre optique n’est maintenant plus une obligation

Jusqu’à présent, l’Ultra Haut Débit restait un prérequis pour faire fonctionner Shadow. Dès le 29 novembre, il en sera autrement ! Depuis un an, Blade travaille sur le concept de bande passante dynamique. C’est l’une des clés supposée lui permettre d’atteindre son objectif de 100 000 utilisateurs à terme, avec un Très Haut Débit qui ne sera plus obligatoire pour profiter de Shadow. En effet, les personnes ayant des connexions Internet à 15 Mb/s vont aussi pouvoir découvrir les joies du PC gaming dans le Cloud.

Le principe est simple : adapter la compression de l’image qui transite entre la machine virtuelle située sur les serveurs distants et l’interface utilisateur (boîtier Shadow, PC, Mac, etc.), en fonction de la connexion Internet de ce dernier.

L’affichage dynamique a une double utilité. D’abord, lorsque quelqu’un d’autre dans la maison utilise la connexion – pour visionner du contenu sur Netflix en Full HD par exemple – Shadow va être en mesure d’adapter le débit du signal vidéo à la volée, sans créer de coupures ou de ralentissements pour le joueur. Les algorithmes vont ainsi être capables de déterminer le meilleur rapport qualité d’image/débit disponible sans toucher à la qualité de la connexion.
En second lieu, c’est aussi grâce à ce procédé que Shadow sera, dans le futur, disponible pour les petites connexions (5 Mb/s visés).

Toujours sur abonnement, avec ou sans boîtier !

Déjà évoquée lors de la Paris Games Week 2017, la sortie des formules se fera toujours sur abonnement mais avec… ou sans boîtier. Jusqu’à présent, une interface matérielle, concrétisée par un petit boîtier contenant un client léger, était systématiquement envoyée à chaque utilisateur (trié sur le volet par Shadow) pour qu’il puisse profiter du service. Sa mission ? Faire l’interface entre les serveurs et l’utilisateur.

Ce boîtier est équipé d’un ensemble de connecteurs indispensables, à commencer par une prise Ethernet pour une connexion réseau en filaire plus que chaudement recommandée. On peut aussi mentionner les prises USB pour le clavier, la souris, les sorties vidéos, etc.
Mais les évolutions – et sans doute le travail des 70 personnes de Blade ces derniers mois – permettent de passer outre. Ainsi, on peut désormais connecter une manette en Bluetooth à son smartphone et jouer sans le moindre souci (démo à l’appui pendant la conférence).

Dès le 29 novembre donc, plus besoin du boîtier, les applications pour Windows 10 (32 et 64 bits), macOS et Android (compatible Android TV) peuvent servir de seul point d’accès. En clair, on installe le client sur un (vieux) PC, un Mac, un smartphone, une tablette ou même une TV compatible, on souscrit un abonnement et c’est parti !

Abonnement dont les prix demeurent les mêmes qu’auparavant et s’étalent de 29,95 à 44,95 euros/mois, suivant que l’on opte pour un forfait mensuel (sans engagement), trimestriel ou annuel (avec engagement). Ceux qui veulent tout de même un boîtier pourront acheter ce dernier au prix de 119,90 euros et en devenir propriétaire ou bien le louer, moyennant 7,90 euros par mois.

Plus de puissance graphique, quatre pays éligibles à l’offre

Dans un peu moins de 10 jours, une nouvelle vague de joueurs dans le nuage va déferler sur les data centers de la marque française et bénéficier d’une machine virtuelle aussi puissante « qu’un PC à plus de 1600 euros » selon M. Freund.

En l’occurrence, chaque utilisateur de Shadow sera aux commandes d’un ordinateur équipé d’un processeur Intel Xeon (partagé avec d’autres utilisateurs), 12 Go de mémoire, une carte graphique Nvidia haut de gamme et 256 Go de stockage. Pas de changements nous direz-vous ! Si, il y en a un et de taille : les GeForce GTX 1070 équipant les data centers vont progressivement être remplacées par des solutions Nvidia plus puissantes. Des GTX 1080 ? Presque. Les GeForce GTX ne sont pas faites pour loger dans des serveurs. Il y a donc de fortes chances que les nouveaux GPU soient en fait des modèles professionnels Quadro, des P5000, très proches des 1080, et faits, eux, pour loger dans des baies de data centers.

Les anciens clients seront les premiers servis, les nouveaux arrivants devront, eux, patienter. Cette bascule de carte graphique est rendu possible par la signature d’un partenariat entre Nvidia et Blade pour que l’actuel data center de ce dernier ainsi que tous les autres à venir profitent des derniers GPU haut de gamme.

L’autre partenariat officialisé pendant la conférence est celui de Blade, Intel et Equinix. Cette dernière est propriétaire de plus de 189 data centers disséminés sur la planète dont la plupart en Europe et aux Etats-Unis. Elle doit permettre à Shadow de se déployer massivement dans le monde. Blade s’est d’ailleurs offert un nouveau data center, proche de Paris, ce qui porte le nombre à deux sur le territoire.

Equinix – L’un des data centers d’Equinix, situé à Pantin, proche de Paris.

Après la France, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse constituant les pays éligibles à l’offre dès le 29 novembre, c’est en Allemagne et en Angleterre que Shadow doit prochainement devenir accessible (première moitié de l’année 2018).

Blade ne souhaite toutefois pas s’arrêter là puisque les Etats-Unis sont aussi un territoire à conquérir. Etats-Unis où, rappelons-le, Nvidia a lancé sa propre offre de cloud gaming, GeForce Now. Etats-Unis encore où Blade a ouvert un bureau, à Palo-Alto, afin d’être au plus près des grands acteurs de la High Tech.

Avec un maillage (à terme) aussi important, l’ambition de Shadow est de de devenir accessible partout. Ainsi, les utilisateurs pourront commencer une partie de jeux vidéo en France et la poursuivre dans un autre pays. Mieux, lors de la conférence, l’équipe américaine a fait la démonstration en duplex du partage de partie, en prenant la main sur une session de jeu en cours à Paris.

Shadow Beyond, encore des évolutions à venir

Parmi les autres projets en cours d’élaboration chez Blade, il y a l’interface unifiée pour toutes les applications mobiles clients Shadow. Pour le moment, en fonction de l’appareil sur lequel l’appli est installée, celle-ci n’a pas le même aspect bien que cela ait été largement amélioré, mise à jour après mise à jour.

Shadow
AS/01net.com – L’appli iOS est toujours en cours de développement mais la version Android, elle, est disponible au téléchargement.

Les développeurs de Blade travaillent donc sur un panneau d’affichage qui serait commun à tous les clients mobiles/TV (le modèle iOS est toujours en préparation), séparé en grandes thématiques : Jeux, Musique, Vidéos, Photos et Documents. Comme ce qui est actuellement proposé sur la version Windows, en affichage alternatif.

Chacun de ces « dossiers » seraient le reflet de leurs homonymes Windows 10 situés sur la machine virtuelle de l’utilisateur. Alors qu’elle est toujours en bêta, nous avons vu cette interface à l’œuvre et le résultat est plutôt agréable. Sur la partie jeu, seuls les titres Steam sont pris en charge pour l’heure. Mais, bien entendu, les titres installés à partir d’autres clients (Blizzard, uPlay, Origin ou encore GoG) le seront aussi. Chose amusante, l’interface reprend celle du GeForce Experience de Nvidia, c’est-à-dire que chaque jeu se matérialise sous la forme d’une grosse vignette qu’il suffit de sélectionner pour l’exécuter.

La partie vidéo, elle, ressemble plus à celle de Plex, avec pour chaque film, un résumé, une illustration, la liste des acteurs, tout cela glané sur des bases diverses.

Enfin, parmi les autres projets en cours de développement ont été mentionnés, pêle-mêle, la possibilité de connecter un utilisateur à plusieurs machines virtuelles en même temps, afin de pouvoir faire de la VR par exemple, la poursuite des efforts pour que les écrans à haute fréquence de rafraîchissement (144 Hz et plus) soient toujours mieux pris en charge ou encore une meilleure prise en charge de la 4K à plus de 30 images par seconde.

Quid du stockage ?

Aujourd’hui, le principal souci pour les utilisateurs de Shadow est incarné par les 256 Go alloués par machine virtuelle. Ceux-ci ne suffisent pas dans un monde où le moindre jeu AAA prend déjà 40 à 60 Go et que Windows 10 est régulièrement mis à jour… prenant sans cesse plus de place. Ce sont aussi les performances du stockage qui ont causé maintes fois du mécontentement des utilisateurs.

La société a rencontré beaucoup de soucis, notamment au niveau du temps de réponse parfois un peu long, sans parler des longues minutes parfois nécessaires pour que la VM soit opérationnelle.

Emmanuel Freund a rappelé lors de la conférence que sur ce plan-là, la société avait changé son fusil d’épaule en cours d’année, en délaissant le stockage dédié au niveau du data center pour une solution unifiée. Les disques SSD constituent un cache géant dans lequel les machines virtuelles tournent et dont les images sont ensuite stockées sur des disques durs dès que les PC virtuels sont « éteints ».

De plus, Blade a dû augmenter les phases de redondances sur les serveurs et le stockage de ces derniers pour éviter au maximum d’éventuelles pertes de données et offrir plus de sécurité pour celles de leurs clients. Tout cela a conduit à ajouter beaucoup plus de disques durs dans les serveurs (plusieurs Petaoctects en fait) pour que tout fonctionne et surtout en prévision de l’ouverture massive du service.

Mais, de l’aveu de M. Freund, ce n’est pas une solution économique viable à long terme. De fait, les développeurs travaillent sur plusieurs projets, dont certains très bien avancés et prometteurs, pour toujours mieux optimiser le temps de réponse du stockage dans le cloud. L’objectif : offrir la possibilité aux utilisateurs d’avoir plus de Go à disposition (une option sans doute payante) afin de rentabiliser au maximum toute la place disponible dans le nuage.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.