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Scoot attaque le marché français des annuaires

Le concurrent des Pages Jaunes ouvre son annuaire électronique au grand public français. Objectif : conquérir le juteux marché des renseignements téléphoniques et ses 450millions d’appels annuels.

L’investissement de Vivendi Universal dans Scoot, supérieur à 400 millions d’euros, représente sans doute le meilleur indicateur de l’enjeu des annuaires électroniques de type Pages Jaunes en Europe. Un énorme marché sur lequel Scoot est devenu l’un des principaux protagonistes, après son lancement, en 1995, au Royaume-Uni, puis rapidement au Benelux. Ses principaux rivaux en Europe sont les Pages Jaunes, de France Telecom, et Seat PG, filiale de Telecom Italia. Depuis le 20 mars, le service est lancé en France à grands renforts marketing (campagne nationale télé, cinéma, radio, presse, affichage, etc.)Accessible par téléphone fixe ou mobile et par internet depuis le 20 mars dernier, et bientôt par la télévision interactive , Scoot est le parfait exemple de l’approche multicanal de Vivendi Universal. “Après l’obtention du numéro court unique 3200 auprès de l’ART [Autorité de régulation des télécommunications, ndlr] pour le téléphone fixe, nous avons dû passer des accords avec SFR, Itineris et sommes en train de conclure avec Bouygues Telecom“, explique Bruno Massiet du Biest, PDG de la filiale française de Scoot Europe, détenue à parité par Vivendi Universal Net (VUN), et Scoot.com, la maison mère dans laquelle VUN détient également 22,4 %. Bruno Massiet du Biest attend “une répartition équilibrée entre l’utilisation téléphonique et celle par internet “. Car Scoot représente l’une des principales briques du portail Vizzavi, et le service sera complété à partir d’Allociné, Webhelp.fr, Ifrance, etc. D’autres liens sont à l’étude, à l’image du partenariat entre Scoot UK et Yahoo UK. Si la notoriété de la marque est déterminante auprès du grand public, l’autre clé de voûte du déploiement de Scoot réside dans sa force de vente auprès des professionnels. Sa commercialisation auprès de ces derniers a commencé depuis septembre 2000 : en plus des 15 000 annonceurs recrutés à la fin 2000, Scoot France a référencé 30 000 professionnels, auxquels s’ajoutent les 3 millions de sociétés enregistrées dans la base de France Telecom. “Au-delà des 80 commerciaux de l’équipe française, Scoot France bénéficie du réseau des 650 vendeurs de la Comareg [journaux gratuits Bonjour, ndlr] et des boutiques SFR “, souligne Bruno Massiet du Biest.

Un double système de tarification

Le nouvel annuaire vise 50 000 abonnés professionnels à la fin de l’année ?” pour 10 millions d’euros de chiffre d’affaires ?” et 125 000 fin 2003, pour 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les professionnels qui souhaitent bénéficier de la mise en relation proposée par Scoot France doivent s’acquitter d’un abonnement, selon leur activité. Les frais exigibles s’échelonneront entre 300 et 600 euros hors taxes. Ils paient ensuite une commission sur chaque envoi de prospect par Scoot (de 0,75 à 3,80 euros). Un modèle d’affaire qui diffère des annuaires électroniques classiques ?”et d’ailleurs de la première version de Scoot UK?” qui se rémunèrent essentiellement sur l’abonnement initial. Mais si cette tarification a permis à la maison mère d’accélérer son recrutement de prospects, les recettes ont, dans un premier temps, chuté. Les derniers résultats du groupe montrent cependant que la stratégie était la bonne, car après neuf mois d’exercice, la deuxième version de Scoot UK a regagné son niveau d’activité initial, tout en abaissant ses coûts d’acquisition moyen des abonnés de 475 à 190 euros. L’autre grande source de rémunération de Scoot provient des utilisateurs qui s’acquittent d’une communication à 0,34 euros par minute sur le fixe, ou 0,85 euros sur leur portable. Avec plus de 450 millions d’appels par an via le 12 et ses équivalents mobiles, on comprend l’importance des moyens déployés pour capter le gisement des annuaires électroniques.

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Boris Mathieux