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SAP et Microsoft : c’est fini !

A la suite du projet d’OPA d’Oracle sur Peoplesoft, les deux entreprises avaient étudié en 2003 la possibilité d’une fusion. Avant d’y renoncer.

Ce devait être une bombe. Ce ne fut qu’un pétard mouillé. Microsoft et SAP ont mené des discussions visant à fusionner les deux entreprises. Un projet amorcé en 2003, juste après la déclaration d’intention d’Oracle
de lancer une
OPA sur Peoplesoft.Même si ce dossier a capoté, il reste riche d’enseignements. ‘ Microsoft doit prendre des décisions radicales s’il veut continuer de croître. Il sait qu’il ne peut se suffire du rythme de la
croissance économique mondiale ‘,
estime Philip Carnelley, directeur de recherche chez Ovum. Cela montre aussi que le métier de base de l’éditeur est de plus en plus fragile.‘ Microsoft sait qu’il peut perdre des parts de marché d’abord sur la bureautique, puis sur le système d’exploitation. Le contrat remporté par Open Office [la solution de bureautique
open source initiée par Sun, NDLR] en Chine témoigne de la légitimité de cette crainte ‘, commente Christophe Legrenzi, PDG d’Acadys.

Le veto tacite de la Commission européenne…

Pour SAP, l’opération aurait été salutaire. En 2003, ses revenus ont diminué de 5 % par rapport à l’année précédente. ‘ L’allemand ne bénéficie plus des leviers an 2000 et euro. De plus, il
n’a pas choisi la bonne stratégie. Il aurait dû s’orienter vers l’infogérance applicative, voire fonctionnelle ‘,
analyse Christophe Legrenzi.Alors, pour quelle raison ces deux mastodontes n’ont-ils pas fusionné ? Officiellement, Microsoft déclare que l’intégration des deux sociétés se serait avérée trop complexe. Mais la raison fondamentale réside
ailleurs. Elle tient à la volonté nouvelle de la Commission européenne de surveiller les pratiques concurrentielles du secteur informatique. Et en particulier celles de Microsoft. ‘ Dans l’affaire
qui l’oppose à Microsoft, la Commission a préféré ne pas conclure d’arrangement alors qu’elle aurait pu le faire. C’est un signe qu’elle scrute
désormais les pratiques de l’éditeur ‘,
résume Philip Carnelley.

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Ludovic Arbelet