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Salon e-commerce B-to-B: l’alliance IBM-i2-Ariba dévoile son jeu

L’alliance i2-Ariba-IBM table sur le XML et sur une intégration poussée des solutions pour s’imposer. En toile de fond, i2 jette le trouble en signant avec Broadvision une alliance qui concurrence Ariba.

Les grands éditeurs profitent du salon e-commerce B-to-B pour faire le point sur leur stratégie. C’est le cas de l’alliance entre i2 , Ariba et IBM, qui revendique aujourd’hui une dizaine de places de marché déployées ou en passe de l’être (voir encadré). Côté perspectives, pas de surprise, l’alliance mise sur une explosion du nombre de services B-to-B, pronostiquée par les analystes du secteur. Ainsi le Gartner Group prévoit que près de 10 000 services devraient envahir la Net-économie d’ici à 2002, et brasser 1 000 milliards de dollars de transactions.

Une politique de standards ouverts, mais qui s’appuie sur l’infrastructure IBM

Afin de répondre aux besoins de ce marché émergent, les trois partenaires misent sur une politique de déploiement au cas par cas, et sur des standards ouverts comme XML, retenu comme langage standard pour l’échange d’informations avec d’autres places de marché. Ainsi, Ariba Buyer 7.0 dialogue avec i2 Discovery Catalog et Content Exchange 1.5 grâce au Commerce Extensible Markup Language (cXML).En revanche, côté infrastructure, les deux acteurs du e-commerce se sont mis au diapason des produits d’IBM : AIX (l’Unix du constructeur), DB2 Universal Database (sa base de données) et de MQ Series (son logiciel de passage de messages), afin de permettre le partage d’informations entres les différentes solutions. Même phénomène côté middleware, avec le réseau de services B-to-B Ariba Commerce Services Network, qui annonce le support d’IBM Websphere.
Avantages avancés par l’alliance ? La possibilité d’intégrer directement les modules d’achat d’Ariba, par exemple, à partir de du produit IBM Websphere Commerce Suite.

Des conflits d’intérêts en perspective

Malgré la cohérence de l’offre présentée par le trio, i2 jette néanmoins le trouble en se positionnant comme un concurrent plus direct d’Ariba. L’éditeur vient en effet d’annoncer aux Etats-Unis un partenariat avec Broadvision, spécialisé dans les solutions de vente, tandis que la dernière mouture de sa plate-forme de supply chain management, Tradematrix 5.0, comporte des modules d’achat qui le rapproche des offres d’Ariba.i2 indique que ces annonces sont complémentaires, et n’empiètent pas sur le domaine de l’alliance. Michel Nicoulin, west region executive de la division e-business d’IBM se montre plus réservé. “Dans l’absolu, ces partenariats devraient rendre plus difficile la commercialisation de nos solutions, même si cette concurrence est saine. Mais l’essentiel est de pouvoir proposer un socle commun et une offre pérenne à nos clients”, indique-t-il.

Les vendeurs devront rogner leurs marges

D’un point de vue plus stratégique, Michel Nicoulin évoque la pression que vont exercer les places de marché sur les fournisseurs. “Les années 80 ont connu l’époque de l’amélioration de la productivité. Les années 2000 verront celles de la chaîne logistique”, poursuit-il. “En effet, face aux places marchandes B-to-B, les fournisseurs verront leurs marges diminuer, au point de devoir rattraper leur revenus en économisant sur leur chaîne logistique, afin ne pas enregistrer de pertes d’ici à quelques mois”, prophétise-t-il.Sur le terrain des résultats, l’horizon n’est pas sombre pour tout le monde, bien au contraire. Les autoroutes marchandes B-to-B représentent aujourd’hui 10 % des résultats au quatrième trimestre de la division e-business IBM West Region, souligne Michel Nicoulin. “Une explosion si l’on considère que nous sommes partis de zéro en début d’année”, conclut-il.

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Francisco Villacampa