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Safer Internet Day : pour protéger les enfants, éduquons les parents

L’éducation au numérique du jeune public est l’un des enjeux les plus brûlants du XXIe siècle. Et leurs parents sont les premiers concernés… mais aussi les premiers démunis.

À l’occasion du Safer Internet Day, l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open) et l’Union nationale des associations familiales (Unaf) publient une étude inédite sur la « Parentalité à l’épreuve du numérique », en association avec Google.

Des parents livrés à eux-mêmes

Le rapport de 99 pages montre que dans l’immense majorité (95 %) des foyers avec un enfant de 0 à 14 ans, l’éducation numérique est assurée par l’un des parents. Parallèlement, l’étude pointe que 44 % d’entre eux ne se sentent pas accompagnés dans cette tâche. Cette tension révèle un des points saillants du rapport : les parents sont livrés à eux-mêmes (et à leurs contradictions) en matière de numérique.

Une des particularités du document réside dans le focus sur les parents d’enfants en bas âge (de 0 à 2 ans). Pour 59 % d’entre eux, le numérique est perçu comme un « risque » contre 27 % comme une « opportunité ». Cette inquiétude se voit également chez les parents d’enfants plus âgés. Dans l’ensemble, 90 % des parents interrogés sont inquiets de la dépendance aux écrans, devant le cyber harcèlement.

Les applis espions, meilleurs alliés ? 

Le rapport fait la part belle aux questionnements des parents. Le sujet peut entraîner des désaccords (31 %) mais aussi des prises de décision sans l’accord de l’autre parent (36 %), voire des énervements (29 %). Dans ces cas-là, le smartphone cristallise particulièrement les difficultés parentales.

Face à ces préoccupations, un peu plus d’un parent sur trois a consulté une solution numérique de contrôle. La majorité des parents qui ont eu recours à une solution technique ont « paramétré le smartphone » de leur progéniture. Plus étonnant : 24 % d’entre eux ont utilisé des logiciels d’espionnage. Néanmoins, c’est l’instauration de règles liées à l’usage des écrans qui reste la solution la plus prisée.

Les parents face à leurs contradictions

Si les parents semblent savoir que l’exemplarité est un levier efficace, ces règles ne sont pas toujours suivies des faits. La plupart des parents qui édictent ces règles regardent la télé (57 %), utilisent des tablettes (34%) et consultent leurs téléphones (32%)… en présence des enfants. Et seulement 35 % d’entre eux adaptent leur comportement aux règles qu’ils mettent en place.