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S’adapter localement pour vendre à l’international

L’accès à des marchés mondiaux offert par Internet se heurte à des limites juridiques. Les grands commerçants en ligne européens proposent fréquemment un site par pays. Cette diversification n’empêche pas de rassembler des ressources, techniques et humaines.

Internet, un modèle global, mondial, universel… Des clichés couramment mis en défaut. Beaucoup d’entreprises déclinent en effet leur commerce électronique ou leurs cyberservices avec des sites nationaux. Deux raisons essentielles : se conformer au droit local et prendre en compte les multiples ” exceptions nationales ” européennes, pas forcément inscrites dans le code, mais toujours dans les cultures.Les frontières juridiques sensibles touchent surtout au droit de la consommation et au maniement des données personnelles. Le site de ventes aux enchères QXL et celui de recrutement Job & Adverts rencontrent des difficultés semblables. Même s’il s’agit dans un cas de biens matériels, et dans l’autre de services.Ainsi, QXL a déclenché son activité de vente aux enchères au Royaume-Uni, pays plus libéral sur ce créneau que les autres pays européens. Ensuite, la start up a essaimé dans sept pays d’Europe en s’adaptant à chaque fois à une législation différente.“Le premier aspect à prendre en compte est la réglementation des ventes à distance, affirme Olivier Creusy, directeur commercial de QXL France. Nous avons pour principe d’adopter, pour tous nos sites locaux, la règle en vigueur dans le pays le plus exigeant. Dans l’attente d’une improbable harmonisation, qui peut le plus peut le moins.”

Multiplier les sites, rassembler les ressources

En plus de se révéler un solide argument marketing, ce principe permet de mettre en ?”uvre des procédures unifiées pour l’ensemble des sites. Résultat : la disparité concédée par QXL en termes d’interfaces client se voit compensée par un unique centre d’appel, consacré au service après-vente et basé en Angleterre. Pour ce qui touche aux actions marketing, QXL laisse statuer les structures locales. Ainsi, aucun fichier nominatif ne traverse les frontières. Dans ce domaine, l’Allemagne reste le pays le plus sévère : toute communication spontanée non sollicitée par le consommateur y est interdite.Dans un autre secteur, celui du recrutement, Job & Adverts a suivi une évolution similaire. Parti d’Allemagne, il décline lui aussi des sites nationaux européens – quatorze en tout. Non pas que le recrutement se limite aux frontières, loin de là. “Tout récemment, le Conseil général pour le développement économique de l’Essonne a recruté en dix jours une candidate finlandaise “, explique Roland Metzger, fondateur de Job & Adverts.Mais les différents sites tiennent compte de nombreuses caractéristiques nationales. Dans certains pays, par exemple, le CV ne doit pas comporter de photo. En France, une décision récente a jugé que répondre à une offre d’emploi avec l’informatique et les serveurs de son employeur constitue une faute grave.Le site français Jobpilot est donc conçu pour que les réponses aux annonces d’un postulant ne transitent pas par le serveur de courrier de son entreprise. Cela n’empêche pas Job & Adverts d’avoir des services communs pour toutes ses antennes nationales, à l’instar de QXL. Notamment une base d’équivalence de tous les diplômes et notes des pays couverts. Mais, tout comme QXL, l’annonceur s’interdit de faire passer les frontières à ses fichiers nominatifs

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Simone Wapler