Passer au contenu

RPV IP privés : savoir garder la maîtrise

Idéals pour l’interconnexion de sites distants ou pour l’accès au réseau de postes itinérants, les réseaux privés virtuels d’opérateurs satisfont leurs utilisateurs, à condition qu’ils en gardent le contrôle.

Communiquer entre agences commerciales et siège social ou faire circuler les informations vers les différentes filiales sont autant d’applications concrètes des réseaux privés virtuels IP (RPV IP). Leur principe repose sur une idée simple : utiliser une partie d’un réseau public ou privé et le dédier de manière logique à une entreprise. Dans le cas d’un réseau public comme Internet, on parlera de RPV public, et dans celui d’un réseau d’opérateur (ou d’ensemble d’opérateurs), d’un RPV privé. Dans ce dernier, l’opérateur maîtrise l’ensemble des éléments actifs du réseau.

Une bande passante garantie

Ce qui n’est pas le cas dans un RPV public. “Du coup, avec notre RPV public, nous n’avons aucune garantie sur la bande passante qui nous est allouée, explique Jean-Marc Fritsch, responsable de l’intranet de Manutan International. Toutefois, ce n’est pas un handicap dans notre cas, puisque nous n’avons aucun flux critique.” Ce spécialiste de la vente à distance interentreprise a successivement utilisé un RPV en relais de trame sur la dorsale Global One, un RPV IP privé opéré par KPNQwest et, enfin, suite à la cessation d’activité de ce dernier, un RPV IP public géré par Vanco. Avec le protocole IP, contrairement au relais de trame, la mise en place d’une architecture any to any devient simple et revient moins cher. Dans cette architecture, tous les sites reliés au RPV peuvent communiquer entre eux sans passer par un site central. “Abandonner le relais de trame et les circuits virtuels privés (CVP) nous procurait une vision globale de notre réseau, et non plus de site à site. D’autre part, face à nos problèmes de bande passante, notre opérateur ne nous répondait que par l’augmentation du débit, sans nous proposer une gestion des flux”, relate Dominic Orbette, responsable informatique du fabricant d’adhésifs GPI. Cette PME de 470 salariés a donc relié six sites français par un réseau privé virtuel signé Maiaah!. “Nous avons désormais une gestion de bout en bout de la qualité de service grâce à l’utilisation du protocole MPLS [MultiProtocole Label Switching, technologie d’origine Cisco, Ndlr]”, explique Dominic Orbette.L’utilisation de cette technologie offre en réalité plus d’avantages à l’opérateur qu’à l’entreprise utilisatrice. Elle permet à celui-ci de mieux gérer sa bande passante. L’appellation ” MPLS de bout en bout ” est d’ailleurs abusive, puisque les routeurs (CE, Customer Edge Equipment) installés chez l’entreprise utilisatrice ne gèrent pas MPLS mais le protocole DiffServ pour hiérarchiser les différents flux. “Attention à la nature de ces flux de données, prévient Dominic Orbette. Il est notamment difficile d’affecter une priorité à un flux utilisant le protocole ICA de Citrix.” La difficulté est similaire pour les autres protocoles de clients légers comme Windows TSE de Microsoft.

xDSL, liaison louée ou BLR

Qu’une technologie de hiérarchisation des flux soit utilisée ou non, il convient de bien dimensionner ses besoins en bande passante. “Nous avons abandonné les connexions RNIS pour du TurboDSL, afin d’éviter des pics de consommation coûteux”, note Laurence Ranaivo-Olivier, directeur informatique d’Eldorauto. Ce spécialiste de l’équipement automobile utilise le service 9 IP Net de 9 Telecom pour relier une trentaine de sites. Entre le site de l’entreprise et le point de présence de l’opérateur, de nombreux types de liaisons sont utilisés : xDSL, RNIS ou encore la boucle locale radio, comme c’est le cas au sein de la SSII Soget, prestataire de services pour l’ensemble des entreprises du port du Havre. “Financièrement, cette solution était la meilleure. Elle permet aussi une bonne souplesse dans l’évolution de la bande passante, expliquent de concert Arnaud Laurant, responsable réseau, et Gilles Paumier, directeur technique de Soget (49 salariés). Concernant la sécurité, nous associons IPSec, utilisé par Altitude Telecom pour le tunneling, à des coupe-feu et à l’utilisation de ports non standards.”À l’installation du RPV IP, l’entreprise fournit son plan d’adressage IP à l’opérateur. Celui-ci met le routeur (CE) en place et effectue les paramétrages. “Nous avons préféré acheter le matériel et, dans le contrat, avons demandé une transmission d’office de la maîtrise des routeurs. De même, Vanco nous fournit tous les trois mois les tableaux de configuration des équipements”, raconte Jean-Marc Fritsch, de Manutan International. De son côté, Insert Centre Ville Communication insiste sur l’importance du service de l’opérateur. “Colt, qui opère le RPV IP entre quatorze de nos sites, met à notre disposition des tableaux de bord mensuels accessibles sur Internet et représentant la charge des lignes de chacun de nos sites presque en temps réel. Cela nous assure de la qualité du service fourni”, explique Pierre Dupaya, responsable informatique. La gestion de l’infrastructure de l’entreprise est externalisée chez Victoria Consulting. Pierre Gelebart, chef de mission chez Victoria Consulting, poursuit : “En cas d’incident sur une des lignes, la supervision nous informe dans les minutes qui suivent. Nous pouvons ainsi prendre les dispositions nécessaires.”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphanie Renault