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RI, DI, DSI, DOSI, DT, DSTI, et cætera

Le pouvoir et la reconnaissance dans l’entreprise se mesurent au titre. Les décideurs informatiques ont à leur disposition une pléthore de sigles et d’acronymes qui en disent long sur l’évolution de leur carrière.

” Mon royaume pour un bel acronyme ! “ A l’image de Richard III, qui aurait voulu fuir la bataille de Bosworth un peu plus vite et avec un beau cheval, les décideurs informatiques voient dans leur titre un bon moyen de se rassurer sur leur carrière.Au palmarès des bons plans, mieux vaut être estampillé DSI ou, mieux, DOSI que DI ou autres RI, qui accusent une perte de vitesse. La quête à l’acronyme est engagée. Elle est largement justifiée tant le titre accordé au ” Monsieur informatique ” révèle la culture d’une entreprise. Rapide tour d’horizon des réputations collantes…Responsable informatique (RI). Au bas de l’échelle, il est responsable, mais pas coupable. Autrement dit, il ne prend pas tous les risques. Personne ne se vante d’être juste responsable. On le trouve dans des entreprises où l’informatique reste une fonction secondaire. C’est un informaticien déguisé en cadre et bloqué dans un cul-de-sac professionnel.Directeur informatique (DI). Longtemps au top de la respectabilité, le directeur informatique n’est plus assimilé qu’à un technicien, voire à un ” OS ” des systèmes d’information. Sa direction générale ne lui accorde pas de dimension stratégique mais le ” D ” de directeur lui donne une parcelle de pouvoir censée le calmer. C’est de moins en moins le cas, et nombre d’entre eux brisent leurs chaînes pour sauter dans la mare dorée du conseil.Directeur des systèmes d’information (DSI). Avec le directeur de l’organisation et des systèmes d’information (DOSI), c’est le grand succès de ces dernières années. Là, bien sûr, c’est une étape charnière dans une carrière qui se joue. Un DI qui évolue en DSI, c’est la reconnaissance du PDG, qui, enfin, comprend l’importance du rôle stratégique de l’informatique. Comme quoi, un simple ” S ” en plus, et tout est repeuplé. Quant au ” O “, il signifie, ni plus ni moins, que c’est l’informatique qui revoit et formate TOUT, des processus business à l’organisation des services. Ça fait peur, mais parfois ça marche.On aurait pu croire la chaîne de l’évolution syntaxico-sémantiques achevée. Eh bien non ! Il ne faut pas oublier ce directeur des systèmes et technologies de l’information, qui sonne fin XIXe, mais qui est le père naturel du savoureux directeur technique des start-up Internet. Pourquoi savoureux ? Parce qu’il transcende la fonction. En effet, le DT ou Chief Technical Officer (CTO) en anglais, c’est celui qui, chez Compaq, IBM ou Alcatel, va influencer les grandes orientations technologiques. Si Lexmark choisit d’investir dans l’imprimante à pistons laser, c’est grâce à lui. Et si Leguide.com décide de passer au WAP, c’est sans doute aussi grâce à lui…Qu’en déduire ? En passant de RI à DI, puis à DSI, DOSI, et ensuite à DSTI, puis finalement à DT, la fonction s’est élargie. On passe d’un responsable de service à peine bon à assurer la hot line au ” grand orienteur technologique “, qui lorgne sur toute la chaîne de valeur, y compris clients et fournisseurs.La presse informatique le prédit depuis longtemps pour lui faire plaisir. Mais notre DI, il va bien finir par être DG à la place du DG, non ? En voilà un beau cheval…*Philippe Billard est chef denquête à 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 5 novembre

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Philippe Billard*