Passer au contenu

Radios en ligne: “La Sacem ignore les spécificités d’Internet”

Laurent Myoux (cofondateur de NetRadio) et Benoît Sillard (ancien fondateur de Fun Radio, et actuellement à la tête de TV-Radio.com) mettent en doute la grille tarifaire que la société des auteurs veut appliquer aux radios en ligne.



01net. :

Comment situerez-vous ces tarifs par rapport aux taux auxquels sont soumis les autres médias ?
Laurent Myoux ( NetRadio) : Je trouve tout à fait justifié de rémunérer les auteurs en fonction de l’utilisation de leur musique en tant que ” moteur ” ou ” support ” à une activité commerciale, mais je m’interroge sur les labels qui depuis peu sont arrivés en masse sur Internet. Rémunèrent-ils les auteurs pour la diffusion d’extraits de leur ?”uvres sur Internet ou ont-ils inclu ces options dans les contrats qu’ils ont fait signer aux artistes afin de ne pas avoir à les rémunérer sous prétexte ” d’outil de promotion ” ?Benoît Sillard ( TV-Radio.com) : L’abattement de 20 % consenti pour la première année de mise en place de cette nouvelle grille me paraît un peu sous-dimensionné. Il faut savoir que les radios hertziennes bénéficient couramment d’abattements de 20 à 50 % pour frais de régie.
Que pensez-vous de la distinction opérée entre radios commerciales et radios associatives ?
L. M. : Est-ce à dire que la radio sur Internet est une activité commerciale ? C’est un autre débat… Comment distinguer une radio associative d’une radio commerciale dans la mesure où tout site Internet se doit d’ouvrir ses pages à la publicité pour disposer des moyens financiers et humains suffisants pour développer son audience, sa qualité et sa visibilité sur le Web. Au niveau du téléchargement, certains ne seront-ils pas tentés de procéder au système du cobranding pour éviter de passer du cadre associatif à celui de commercial ? Et puis, quelle sera la position de la Sacem vis-à-vis des radios FM qui commencent à différencier leur contenu publicitaire en fonction de la diffusion Web ou FM ?B. S. : Je ne suis pas surpris du taux de 6 % appliqué aux radios commerciales. Il est, grosso modo, équivalent à celui imposé aux radios FM depuis la loi Lang. Ce qui m’étonne davantage c’est que ce taux soit appliqué à l’intégralité des revenus de la radio. A mon sens, l’assiette de l’imposition ne devrait concerner que la partie du média s’appuyant réellement sur des ?”uvres protégées par les droits d’auteur. Il ne me paraît pas très juste que soient imposées les bannières figurant sur les pages daccueil du site, par exemple. Pour finir, la taxation minimum de 6 500 F ht par mois me paraît également tout à fait excessive pour un projet en phase de lancement.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


propos recueillis par Manuel Broyer