Passer au contenu

Racheté par Siemens, Efficient garde néanmoins son autonomie

L’Américain Efficient Networks est un spécialiste des modems et des routeurs DSL. En fonction du client, il interviendra en son nom ou sous l’étiquette Siemens.

Lorsqu’une société est rachetée, de deux choses l’une : soit elle perd son nom et se retrouve dissoute dans l’organisation de l’acquéreur. Soit, lorsqu’elle possède une marque reconnue, elle la conserve et préserve même une certaine autonomie. L’Américain Efficient Networks, fondé en 1993, appartient à cette seconde catégorie. Champion des modems et des routeurs DSL, il est tombé officiellement dans l’escarcelle de Siemens en avril dernier pour environ 1,5 milliard de dollars. Mais il gardera son nom, de même que ses implantations internationales (plus d’une trentaine).

Une certaine complémentarité

En 2000, Efficient Networks a réalisé un chiffre d’affaires de 202 millions de dollars (en progression de 1 260 %) et essuyé 130 millions de dollars de pertes. Son effectif comporte aujourd’hui un peu plus de cinq cents personnes. “Nous sommes très complémentaires, explique Dano Ybarra, son ex-PDG. Siemens nous ouvre la porte de certains opérateurs où il est bien implanté, et nous celle des opérateurs américains chez qui nous sommes présents.” En fait, Siemens est plutôt spécialisé dans la partie opérateur du DSL (DSLAM), alors qu’Efficient se cantonne à la partie utilisateur. Pour les clients potentiels qui souhaitent une solution du même constructeur de bout en bout, l’Allemand et l’Américain feront cause commune et constitueront un fournisseur unique pour jouer la carte de l’unité. Une tactique adaptée au secteur des DSL symétriques (SDSL, HDSL), surtout destinés aux entreprises, où l’interopérabilité n’existe que rarement. Cette situation, affirme le DSL Forum, devrait changer avec l’arrivée du SHDSL (hauts débits symétriques normalisés). En revanche, dans l’ADSL, surtout destiné à l’accès internet résidentiel, cette interopérabilité n’est plus un vain mot. Efficient gardera alors son nom et interviendra seul pour entrer dans des comptes où la partie DSLAM est fournie par des concurrents de Siemens.Reste à savoir si cette double stratégie (tantôt je suis Siemens, tantôt je ne le suis pas) convaincra les clients. L’expérience montre qu’appartenir au même groupe n’est pas immédiatement un gage d’interopérabilité et qu’il ne suffit pas de changer le papier à en-tête pour que celle-ci soit forcément au rendez-vous.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Pierre Soulès