Qui va gober le 5ᵉ opérateur télécom français ? Avec environ deux millions d’abonnés, La Poste Mobile est le premier opérateur virtuel en France. Aujourd’hui en vente, il pourrait permettre à l’un des principaux acteurs du marché de renfoncer un peu plus encore sa position dominante. C’est la raison pour laquelle, la liste des candidats à la reprise est assez peu surprenante. D’après Les Echos, trois candidats seraient déjà sur les rangs. Il s’agit d’Orange, de Bouygues Télécom et de Free. Les trois opérateurs auraient déjà déposé une offre ferme située entre 650 et 700 millions dans les trois cas.
La seule surprise, à l’évocation de cette liste resserrée, pourrait être l’absence de SFR, dernier membre du quatuor majeur des opérateurs en France. Pourquoi la filiale d’Altice ne s’est-elle pas positionnée pour reprendre La Poste Mobile ? Tout simplement parce qu’elle est dans une position ambiguë. Elle détient déjà 49 % de la structure et lui loue intégralement son réseau. En effet, La Poste étant un opérateur virtuel, elle s’en remet à un véritable opérateur pour ses infrastructures, en l’occurrence SFR. En conséquence, Orange, Illiad (la maison mère de Free) et Bouygues Telecom ne visent pas l’acquisition de l’intégralité de La Poste Mobile, mais « seulement » de 51 % l’opérateur.
SFR aura un rôle clé
Bien entendu, le rôle et la volonté de SFR dans cette transaction ne seront pas neutres. L’opérateur aura un impact sur les négociations en cours et pourrait faire pencher le dossier dans un sens comme dans l’autre. L’opérateur de Patrick Drahi disposerait également d’un droit de préemption lui permettant d’être prioritaire sur le rachat des parts de son partenaire. Pour l’instant, rien n’indique que SFR serait dans cette position, au contraire, l’opérateur pourrait également profiter de l’occasion pour céder ses propres parts.
Les enjeux de cette transaction sont bien plus importants qu’il y parait. La Poste Mobile n’est pas seulement le 5ᵉ opérateur en France. C’est un opérateur qui a le vent en poupe et un ancrage territorial jalousé de ses concurrents. Lancée en 2011, l’offre a conquis 2 millions d’abonnés, mais bien davantage encore, le groupe public est enfin rentable. Il est également en forte croissance (+ 8 % par an en moyenne) et dispose d’un réseau de vente unique : ses forfaits sont vendus dans plus de 7 000 bureaux de poste sur le territoire. Dans ce cas, pourquoi La Poste est-elle vendeuse ? Le groupe public verrait dans le succès de sa branche télécom, une occasion unique de renflouer ses caisses et ainsi faire face aux difficultés liées au déclin de ses activités traditionnelles.
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Source : Les Echos
