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Quand l’UMP débat du piratage, c’est sans contradicteurs

Le samedi 6 septembre, le parti a organisé lors de son université d’été à Royan un débat autour du téléchargement illégal sur Internet. Petite revue des réactions dans la presse.

‘ Piratage : attention, ça tue. ‘ Au moins, les termes du débat étaient clairement posés. Le samedi 6 septembre à 15 heures, l’UMP ouvrait lors de son université d’été à
Royan un ‘ cybercafé politique géant ‘ autour du thème du téléchargement illégal.’ Cyber ‘, parce que les militants pouvaient poser des questions par Internet. Et parce que Luc Besson et Dominique Farrugia sont intervenus sur écran géant, le premier dans une séquence vidéo
enregistrée la veille, le second en direct, via une webcam.Animé par Aurore Bergé, porte-parole des Jeunes Populaires, le débat a apparemment surtout servi à appuyer le
projet de loi Création et Internet de Christine Albanel, présente parmi les participants.Celle-ci était épaulée par la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, par le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre et par le député UMP Frank Riester, membre de la commission des affaires
économiques de l’Assemblée nationale. Selon plusieurs commentateurs, les débats ont plutôt laissé à désirer.

Une ‘ opération de communication ‘ pour Le Point

Pour l’envoyé spécial à Royan de l’hebdomadaire Le Point, ce ‘ grand débat ‘ n’était ni plus ni moins qu’un ‘ exercice de
communication ‘
destiné à vendre le projet de loi. Le journaliste ironise sur le ‘ faux duplex entre Luc Besson et des jeunes au visage flouté ‘, censés être des pirates. Et
s’étonne que la salle applaudisse à l’idée de taxer les fournisseurs d’accès à Internet, c’est-à-dire à l’idée de créer un nouvel impôt. Surtout que celui-ci serait vraisemblablement répercuté sur le prix de l’abonnement des consommateurs
lambda… Un DJ, Michaël Canitrot, est ensuite intervenu pour expliquer que le téléchargement illégal nuit aux jeunes artistes. Petit détail : il anime les soirées de ce campus de l’UMP.

Un casting ‘ sans risques ‘ selon 20minutes.fr

Le site 20minutes.fr fait le même constat : le débat annoncé ne figurait que dans l’intitulé. L’opération, selon l’envoyé spécial, servait simplement à montrer que les jeunes de l’UMP sont derrière la ministre de la Culture. Et
comme si ça ne suffisait pas, après Luc Besson et Dominique Farrugia, Pascal Nègre, PDG de Universal Music France, s’est fendu d’une intervention contre le principe de la licence globale. ‘ Avec un tel casting,
le gouvernement ne prenait pas trop de risques, ‘,
résume 20minutes.fr. Quant aux questions des jeunes, aucune qui ne ‘ fâche ‘, note l’envoyé spécial,
‘ laissant le débat dans un curieux unanimisme ‘.

‘ Du côté des nouvelles technologies, on a toujours été à la ramasse ‘

Sur Campus2008, le site Internet de cette université d’été, on trouve une série de questions posées au début du mois pour préparer ce ‘ débat ‘. Si la plupart défendent la politique de Christine Albanel
(un intervenant souhaite même l’interdiction des logiciels de peer-to-peer), on trouve quelques idées discordantes. Dont celles de Robin Reda ou de Julien D. en faveur de la licence globale, ou de Fred O. critiquant la politique
commerciale des majors.Un certain Steeve, lui, suggère, pour punir les pirates, de réduire le débit de leur accès à Internet plutôt que de suspendre leur abonnement comme le prévoit le projet de loi. David, membre de
l’April (association de promotion du logiciel libre), pointe du doigt les DRM. Sam est plus direct : ‘ La loi Création et Internet, ou un cadeau de plus aux majors. Je suis
d’accord avec l’UMP dans beaucoup de ses projets mais, du côté des nouvelles technologies, on a toujours été à la ramasse. ‘
En fait, le débat était là. Mais il fallait bien le chercher.

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Arnaud Devillard