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PSA privilégie son portail d’entreprise

Le constructeur français boude toujours la plate-forme internet Covisint. Pour l’heure, il préfère développer une stratégie en solitaire.

PSA Peugeot Citroën rejoindra-t-il Covisint, la plateforme internet de l’industrie automobile ? Le 28 février dernier, en marge du Salon automobile de Genève, Jean-Martin Folz, le président du directoire, faisait part de son intérêt pour la formule, tout en repoussant à plusieurs mois la décision définitive. Internet a beau être annoncé comme une révolution du secteur, son irruption n’en bouleverse pas pour autant les cultures d’entreprise : ” Chez PSA, on regarde à deux fois avant d’investir “, renchérit Vincent Carré, le responsable de la stratégie e-business du groupe.Renault-Nissan a franchi le pas, il y a un an, rejoignant au capital de Covisint le trio des fondateurs, Ford, General Motors et Daimler Chrysler. Jean-Paul Mériau, le directeur e-business de la marque au losange se dit “ très favorable à l’entrée de PSA dans Covisint “.Une invitation que ce dernier boude pour développer des services en interne. Ainsi, certains fournisseurs de PSA auront accès aux maquettes numériques des véhicules. Jean-Martin Folz a officialisé ce service lors d’un discours devant la FIEV, la Fédération des industries des équipements pour véhicules, au mois de mars.L’entrée en fonction de ce programme de codesign, intitulé Meeting, interviendra ces prochains jours, soit plusieurs mois après le module équivalent sur Covisint.

Trois possibilités avec le net

Il y a deux ans, PSA a passé au crible les possibilités offertes par internet et a défini trois piliers de sa stratégie : le codesign, l’achat en ligne et les services d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement, indique Vincent Carré. Parmi ces fonctions, certaines ont été définies comme stratégiques et sont développées en interne, c’est le cas du design. “Les informations circuleront sur le réseau ENX (European Network eXchange), un extranet hautement sécurisé développé par l’industrie automobile européenne depuis la fin 1999.Pour les enchères ou les catalogues en ligne, PSA a mené des pilotes tout au long de l’année 2000 sans écarter la piste Covisint. ” Nous surveillons ce qui se fait chez Covisint, mais aussi chez le spécialiste des enchères Freemarkets, ou l’opérateur de place de marché d’achats hors production Answork. Pour ces services génériques, il serait idiot de faire du développement en interne et d’assumer seul les coûts afférents “, recadre Vincent Carré.Par souci d’économie, PSA s’engage sur le modèle du portail d’entreprise. À terme, le groupe entend décliner la formule à tous les niveaux. Le portail de la relation fournisseur rassemblera des fonctionnalités propres et d’autres modules partagés. Pour le portail client, il s’articulera au niveau de chaque marque, Citroën et Peugeot.Même en interne, le groupe s’apprête à ouvrir un portail collaborateur pour gérer le nomadisme du personnel. “ Une mobilité qui tient à notre politique de partenariat industriel “, souligne Vincent Carré.
Si PSA na pas adhéré à Covisint, le groupe travaille déjà avec un de ses membres, Ford, sur la télématique embarquée.

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Maxime Rabiller