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Project Atlas : EA dévoile sa plate-forme de développement pour le cloud gaming

Lors de sa conférence au dernier salon E3, l’éditeur de jeux vidéo Electronic Arts avait clairement indiqué que de grands projets en matière d’intelligence artificielle et de jeu dans le nuage étaient à l’étude. Le Project Atlas apparaît comme une synthèse en devenir de ces deux domaines.

EA se lance à son tour dans le cloud gaming avec le Project Atlas. Et si l’on en croit le long billet posté sur Medium, du CTO d’EA, Ken Moss, plus de 1000 personnes travaillent actuellement sur ce projet qui a l’ambition d’être bien plus qu’un simple catalogue de jeux à la demande.

En effet, Atlas pourrait non seulement faire tourner des jeux existants à distance sur n’importe quel appareil mais, surtout, devenir une véritable plate-forme de développement pour des titres qui lui seraient entièrement dédiés. Des créations vidéoludiques qui seraient à la fois jouables en solo mais aussi en multijoueur à très grande échelle. Elles pourraient connaître des évolutions constantes et proposer de multiples possibilités d’interactions entre les joueurs. Bref, EA esquisse ici sa vision de l’avenir du jeu vidéo qui passe, bien sûr, par le nuage.

Un futuriste outil de développement « unifié »

Dans son billet, Ken Moss explique qu’Atlas a l’ambition d’être un véritable écosystème de développement, constitué de plusieurs éléments que les développeurs pourraient imbriquer ou ne solliciter que par morceau, selon leur besoin. Il serait ainsi possible de combiner la puissance des serveurs pour faire tourner un moteur 3D et d’utiliser leur puissance de calcul pour effectuer des opérations liées au machine learning et au deep learning.

Ainsi, les créateurs de jeux pourraient avoir d’énormes ressources de calcul pour générer, élaborer et concevoir les décors, les personnages, etc. Ils pourraient aussi entraîner des IA pour ensuite les implanter dans un jeu développé pour Atlas tout en continuant leur apprentissage au fur et à mesure. Elles seraient donc capables de s’adapter à des situations données ou en fonction des agissements des joueurs. Et comme Atlas a vocation à être en constante évolution, le machine learning pourrait également servir à développer ou agrandir des zones de jeux de façon dynamique, sans que les développeurs n’aient à intervenir durant des mois pour créer des extensions. Il pourrait aussi changer les ambiances musicales à la volée, en fonction des agissements du joueur.

Avec Atlas, EA souhaite que les joueurs et les développeurs « s’affranchissent des limitations techniques occasionnées par une plate-forme donnée, qu’elle soit console ou PC » et envisagent la possibilité pour un jeu de tirer parti de la puissance du nuage en mobilisant à la volée les ressources de un ou plusieurs serveurs. Cela décuplerait, par exemple, les performances d’un moteur graphique ou les effets graphiques permis par ce dernier.

Concrètement, les développeurs prêts à miser sur Atlas auraient donc accès au très prestigieux et puissant moteur d’EA – le Frostbite Engine – qui constitue l’ensemble de rouages derrière des FIFA, Battlefield ou encore le très attendu Anthem. On peut aussi imaginer que les recherches IA menées dans le cadre du SEED (dévoilé par EA lors de l’E3 2017) fassent aussi partie de la boîte à outils que l’éditeur prévoit de mettre à disposition des créateurs de jeux qui parieront sur Atlas.

Un projet bien avancé mais pas encore prêt

Au terme de son (long) billet, le CEO d’EA affirme que beaucoup de travail a déjà été effectué pour poser les fondations d’Atlas mais que la route est encore longue. Plusieurs des studios travaillant avec l’éditeur seraient d’ores et déjà intéressés ou en train d’éprouver les possibilités naissantes offertes par le projet. Un projet qui explique aussi pourquoi EA a mis la main sur la société israélienne GameFly et ses technologies de jeu dans le nuage plus tôt cette année. Il y a fort à parier qu’EA propose, dans un premier temps, une transposition de son offre EA Origin Access dans le nuage, enrichie de fonctionnalités sociales ou multijoueurs, pour rôder les infrastructures et les mécaniques. Puis, le futur imaginé par l’éditeur devrait prendre forme peu à peu, sans doute au travers d’annonces et de démos, à découvrir sur les prochains salons et événements dédiés au jeu vidéo.

Quoi qu’il en soit, en misant sur le nuage, EA se met au diapason de Microsoft (xCloud), Google (Project Stream), Sony (PlayStation Now) ou encore Nvidia (bêta GeForce Now) et d’autres qui ne devraient pas tarder à leur emboîter le pas.

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Aymeric SIMÉON