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Pourquoi les superpuissances technologiques américaines sortent  encore renforcées de la pandémie

Amazon, Apple, Alphabet ou Facebook ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 25% depuis les débuts de la crise sanitaire. Un triomphe presque indécent quand une partie de la population subit de plein fouet la crise économique.

Le chiffre d’affaires annuel combiné d’Amazon, Apple, Alphabet, Microsoft et Facebook est d’environ 1 200 milliards de dollars, d’après les revenus publiés cette semaine, soit 25% de plus qu’avant la crise. Les superpuissances technologiques américaines se sont encore renforcées avec la pandémie, comme le souligne dans un long article d’analyse le New-York Times. Comment cela s’explique-t-il ?

La ruée vers leurs services

Il y a d’abord l’évidence : nous avons tout simplement davantage eu besoin de leurs services. Les gens se sont tournés en masse vers leurs applications pour communiquer, travailler et se divertir en ligne. Les entreprises devaient continuer à toucher les gens restés bloqués chez eux et ont donc payé les Big Tech pour assurer leur promotion. La crise sanitaire n’incitait pas à se rendre physiquement dans des magasins et la population a préféré faire ses courses sur Amazon. Parents et élèves se sont équipés en informatique et notamment en produits Apple. Les entreprises ont fait davantage appel aux logiciels de Microsoft à cause du télétravail. La crise a forcé les sociétés à passer rapidement au numérique.

Une accélération de leur croissance

Rien à voir avec la récession de 2007 à 2009, qui avait fait souffrir les Big Tech. Les ventes d’Amazon au premier trimestre ont augmenté de 44% par rapport à l’année précédente et ses bénéfices avant impôts ont plus que doublé pour atteindre 8,9 milliards de dollars. La valeur boursière de la société atteint les 1 800 milliards de dollars. La croissance de Google et Facebook s’est accélérée au cours du premier trimestre. À la même période, les revenus d’Apple provenant de la vente d’iPhone ont augmenté à un rythme jamais vu depuis 2012.

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Dans le même temps, ces entreprises profitent de la pandémie pour rogner leur budget sur les frais de promotion, de déplacement… Les marges bénéficiaires de Facebook sont plus élevées maintenant qu’avant la pandémie. Les indices boursiers aux États-Unis atteignent de nouveaux des sommets. Et les investisseurs misent sur les actions des Big Tech qui paraissent encore plus incontournables qu’avant. 

Le fossé est donc en train de se creuser entre les Big Tech et le reste des entreprises, dont certaines souffrent ou vont disparaître. Mais aussi avec la population. De simples citoyens se sont retrouvés déclassés par cette crise, auront du mal à obtenir de nouveau un travail et vont peut-être perdre leur logement. Ce triomphe ne profitera pas à tous et devient aujourd’hui presque indécent.

Source : The New-York Times

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Amélie CHARNAY