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Pourquoi Facebook veut savoir si vous avez les symptômes du Covid-19

Mark Zuckerberg a annoncé le déploiement d’un sondage planétaire sur le réseau social pour aider les chercheurs à mieux comprendre les symptômes du virus. Ces données pourraient aider les autorités sanitaires à gérer la crise. 

Facebook s’associe avec le monde académique pour sonder ses utilisateurs à propos de leurs potentiels symptômes du Covid-19. Le fondateur du réseau social Mark Zuckerberg l’a annoncé lundi 17 avril dans une tribune publiée dans le Washington Post. Après avoir été lancée uniquement aux États-Unis, l’étude du centre de recherche Delphi de l’université Carnegie Mellon (CMU) devrait être déployée au niveau mondial. Le lien vers le formulaire sera notifié aux utilisateurs français et internationaux dès mercredi prochain. 

« C’est un travail pour les réseaux sociaux »

« De meilleures données peuvent aider les gouvernements à déterminer où envoyer des ressources, comme des ventilateurs et de l’équipement de protection individuelle, et, éventuellement, quelles zones sont sûres pour recommencer à s’ouvrir », explique Mark Zuckerberg. Le défi est ardu, il en convient mais « avec une communauté de milliards de personnes dans le monde, Facebook peut aider de façon unique les chercheurs et les autorités sanitaires à obtenir l’information dont ils ont besoin pour réagir à l’épidémie et commencer à planifier le rétablissement ». Mark Zuckerberg l’écrit noir sur blanc : « C’est un travail pour les réseaux sociaux. »

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Que vous demandera Facebook ? 

L’objectif est essentiellement de savoir si vous présentez des symptômes et si oui, lesquels : fièvre, toux, essoufflement ou perte de l’odorat, etc. Ces données associées à votre profil permettent de savoir quelles régions concentrent le plus de risque d’être un futur foyer de l’épidémie et ainsi de répartir les ressources selon les zones identifiées. À savoir : ce sont des données indicatives de personnes potentiellement infectées et non des cas avérés de contamination. 

« Les réponses au sondage sont envoyées aux chercheurs et ne sont pas accessibles aux équipes de Facebook », assure Mark Zuckerberg. Quid de la fiabilité des informations ? Le mécanisme est le suivant : le réseau met en avant le lien de l’étude dans le fil de tous ses utilisateurs majeurs, et lorsqu’il clique, l’utilisateur est renvoyé sur un site tiers non-hébergé par Facebook pour répondre au formulaire en ligne. Les chercheurs n’ont pas accès aux données identifiant des utilisateurs et vice-versa, les équipes de Facebook n’ont pas accès aux données de santé des répondants. « Tout est “anonymisé” », expliquent les équipes. 

Corriger les biais

Pour tenir compte du fait que les personnes qui répondent au sondage ne sont pas l’exacte représentation de la population, Mark Zuckerberg déclare s’être couvert. « En distribuant des sondages à un grand nombre de personnes dont nous connaissons l’identité, nous pouvons rapidement avoir suffisamment de signaux pour corriger les biais et s’assurer que l’échantillonnage est correct ». Néanmoins, ce questionnaire reste volontaire, donc rien n’empêche a priori des personnes malintentionnées de biaiser les réponses…

Après deux semaines d’étude aux États-Unis, plus d’un million de questionnaires ont été remplis. Des résultats « prometteurs » selon le patron de Facebook. « Les résultats indiquent, par exemple, que dans certaines banlieues de New York, on estime que de 2 à 3 % des personnes présentent des symptômes semblables à ceux des cas de Covid-19 », détaille-t-il évoquant le premier rapport récemment publié par les scientifiques et les cartes interactives mises à jour quotidiennement. L’idée est maintenant de reproduire cette finesse d’analyse partout dans le monde. 

Une application pour 2,4 milliards d’utilisateurs

Afin de l’élargir à l’échelle mondiale, une application est également sur la table. Mark Zuckerberg écrit : « L’équipe de Carnegie Mellon est en train de créer une interface de programmation d’applications, ou API, qui permettra aux chercheurs internationaux d’accéder aux résultats. » 

Il espère que ces données aideront « les gouvernements et les responsables de la santé publique du monde entier qui, autrement, n’auraient pas ce genre de données précises à prendre des décisions dans les semaines et les mois à venir ». Et éventuellement sur le déconfinement.

Source : Facebook

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Marion SIMON-RAINAUD