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Photo : Fujifilm annonce le X-Pro 3, une ode à la photo à l’ancienne

Avec son écran caché et sa carcasse blindée, le X-Pro 3 veut nous faire revivre le temps où on se concentrait sur la scène sans pouvoir vérifier les images. 

Prenez un X-T3, donnez-lui une coque de titane, plongez la un bain de plasma froid, ajoutez un viseur opto-électronique et un écran camouflé, et vous voici avec le nouveau fleuron des boîtiers de photoreportage de Fujifilm, le X-Pro 3. Descendant du tout premier hybride à capteur APS-C de la marque, le X-Pro 1 lancé en 2012, le X-Pro 3 est un boîtier de niche. Un appareil qui cible les photographes qui ont besoin – envie ! – d’un viseur optique, qui se réjouissent de cette prise en main à la télémétrique, qui veulent s’immerger dans leur sujet plutôt que de passer en revue leurs images.

Un boîtier qui tente le minimalisme, sans renoncer au meilleur de l’électronique. Car comme on l’a dit, sous le capot il s’agit d’un X-T3, un boîtier APS-C « presque parfait » comme nous l’avons dit dans notre test. Le capteur est le X-Trans CMOS 4 de 26 Mpix couplé au X-Processeur lui aussi de 4e génération.  Par rapport à son prédécesseur le X-Pro 2, il explose tous les compteurs en termes de performances – la rafale pleine définition passe de 8 i/s à 20 i/s, la sensibilité de l’AF en basses lumières de -3 EV à -6 EV (il fait l’autofocus dans le noir presque complet) et son endurance est grandement améliorée en passant de 280 à 370 images par charge de batterie (la même que son aïeul). La fiche électronique est donc plus que sérieuse.

Titane de série, Duratect en option

Comme l’avait dévoilé Fujifilm lors de son teasing, le X-Pro 3 est le premier appareil depuis plus de 20 ans à faire appel à du titane usiné. Si les parties avant et arrière de la coque sont toujours en alliage de magnésium, les capots supérieurs et inférieurs sont donc en titane, un métal léger et ultra résistant.

Tous les X-Pro 3 seront en titane, mais deux déclinaisons seront encore plus résistantes : les Dura Black et Dura Silver. Ces deux modèles coûteront 200 euros de plus que la version « Black » normale car leurs capots de titane profitent d’un traitement de surface spécial. Appelé Duratect, ce revêtement est une technologie du fabricant de montres japonais Citizen, développée pour éviter que les précieuses toquantes en titane ne se rayent. Le procédé consiste à soumettre les éléments de titanes à un plasma froid c’est-à-dire un puissant courant électrique qui ionise un gaz à base d’hydrogène et de carbone.

Le résultat ? Un revêtement de carbone anamorphique qui se dépose à la surface du métal le rendant (presque) insensible aux rayures : avec une dureté annoncée de Hv 1600 sur l’échelle de Vickers, il faut un corindon (saphir, rubis) ou un diamant pour le rayer. Les silicates comme le quartz (sables, cailloux) ou les pièces métalliques (acier des clés, etc.) ne lui feront donc pas grand-chose. Avec sa horde de joints d’étanchéités, voilà un appareil (théoriquement) taillé pour les terrains les plus difficiles.

Super viseur opto-électronique

L’une des forces de la série X-Pro, c’est ce viseur à part. Une merveille d’optique et d’électronique qui passe d’une visée optique à une visée électronique en une poussée de levier. Côté optique, le nouveau viseur serait plus clair, souffrirait de moins de distorsions et proposerait une couverture angulaire plus large de 27° (viseur équivalent à un x0.52 chez Leica).

En mode électronique, il profite d’une nouvelle dalle OLED de 3,69 Mpix offrant un taux de contraste de 5000:1, une luminosité de 800 cd/m² et une vitesse de rafraîchissement de 100 Hz. Le tout en affichant un espace colorimétrique couvrant 97% du standard sRGB.

En clair : la visée optique sera plus claire et plus large, la visée électronique plus réactive et plus confortable.

Cachez cet écran que je ne saurai voir

L’écran arrière fixe du X-Pro 2 fait place à deux écrans orientables chez le X-Pro 3. Oui, deux écrans. Le premier est une petite dalle à cristaux liquides qui affiche au choix l’émulsion de la simulation Jpeg ou un rappel des paramétrages de l’appareil. C’est cet écran qui se retrouve au dos quand l’écran est rabattu.

Mais si on incline l’écran grâce à la charnière, on profite d’un écran de 1,62 Mpix (comme le X-Pro) tactile qui se comporte normalement. Cacher le LCD principal a deux vertu, l’une technique, l’autre philosophique. Du point de vue technique cela permet de le protéger des coups et autres matériaux abrasifs. Philosophiquement, le retirer de l’accès immédiat permet d’éviter au photographe d’être tenté de le regarder après chaque déclenchement, une mauvaise habitude apparue avec le numérique. En se concentrant le plus possible sur l’instant, le photographe a moins de risque de rater des images importantes.

A toutes ces améliorations techniques s’ajoutent des améliorations logicielles – arrivée du TIFF, développement des RAW directement depuis le boîtier, nouveaux traitements monochromatiques, etc. – dont nous vous parlerons lors du test. Mais nous retenons surtout que le X-Pro apporte avec lui une nouvelle simulation de film appelée « Classic Neg » qui s’inspire de l’émulsion Fujifilm Superia 100. Une simulation de film dont tous les appareils de la génération « 4 » (X-T3, X-T30) profiteront d’ici quelques mois via une mise à jour logicielle.

Le X-Pro 3 sera disponible à partir de la fin du mois de novembre 2019.

La version noire sera lancée à 1899 euros, les versions renforcées Dura Black et Dura Silver à 2099 euros.

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