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Philippe Germond, PDG de Cegetel : ” Nous allons accélérer nos investissements dans l’UMTS “

Pour le patron de Cegetel, le grand public accédera à la troisième génération de mobiles en 2004. Mais pour l’Internet à haut débit, le pessimisme est de mise.

Était-il nécessaire d’en venir à des menaces dans le dossier de la téléphonie mobile de troisième génération [3G, UMTS en Europe, NDLR] ? Nous avons toujours dit que le prix initial de 5 milliards d’euros [33 milliards de francs] était déraisonnable. Mais nous avions soumis un dossier, car nous savions que, par définition, toute redevance est soumise au principe de proportionnalité, donc s’adapte à la réalité. À cet égard, les changements d’environnement intervenus depuis l’attribution des licences rendaient cruciale une révision du prix.Quel effet la révision du prix de la licence va-t-elle avoir sur votre développement ? Premier effet, le groupe Cegetel terminera l’année avec un endettement légèrement inférieur à 2 milliards d’euros pour des fonds propres de plus de 3 milliards. Ce qui me permet de prévoir que nous serons complètement désendettés, crédits fournisseurs inclus, courant 2003. Les investissements de SFR vont-ils se porter essentiellement sur la 3G ? Nous allons aussi poursuivre nos investissements dans le GSM. Nous avons même décidé, en concertation avec les pouvoirs publics, de consacrer 100 millions d’euros supplémentaires sur deux ans à la couverture des zones à faible densité démographique. Au total, dans le mobile, nos investissements des cinq années qui viennent représenteront 4 milliards d’euros, entièrement financés par le cash flow de SFR.Pensez-vous que l’UMTS sera une norme destinée au grand public ? Limiter l’UMTS au seul marché de l’entreprise serait une profonde erreur. Même si les professionnels s’en empareront probablement les premiers, nous visons une clientèle grand public. Souvenez-vous du début du GSM ! Regardez le succès de NTT Docomo au Japon et le boom des SMS en France !Dans un certain nombre de dossiers comme la Boucle locale radio [BLR], Cegetel apparaît en retrait…J’attends le bilan de la BLR, qui doit être produit fin décembre par l’ART [Autorité de régulation des télécommunications], avec une certaine impatience. Je crains, il est vrai, que l’encéphalogramme soit plat. Et je le regrette, car la BLR, en échouant en France, n’a pas permis de faire baisser les tarifs de France Télécom sur les liaisons spécialisées, là où l’opérateur historique reste en situation de monopole.Quel est le bilan de votre portail Vizzavi ? L’audience de Vizzavi s’accélérera lorsque les clients disposeront d’un téléphone GPRS [permettant d’accéder à l’Internet rapide sur mobile]. Le lancement massif de cette norme se fera au premier semestre 2002. Cela devrait nous permettre d’envisager pour Vizzavi, dans les six à neuf mois qui viennent, 10 millions de clients enregistrés.Vous révisez le modèle d’affaires de Vizzavi ? Non, nous adaptons son business model, c’est-à-dire sa structure de revenus, initialement établie il y a deux ans dans un autre contexte. Nous travaillons sur des hypothèses d’investissements publicitaires très faibles. Nous devrions en revanche dégager plus de revenus sur les abonnements et sur le paiement des données transmises. En fait, Vizzavi pourra partager les revenus avec les opérateurs, sur le modèle du kiosque. Vizzavi reste-t-il encore un portail multi-accès ? La cible première sera les clients de SFR et de Vodafone à partir de plateformes d’accès mobiles, bien sûr, mais aussi PC et TV. Par ailleurs, Vizzavi vient de lancer en France une activité de fournisseur d’accès.

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Propos recueillis par Thierry Del Jesus et Jean-Jérôme Bertolus